Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Parkinson (maladie de) (suite)

Physiopathologie du tremblement parkinsonien

On a pu provoquer un tremblement de type parkinsonien en pratiquant une lésion de la région du mésencéphale. Cette lésion détruit des formations réticulaires, une partie du locus niger et la région des noyaux rouges. Le tremblement obtenu disparaît pendant le mouvement ; il est aboli par d’autres lésions (obtenues par stéréotaxie) du pallidum et du noyau ventro-latéral du thalamus.

On a pu recueillir par micro-électrodes des décharges se produisant à la même fréquence que le tremblement dans certaines formations controlatérales au tremblement : le cortex sensitivo-moteur, le noyau lenticulaire, le noyau ventro-postéro-latéral du thalamus, le contingent postérieur de la capsule interne.

Chez l’homme, au cours d’interventions stéréotaxiques, on a enregistré des décharges de mêmes fréquences au niveau de la partie postérieure du noyau ventro-latéral.


Physiopathologie de l’hypertonie

La contracture extra-pyramidale résulte d’une hyperexcitabilité des motoneurones alpha réglant le tonus musculaire. Elle dépend soit d’une modification fonctionnelle de la boucle gamma, soit de l’influence directe des structures supérieures.

D’autres auteurs prétendent que l’hyperactivité alpha résulte d’un déséquilibre entre l’activité des deux sous-groupes du système gamma.

Le noyau ventro-postéro-latéral du thalamus a un effet inhibiteur sur le système gamma et facilitateur sur le système alpha. Steg en 1966 a montré que l’administration de L. dopa rétablissait un fonctionnement normal des deux circuits et faisait disparaître les signes extra-pyramidaux. Puisque la destruction du noyau ventro-latéral du thalamus fait disparaître l’hypertonie, on doit en conclure qu’on fait disparaître un influx facilitateur provenant de ce noyau. On a mis en évidence dans les syndromes parkinsoniens un déficit en L. dopa au niveau du locus niger et du striatum et la correction de l’hypertonie par la L. dopa.

En résumé, sous l’action du système dopaminergique, le striatum exerce une action inhibitrice sur le noyau ventro-postéro-latéral du thalamus.

Lorsque le locus niger est lésé, la quantité de dopamine à ce niveau est moins importante, et le triatum n’exerce plus d’inhibition sur le thalamus, qui facilite le système alpha et produit l’hypertonie.


Physiopathologie de l’akinésie

L’akinésie est réfractaire à la chirurgie stéréotaxique du pallidum ou du noyau ventro-latéral du thalamus ; la L. dopa la corrige de façon privilégiée. Plusieurs structures semblent être responsables de l’akinésie : l’hypothalamus, la réticulée mésencépalique, le pallidum, le locus niger, les noyaux caudés. On a montré que l’irritation des noyaux caudés par l’introduction d’une crème d’alumine entraîne une hypokinésie qui peut être corrigée par l’injection locale de L. dopa.


Traitement de la maladie de Parkinson

Les médicaments classiques, représentés par la belladone, la jusquiame, le datura et leurs alcaloïdes (atropine, scopolamine), apportaient un certain soulagement au tremblement et à la raideur de cette affection invalidante. Plusieurs substances synthétiques d’action anticholinergique (comme l’atropine) leur ont été substituées, mais les résultats sont décevants et les effets secondaires souvent insupportables. La chirurgie par stéréotaxie a apporté un grand espoir après la Seconde Guerre mondiale et elle reste utile dans certains cas, mais c’est la découverte de l’action de la L. dopa qui a entièrement modifié le traitement de la maladie de Parkinson.

La L. dopa. Encore appelée déhydroxy-phénylalanine, elle est un des maillons de la chaîne métabolique qui conduit à la dopamine et à la noradrénaline. La mise en évidence de la diminution du taux de dopamine dans les noyaux gris des parkinsoniens avait fait penser que la maladie de Parkinson pouvait résulter d’une dépression cérébrale en dopamine.

Cette hypothèse a été confirmée par les résultats cliniques, car l’administration de L. dopa entraîne dans 80 p. 100 des cas une diminution ou une disparition de l’hypertonie et de l’akinésie, le tremblement n’étant amélioré que dans 70 p. 100 des cas.

Si les résultats de ce traitement sont excellents, des effets secondaires peuvent apparaître : troubles digestifs (nausées), troubles cardio-vasculaires, apparition de mouvements anormaux, troubles psychiques.

Des antécédents d’affections cardiaques, de troubles du rythme et de troubles psychiques contre-indiquent la mise en route de ce traitement.

L’amantadine. Son action antiparkinsonienne a été découverte par hasard, car il s’agissait au début d’un médicament préventif des affections à virus grippal. Dans 50 à 60 p. 100 des cas, l’amantadine entraîne une diminution de l’akinésie et des tremblements ; on l’emploie seule ou associée à la L. dopa.

Les anticholinergiques classiques. Ils sont encore utilisés dans les cas où la L. dopa est contre-indiquée ; ils peuvent être employés avec elle.

Le traitement chirurgical de la maladie de Parkinson

Il consiste à créer une lésion dans le pallidum, ou noyau ventro-latéral du thalamus. Il entraîne une disparition du tremblement et une diminution de la rigidité. Le traitement chirurgical ne peut être envisagé que lorsque le traitement médical est inefficace, lorsque le malade est jeune et que le syndrome parkinsonien est à prédominance unilatérale. L’intervention se fait par stéréotaxie, c’est-à-dire grâce à une ouverture minime de la boîte crânienne, par laquelle est introduite une électrode dirigée dans les trois plans de l’espace par un système perfectionné de repérages radiologiques et anatomophysiologiques.

J. B. et J. E.

parlement

Institution politique, administrative et judiciaire de la monarchie d’Ancien Régime.



Les origines du parlement

Section judiciaire de la Curia regis, dont il se détache du fait de l’afflux des procès devant la cour du pieux roi Saint Louis, le parlement se constitue finalement en cour souveraine, « la plus ancienne et la plus élevée en dignité » selon René Doucet. Cette cour renonce à l’itinérance à partir de 1250, sinon même de 1247, et fixe son siège définitif dans le palais de la Cité à Paris, où elle se réunit dans la Chambre aux plaids. En fait, une telle évolution facilite le recours à la procédure écrite, la conservation des arrêts sur des rôles et l’enregistrement des plus importants.