implicature

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Calque de l'anglais implicature, introduit par Grice.

Linguistique

Conclusion que l'on peut tirer d'un énoncé à l'aide d'inférences non logiques prenant comme prémisses le contenu de l'énoncé, le fait de son énonciation, et certaines règles conversationnelles.

Ce terme a été introduit par Grice afin de distinguer les implications logiques d'un énoncé d'autres implications, non logiques, mais jouant un rôle important dans la communication(1). Considérons ainsi l'énoncé (1) « la fenêtre est encore ouverte ». Le fait que la fenêtre ne soit pas fermée est une conséquence logique de l'énoncé. Énoncé dans un contexte adéquat, il possède des implications autres que celles qui sont purement logiques. Un locuteur peut ainsi produire (1) pour demander implicitement à son interlocuteur de fermer la fenêtre, ou pour lui communiquer son irritation. On remarquera que de telles implications, puisqu'elles ne sont pas logiques, peuvent être contredites même lorsque leurs prémisses sont toutes vraies : elles sont défaisables. Grice distingue les implicatures conventionnelles, qui sont déclenchées par certains termes linguistiques, et que l'on peut rapprocher des présuppositions, des implicatures conversationnelles, que l'on ne peut recouvrir qu'en raisonnant sur les relations entre l'énonciation, son contexte, et les règles générales de la conversation.

Pascal Ludwig

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Grice, P. H., « Logique et conversation », trad. F. Berthet et M. Bozon, in Communications, 30, 1979, pp. 57-72.

→ performatif, pertinence, pragmatique, présupposition