hétéronomie
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Formé sur le grec heteros, « l'autre », et nomos, « loi ».
Morale, Philosophie Moderne
Fait d'être soumis à une loi extérieure à soi-même.
Rapportée à la volonté, l'hétéronomie se définit dans son opposition à l'autonomie. Pour Kant, cette opposition recouvre celle des lois de la nature et de la loi de la liberté, ou encore, celle de la nature sensible – par laquelle l'existence des êtres raisonnables étant soumise à des lois empiriques est hétéronomie, et de la nature suprasensible des êtres raisonnables, qui est « au contraire leur existence sous des lois indépendantes de toute condition empirique, et appartenant, par conséquent, à l'autonomie de la raison pure »(1). Chaque fois que la volonté cherche la loi qui doit la déterminer, non en elle-même, mais dans la propriété de quelqu'un de ses objets, il en résulte une hétéronomie. Ainsi, pour Kant, l'hétéronomie de la volonté est « la source de tous les principes illégitimes de la moralité »(2).
Sophie Nordmann
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Kant, E., Critique de la raison pratique, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1985, p. 659.
- 2 ↑ Kant, E., Fondements de la métaphysique des moeurs, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1985, p. 309.
- Voir aussi : Kant, E., Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. V. Delbos, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1985.
- Kant, E., Critique de la raison pratique, trad. L. Ferry et H. Wissman, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1985.
- Rosenzweig, F., l'Étoile de la Rédemption, trad. J.-L. Schlegel et A. Derczanski, Seuil, Paris, 1982.