Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

ovaire (suite)

Blocage et stimulation de l’ovaire

Les progrès thérapeutiques permettent, dans une certaine mesure, de bloquer ou de stimuler l’ovulation. La contraception* orale (par « pilules ») utilise la possibilité de blocage de l’ovulation par la prise de comprimés à base de folliculine et de progestérone, selon des modalités de dosages et de chronologie variables (méthodes combinées ou séquentielles). Inversement, il est possible de guérir certaines stérilités par absence d’ovulations spontanées, à l’aide de gonadotrophines hypophysaires tirées de l’urine des femmes ménopausées, ou de médicaments de synthèse comme le clomiphène.

Ph. C.


Méthodes d’exploration de l’ovaire

Certaines techniques explorent directement l’ovaire : le toucher vaginal combiné au palper rend compte de la taille, de la consistance, de la forme, de la sensibilité des ovaires ; la cœlioscospie (endoscopie) en permet une vision directe et en rend possibles la biopsie et l’étude anatomo-pathologique. Les méthodes indirectes sont plus nombreuses : l’appréciation de l’état des récepteurs génitaux externes par la clinique permet de se faire une idée sur la qualité des sécrétions hormonales, la courbe thermique montre le décalage caractéristique en cas d’ovulation ; la cytologie des frottis vaginaux, l’examen de la muqueuse utérine prélevée par curetage sont un reflet fidèle, au cours du cycle menstruel, des sécrétions de folliculine et de progestérone ; les dosages hormonaux dans les urines permettent de préciser les taux de la folliculine et de ses catabolites, comme ceux de la progestérone et des siens (œstradiol, œstrone et œstriol pour la première, prégnandiol et prégnanétriol pour la seconde). L’épreuve de stimulation de l’ovaire, après injection de gonadotrophines, simule un état de grossesse et donne une idée du comportement de l’ovaire, notamment du corps jaune, en cas de grossesse. Le dosage d’hormone folliculo-stimulante hypophysaire (FSH) précise si l’ovaire est normalement, insuffisamment, ou excessivement stimulé par l’hypophyse.


Pathologie de l’ovaire

Les affections de l’ovaire sont nombreuses et représentent une grande partie de la pathologie gynécologique.

• Troubles organiques. Les ovaires peuvent être atteints par des processus infectieux divers. Il est rare qu’un processus infectieux ne touche que les ovaires seuls, plus souvent l’infection intéresse également les trompes et le paramètre, réalisant une infection des « annexes » de l’utérus (annexite).

Les kystes de l’ovaire sont des tumeurs, en principe bénignes, se développant sur l’ovaire ou sur des vestiges inclus et présentent une paroi conjonctive tapissée par un épithélium. Ils peuvent être soit séreux, à contenu liquidien, soit dermoïdes, à contenu sébacé, avec poils et os, soit enfin, et le plus souvent, mucoïdes, contenant un liquide onctueux et poisseux. Leur traitement est chirurgical (ablation de l’ovaire appelée ovariectomie).

Les tumeurs malignes de l’ovaire ne représentent que 15 p. 100 de l’ensemble des tumeurs de l’ovaire. Leur traitement reste encore décevant lorsque la tumeur est découverte au stade de dissémination abdomino-pelvienne.

On réunit sous le terme imprécis de dystrophies ovariennes un ensemble de lésions anatomiques dont on ne peut dire si elles sont congénitales ou acquises, mais dont le caractère commun est la localisation au niveau de la corticale, c’est-à-dire de la couche fonctionnelle, où sont répartis et où se développent les follicules. Ces altérations auront donc un retentissement important sur la maturation du follicule et sur l’ovulation. Leur expression clinique se réduit, de ce fait, à des perturbations du cycle menstruel et à une stérilité. Parmi ces dystrophies, il faut citer : la dystrophie polykystique (anciennement appelée ovarite sclérokystique), qui s’accompagne de douleurs, de dysménorrhée (règles douloureuses) et de métrorragies ; le syndrome de Stein-Leventhal, qui entraîne une aménorrhée et une stérilité, et qui est constitué par des ovaires hypertrophiés, blanc nacré, et entourés d’une véritable coque de sclérose périphérique refoulant les follicules et les empêchant de mûrir ; enfin, les fibroses du cortex ovarien, qui sont souvent la conséquence d’un processus infectieux de voisinage.

• Troubles fonctionnels. Il s’agit essentiellement de troubles du cycle menstruel, sans lésions organiques évidentes de l’ovaire. Ces troubles du cycle résultent d’une absence d’ovulation, ou d’anomalies dans la chronologie de l’ovulation et dans l’évolution du corps jaune. Ces troubles ovariens fonctionnels s’observent particulièrement aux deux pôles de la période d’activité génitale, c’est-à-dire à la puberté et à la préménopause. La non-rupture du follicule au quatorzième jour du cycle, réalisant un « follicule persistant », est un exemple de ces anomalies fonctionnelles.

Ph. C.

➙ Cycle de reproduction / Génital / Hormone / Ménopause / Menstruation / Œstral (cycle) / Œuf / Sexe.

 R. Vokaer, la Fonction ovarienne et son exploration (Masson, 1955). / P. A. Konik et V. Probst, Funktion und Pathologie des Ovariums. Grundlagen, Klinik und Therapie (Stuttgart, 1971).

Overijssel

Province de l’Est des Pays-Bas ; 3 806 km2 (y compris le polder du Nord-Est) ; 945 000 hab. Capit. Zwolle.


Cette province comprend deux unités géographiques distinctes, dont la fusion est encore imparfaite aujourd’hui. À l’ouest, les pays riverains de l’IJssel et du Zuiderzee* sont des basses terres argileuses où le drainage et la poldérisation ont permis l’extension des prairies ; la région, qui comprend les vieilles villes hanséatiques de Kampen, Deventer et Zwolle, vit depuis le xvie s. sous l’influence de la Hollande et d’Amsterdam, mais n’a pu maintenir son importance passée. À l’est, la Twente, ensemble morainique surtout sableux et d’altitude plus élevée (80 m maximum), est restée essentiellement rurale et plus tournée vers l’Allemagne que vers l’ouest des Pays-Bas jusqu’aux xviie et xviiie s. ; à cette époque se développe une industrie textile passant progressivement sous le contrôle des marchands hollandais et qui caractérise toujours l’activité de la région.