eidos

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Substantif grec signifiant « aspect extérieur d'une chose », « forme », « espèce ».

Philosophie Antique

Chez Platon, le terme eidos, souvent traduit par « Idée », désigne la forme inengendrée, indestructible, absolue, qui sert de modèle aux réalités sensibles.

Alors que ces dernières sont perçues par les sens, l'eidos n'est « visible » que par la pensée (intellection ou dianoia)(1). Eidos désigne aussi, chez Platon, l'espèce, en un sens voisin d'« ensemble » ou de « classe », par exemple, sur la base même du partage opéré entre « formes » sensibles et intelligibles, l'« espèce intelligible »(2). On retrouve, chez Aristote, ces deux sens à d'eidos, « forme » et « espèce », mais sans la séparation de l'intelligible et du sensible, qu'Aristote rejette(3). Inséparable de la substance, la forme est, chez Aristote, à la fois l'une des quatre causes et l'essence d'un être, ce qui entre dans sa définition(4) – ce qui revient à dire que, même non séparée, elle représente la part intelligible de la substance, par opposition à la matière(5) ; comme chez Platon(6), la communauté d'essence ou de forme constitue l'espèce, d'extension moindre que le genre(7).

Annie Hourcade

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Platon, Timée, 52 a ; République, VI, 511 a 1.
  • 2 ↑ Platon, République, VI, 511 a 3.
  • 3 ↑ Aristote, Métaphysique, I, 9, 991 b 1.
  • 4 ↑ Ibid., V, 2, 1013 a 26-29.
  • 5 ↑ Ibid., VII, 10, 1035 b 29.
  • 6 ↑ Platon, Ménon, 72 c 7.
  • 7 ↑ Aristote, Catégories, 5, 2 b 7-22.
  • Voir aussi : Narcy, M., « Eidos aristotélicien, eidos platonicien », in M. Dixsaut (éd.), Contre Platon, t. I, le Platonisme dévoilé, Paris, 1993, pp. 53-66.

→ espèce, forme, idée