Richard Wayne Penniman, dit Little Richard

Chanteur de rock américain (Macon, Géorgie, 1932 – Tullahoma, Tennessee, 2020).

Little Richard est sans conteste l'un des meilleurs et des plus excentriques artistes rock and roll des années 1950. Avec sa voix hurlante, ses mines ambiguës, ses cheveux dressés sur la tête, ses longues vestes brillantes et ses pantalons bouffants, il est l'antithèse de l'artiste gentillet américain. Mais il fut aussi, avec Chuck Berry et Fats Domino, l'un des premiers artistes rock and roll noirs à conquérir le public blanc. Sa voix inimitable, Little Richard l'a forgée en chantant dans l'église de son père, puis dans un orchestre de rhythm and blues, le Billy Wright's Orchestra, avec qui il réalise ses premiers enregistrements. Au début des années 1950, il participe au groupe vocal Tempo Toppers et enregistre plusieurs 45 tours. Sa carrière démarre réellement en 1955, lorsqu'il envoie une cassette à la maison de disques Speciality Records : le producteur Robert « Bump » Blackwell lui fait enregistrer une douzaine de titres, dont Tutti Frutti, le tube qui va le propulser à la tête des hit-parades. Suivent Long Tall Sally, qui pulvérise les charts rhythm and blues américains, et le 45 tours Rip It Up /Ready Teddy, en 1956, deux chansons, devenues des standards rock and roll, qu'il chante dans le film Don't Knock The Rock. Ses performances quasi hystériques, ses costumes étincelants et son côté égocentrique annoncent déjà le style qu'adoptera James Brown. L'année suivante, il participe au film The Girl Can't Help It (la Blonde et moi), dont le titre éponyme manque de peu la tête du Top 40 américain. Mais il remporte un énorme succès avec trois autres chansons : l'inoubliable Lucille (où il hurle littéralement ce prénom), Keep A-Knockin'et Jenny Jenny.

Religion. En 1958, au faîte de sa notoriété, Little Richard annonce pourtant, à la surprise générale, qu'il met un terme à sa carrière pour se consacrer à la théologie. Son nom reste néanmoins dans les hit-parades avec Good Golly Miss Molly. Entre 1958 et 1962, Little Richard n'enregistre que de la musique gospel (avec notamment le célèbre arrangeur et compositeur Quincy Jones). Il tourne en Angleterre en 1962, notamment avec les Rolling Stones et les Beatles (qui ont toujours admiré sa façon de chanter). Il enregistre ensuite quelques bons morceaux dans une veine soul, plus tard, dans les années 1960. Déjà presque oublié, Little Richard tente un come-back en 1970, avec deux petits succès, Freedom Blues et Greenwood Mississippi, puis retourne à la religion en 1976. En 1986, il est l'un des premiers artistes à entrer au Rock'n'Roll Hall of Fame et apparaît dans le film Down And Out In Beverly Hills, il y chante Great Gosh A Mighty. Dans les années 1980, on le voit souvent dans des émissions de télévision. Il s'engage aussi dans des projets de lutte contre le sida. Il a encore présenté nombre d'éditions des Grammy Awards. Une manière de montrer qu'il reste une figure incontournable d'une période aujourd'hui révolue.