Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

ovaire (suite)

La formation des follicules

On la trouve chez certains animaux comme les Insectes et les Vertébrés. En même temps qu’elle évolue (Vertébrés) ou à la fin de son évolution (Insectes), la cellule sexuelle femelle s’entoure de couches cellulaires qui lui forment une enveloppe de taille parfois considérable. Notons que chez les Mammifères, après la ponte ovocytaire, une partie du follicule évolue en corps jaune. (V. Œstral [cycle].) Chez les Mammifères en général, et chez la Femme en particulier, l’ovaire est une glande hormonale qui sécrète, par ses follicules, des œstrogènes et, par ses corps jaunes, des hormones progestatives.

D’autre part, l’ovaire est sous l’influence d’autres glandes hormonales, dont l’hypophyse (v. Œstral [cycle]), qui règle un véritable fonctionnement cyclique de cette glande génitale (« cycle ovarien »).

On a pu montrer, plus récemment, que des sécrétions hormonales pouvaient avoir une influence sur le développement ou le fonctionnement ovariens chez les Arthropodes.

J. Ph.


Les ovaires de la femme

Au nombre de deux, les ovaires sont situés dans le petit bassin et constituent, avec l’utérus et les trompes, l’appareil génital féminin interne.


Anatomie de l’ovaire

Chez l’embryon, l’ovaire passe d’abord par un stade de gonade indifférenciée, identique chez l’homme et chez la femme. La différenciation dans le sens de l’ovaire ne commence qu’à partir de la 7e semaine.

Chez la femme adulte, l’ovaire a la taille et la forme d’une amande verte (4 cm de long, 2 cm de large et 1 cm d’épaisseur). Il présente une face externe en rapport avec la paroi latérale du bassin, une face interne qui répond au pavillon de la trompe, un bord circonférentiel libre et un bord adhérent par lequel arrive son pédicule vasculo-nerveux. Sa surface est blanche, irrégulière et fibreuse. Bien que relié aux organes voisins, l’ovaire est un organe relativement mobile et extra-péritonéal, pour une très grande partie.


Histologie de l’ovaire

À la coupe, l’ovaire apparaît formé de deux parties distinctes : 1o une partie centrale, ou médullaire, où s’observent les vaisseaux et les nerfs qui ont pénétré par le hile ; 2o une partie périphérique plus importante, représentant les deux tiers de l’ovaire, appelée corticale et contenant les éléments de la gamétogenèse (formation des gamètes, en l’occurrence les ovules). Cette partie est recouverte par un épithélium cubique sous lequel s’observent de fins réseaux capillaires et les follicules de De Graaf. Il existe à la naissance 400 000 follicules primordiaux, mais seulement 400 subiront une maturation complète. Le follicule de De Graaf est formé d’un ovocyte (futur ovule), entouré de cellules folliculeuses. L’ensemble est enveloppé d’une lame conjonctive, ou membrane de Slavjansky, qui l’isole de la corticale. En dehors de cette membrane, les cellules de la corticale se disposent de façon à constituer une thèque externe et une thèque interne faite de nombreuses cellules bourrées d’enclaves et richement vascularisées. La thèque interne est une glande endocrine. À partir de cet état originel, chaque mois, un follicule déterminé va subir un processus de maturation progressive pendant la période d’activité génitale. Il augmente progressivement de volume, les cellules folliculeuses sont repoussées à la périphérie, où elles constituent une assise externe appelée granulosa. La disparition des cellules granuleuses entraîne la formation d’une cavité qui se remplit de liquide (liquor folliculi), dans lequel baigne l’ovule. Lorsque le follicule est arrivé à maturation complète, au quatorzième jour habituellement après les règles, il se rompt au niveau d’une zone amincie, le stigma, et libère l’ovule. C’est la « ponte ovulaire », ou ovulation. Après l’ovulation, la cavité du follicule se comble d’un exsudat séro-fibrineux coagulé, tandis que les cellules de la granulosa se multiplient et se chargent de pigments jaunes et de lipides pour constituer le corps jaune. En l’absence de fécondation, le corps jaune régresse au bout de quatorze jours et laisse une cicatrice blanche.


Physiologie de l’ovaire

Le rôle de l’ovaire est double.
1. Il sécrète les hormones sexuelles féminines, qui agiront à leur tour sur les organes récepteurs (seins, utérus, vagin, etc.). Schématiquement, l’ovaire sécrète exclusivement de la folliculine (œstradiol) jusqu’au douzième ou treizième jour du cycle. La folliculine est transformée dans l’organisme en œstrone et œstriol. À partir du quatorzième jour, et s’il y a eu ovulation, le corps jaune se met à sécréter également de la folliculine, mais en plus de la progestérone, à des taux croissants jusqu’à la veille des règles. La régression du corps jaune et la chute hormonale qui suit déterminent la desquamation de la muqueuse utérine, qui constitue la menstruation* (règles).
2. Il libère tous les mois (mais seulement de la puberté à la ménopause*) un ovule destiné à être fécondé. Ces deux fonctions, sécrétions hormonales et ovulation, sont sous la dépendance de l’hypophyse et de l’hypothalamus. L’hormone hypophysaire de stimulation folliculaire, ou FSH, préside à la croissance du follicule, au développement de la granulosa et de la thèque interne. L’hormone lutéinisante, ou LH, paraît nécessaire à la sécrétion hormonale. Un brusque accroissement du taux de LH, agissant en synergie avec FSH, déterminerait l’ovulation. Enfin, une troisième hormone hypophysaire, l’hormone lutéotrope, ou LTH, assurerait le maintien du corps jaune et sa sécrétion.

La libération de ces hormones stimulantes hypophysaires est elle-même sous la dépendance de facteurs hypothalamiques (releasing factors). Enfin, si l’hypothalamus et l’hypophyse agissent sur l’ovaire, celui-ci en retour est capable de les freiner par ses propres sécrétions hormonales (mécanisme de feed-back).