Pau (suite)
Le musée des Beaux-Arts conserve des toiles des diverses écoles européennes (notamment l’espagnole) et de l’école française du xviie s. à nos jours. Signalons un Saint François en extase de l’atelier du Greco et le Bureau du coton de La Nouvelle-Orléans de Degas. Une salle est consacrée à Eugène Devéria (1805-1865), qui vécut à Pau à partir de 1841.
J. P.
Quelques jalons historiques
D’abord humble bourgade, la ville s’est lentement développée autour du château des vicomtes de Béarn. Gaston Phébus († 1391), séduit par le site, y résida souvent. Capitale du Béarn à partir de 1460, Pau connut une période faste au temps de Marguerite* d’Angoulême, épouse d’Henri d’Albret, roi de Navarre. Le 14 décembre 1553, au château, sa fille Jeanne donna naissance à un garçon qui deviendra Henri IV, roi de France. Protestante convaincue, elle traqua impitoyablement les catholiques et donna à Pau un visage austère. Henri de Navarre séjourna à Pau en 1579 avec sa maîtresse Diane, « la belle Corisande », comtesse de Guiche, qui l’aida à payer ses troupes en vendant ses bijoux et ses domaines.
En octobre 1620, Louis XIII rétablit à Pau le culte catholique, incorpora le Béarn au royaume en s’engageant à respecter ses « fors et coutumes » et créa un parlement. En 1697, Louis XIV fit de la ville le siège d’une intendance. Louis XV réunit l’intendance à celle d’Auch et créa une université à Pau en 1722.
C’est à Pau que Bernadotte, maréchal d’Empire, puis roi de Suède (Charles XIV), naquit en 1763.
L’essor véritable de Pau, qui n’avait que 8 000 habitants en 1796, quand il devint chef-lieu du département des Basses-Pyrénées, commença à l’époque romantique : une riche clientèle anglaise adopta la ville pour des séjours d’hiver. Alfred de Vigny, lieutenant au 55e de ligne, y rencontra Lydia Bunbury et l’épousa le 8 février 1825. Il y composa le Cor. En 1863, la colonie anglaise comptait 3 000 personnes sur 20 000 habitants. La reine Marie-Amélie, puis l’impératrice Eugénie, qui se plaisaient au château, contribuèrent à l’essor du tourisme pyrénéen.
À la fin du xixe s. et au début du xxe, Pau attira plusieurs écrivains : Taine, Barrès, Bremond, Coppée, Maurice Martin du Gard. Francis Jammes et Paul-Jean Toulet y ont vécu enfants, Louis Barthou, Saint-John Perse et Joseph Peyré ont été élèves de son lycée.
J. P.