construction

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


De l'allemand : Konstruktion. Ne s'emploie qu'au sens syntaxique et narratif.

Psychanalyse

Travail préliminaire de l'analyste sur les fragments livrés par le patient, de préférence à « interprétation »(1).

La reconstruction d'une séquence, voire d'un pan entier de l'histoire infantile oubliés à partir d'indices ressemble à la démarche de l'archéologue. La communication de cette construction induit chez le patient des réactions diverses : résistance, négation... Avant que la construction soit ensuite confirmée par des souvenirs, associations, etc., Freud ne lui attribue que la valeur d'une « supposition »(2). La construction, une fois avérée, a, « du point de vue thérapeutique, le même effet qu'un souvenir retrouvé »(3).

Enfin, Freud considère les délires des malades comme des équivalents des constructions de l'analyste. Elles sont rendues possibles par la logique sous-jacente des fantasmes, construits à partir d'éléments réels (les « théories » sexuelles infantiles). Les constructions de l'analyste répondent aux constructions de l'inconscient et dans cet échange se jouent les enjeux de la cure.

Mazarine Pingeot

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Freud, S., « Konstruktionen in der Analyse », 1937, G.W., XVI, « Constructions dans l'analyse », in Résultats, Idées, Problèmes, II, PUF, Paris, 2002, p. 273.
  • 2 ↑ Ibid., p. 276.
  • 3 ↑ Ibid., p. 273.

→ abréaction, décharge, fantasme, inconscient, moi, négation, réalité