Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

ouaterie (suite)

La ouate hydrophile s’obtient à partir de cotons neufs. Comme pour le coton cardé, le mélange initial subit une même série d’opérations mécaniques afin d’éliminer les impuretés. Pour rendre le coton hydrophile, il est nécessaire d’en éliminer les cires et graisses qui le rendent naturellement hydrophobe. Dans le procédé de Paul von Bruns (1846-1916), cette opération de dégraissage, appelée débouillissage, utilise la propriété qu’ont les alcalis dilués de saponifier à l’ébullition ces cires, auxquelles sont mêlées d’autres impuretés organiques ou minérales, sans attaquer la fibre elle-même. Le débouillissage est suivi d’un blanchiment. On utilise à ce stade l’action d’agents oxydants qui décolorent les pigments. Puis on procède à une neutralisation par acide et à plusieurs rinçages.

Les matières blanchies sont soigneusement cardées pour leur conférer un gonflant et un toucher doux et agréable. La carde a pour but de démêler les fibres enchevêtrées, de séparer les amas et d’éliminer les impuretés restant dans la masse. À la sortie de cette machine, le coton se présente sous la forme d’un voile extrêmement léger. Ces voiles sont superposés un certain nombre de fois pour obtenir un matelas qui est découpé et empaqueté. Les fibres de viscose peuvent aussi être employées dans la fabrication de certaines ouates pour pansements, soit à l’état pur, soit en mélange avec du coton.


Ouates industrielles

Elles sont utilisées pour le ouatinage de vêtements, le rembourrage en ameublement, le matelassage, certains filtres, les plaques d’isolation, etc. Suivant la qualité désirée, on utilise des déchets de fils ou de tissus de toute nature, qui sont déchiquetés, des fibres de récupération de filature ou des fibres vierges. Le processus de fabrication est identique à celui des ouates pour pansements, à savoir : ouverture, nettoyage, dépoussiérage et cardage. À la sortie de la carde, les voiles sont superposés. On augmente leur résistance par un liant dont on enduit l’une ou les deux faces (colles à la gélatine, émulsions, résines, etc.) ou par la pulvérisation de l’un de ces produits ou encore au moyen d’un aiguilletage ou de coutures.

J.-M. D.

Oudry (Jean-Baptiste)

Peintre français (Paris 1686 - Beauvais 1755).


Il exerce ses premiers talents à l’Enseigne de la clef d’or, quai de la Ferraille (auj. de la Mégisserie), où son père vend des tableaux. Dès 1704, Michel Serre (1658-1733), peintre des galères du roi, remarque l’habileté de son dessin ; il lui enseigne durant trois années les éléments de son art. Ce n’est cependant qu’un peu plus tard, au contact de Nicolas de Largillière*, que s’affirment ses dons. Là, dans l’atelier du peintre de la ville de Paris, parvenu au sommet de sa carrière, Oudry acquiert les fondements indispensables du métier selon les règles académiques. Dès 1714 et sa nomination en tant que professeur à l’académie de Saint-Luc (que suivra son entrée à l’Académie royale de peinture en 1719), sa maîtrise lui prépare les voies d’une brillante carrière officielle.

La minorité de Louis XV correspond, dans le domaine des arts, à une période de grandes transformations. L’italianisme a brisé ses éclats aux dernières fêtes baroques. Dès la fin du xviie s., la Hollande et les Flandres ont retrouvé grâce aux yeux des amateurs français ; on découvre la peinture de genre, qui n’avait pas été appréciée à la cour de Louis XIV, exception faite pour la peinture d’animaux. Oudry, dans ce dernier domaine, recueille l’héritage de Desportes* : en 1722, il expose, place Dauphine, une Chasse au sanglier qui remporte un immense succès et oriente définitivement sa carrière. Il obtient la protection de Louis XV avec le titre de peintre des chiens et des chasses* du roi.

En 1734, Oudry est nommé directeur de la manufacture de Beauvais*, que la reproduction systématique de poncifs d’atelier étouffait peu à peu. En 1736, il devient en outre surinspecteur des Gobelins*. Son arrivée à ces deux postes transforme profondément, et d’une façon d’ailleurs discutable, l’art de la tapisserie. Il exige des liciers qu’ils suivent scrupuleusement les nuances des cartons, eux-mêmes traités en tableaux de chevalet : les tons se multiplient, les dégradés s’affinent, la technique se complique, les tentures s’efforcent d’habiller les murs d’un simulacre de la réalité. D’après les propres cartons d’Oudry sont tissées aux Gobelins, à partir de 1742, les neuf pièces des Chasses de Louis XV (principalement au palais Pitti, à Florence et au château de Compiègne).

Le sentiment de la nature s’exprime encore timidement, en déguisant ses premiers élans de sincérité sous des allures pittoresques. Oudry fait ses études sur le réel ; il part à la campagne et plante son chevalet sur le terrain, car, pour lui, « le dessin doit être une imitation exacte des objets que l’on veut représenter ». Les sujets sont toujours simples, toute la recherche visant à rendre avec le plus d’intimité possible les qualités tactiles de la matière. Oudry applique rigoureusement les leçons de Largillière : celui-ci lui avait un jour demandé, comme exercice, de transcrire une gerbe multicolore, fraîchement cueillie, en une composition de fleurs toutes blanches, afin de rendre à chacune d’elles l’originalité de son aspect par le seul travail en grisé des nuances. Oudry utilise beaucoup le blanc ; il en traite en savant théoricien dans ses conférences à l’Académie, et il en fait éclater les modulations dans un morceau de bravoure, le Canard blanc (1753, collection privée, Londres), qui est un défi aux habitudes esthétiques de l’époque et marque aussi une certaine volonté d’abstraction.

Bien que son fils Jacques Charles (Paris 1720 - Lausanne 1778) ait été peintre d’animaux, Oudry n’a pas réellement fait école. Son enseignement théorique demeure néanmoins, et les générations de peintres qui lui succèdent regarderont la nature avec un autre œil.

J. B.

Ouganda

État d’Afrique. Capit. Kampala.
D’une superficie de 236 000 km2, dont plus de 40 000 km2 de lacs et de marécages, l’Ouganda est l’un des trois pays de l’ancienne Afrique orientale anglaise.