The Beatles

Groupe britannique de pop, fondé à Liverpool en 1961 et dissous à Londres en 1970, composé de : Paul McCartney (chant, guitare basse, guitare, claviers), John Lennon (chant, guitare, claviers), George Harrison (chant, guitare) et Ringo Starr (chant, batterie).

Adolescents conquis par la musique d'Elvis Presley et des autres pionniers du rock and roll, les Beatles sont à l'origine de l'explosion pop des années 1960. Avec eux s'est opéré un changement de culture qui s'est propagé dans le monde entier.

Les quatre de Liverpool

Tout commence le samedi 6 juillet 1957, à l'église Saint Peter de Liverpool. John Lennon s'y produit avec son groupe, The Quarrymen, sous le regard de Paul McCartney, qui décide alors d'en faire partie. Les deux garçons se mettent à écrire des chansons et, en mars 1958, c'est au tour du guitariste George Harrison de les rejoindre. Au début de 1960, ils accueillent à la basse Stuart Sutcliffe (1940-1962), le meilleur ami de John et élève comme lui du Liverpool College of Art. Avec Pete Best (né en 1941) à la batterie, les Beatals, les Silver Beetles, puis enfin les Beatles (contraction des mots beetle, « scarabée », et beat, rythme fondateur du rock) écument les clubs de Liverpool (The Jacaranda, The Cavern, The Casbah). Le 22 juin 1961, Lennon, McCartney (passé à la basse), Harrison et Best sont à Hambourg, où ils attirent l'attention d'un important disquaire de Liverpool, Brian Epstein (1934-1967), qui se propose aussitôt de devenir leur manager. En 1962, Pete Best est remplacé par Ringo Starr.

Succédant à Love Me Do, le premier single du groupe paru en octobre 1962, c'est Please, Please Me qui engendre la « Beatlemania ». Le 13 février 1963, six millions de téléspectateurs n'ont d'yeux que pour ces quatre garçons aux cheveux un peu longs et à l'accent de Liverpool, qui dégagent une sincérité et une exubérance inouïes. Ils seront 15 millions le 13 octobre, lors de la retransmission de Sunday Night at the London Palladium. La conquête de la planète peut commencer.

Le premier groupe mythique

Les records de ventes se succèdent avec les albums From Me to You puis She Loves You (1962). Début 1964, I Want to Hold Your Hand devient numéro un aux États-Unis. Inhérent à la « culture pop » en train de se constituer, l'enthousiasme collectif de la jeunesse déclenche des scènes de quasi-émeute à l'occasion des concerts que donnent les Beatles ou même sur leur passage. Richard Lester en fait les vedettes de deux films, Quatre Garçons dans le vent (1964) et Help ! (1965). L'industrie du disque s'empare de leur succès au fur et à mesure de leurs « tubes » : les albums With The Beatles (1963), A Hard Day's Night et Beatles for Sale (1964), ou les 45-tours Can't Buy Me Love, Eight Days a Week, Ticket To Ride, Yesterday, We Can Work it Out (1965). Le 12 juin 1965, les Beatles, qui sont désormais pour tous les « Fab Four » (les « Quatre de légende »), sont décorés par la reine Élisabeth II de l'ordre de l'Empire britannique.

À partir de Rubber Soul, le cinquième album paru en décembre 1965, le groupe transcende pour la première fois le rock des pionniers et le mythique Mersey Beat (deux guitares, basse et batterie ; mélodies bondissantes et harmonies vocales). L'influence de Bob Dylan se fait alors sentir sur Lennon et McCartney ; la ballade (Michelle) fait son apparition, de même que le clavecin et le sitar indien ; l'album n'est plus seulement une collection de chansons, mais il devient conceptuel (Paperback Writer et Rain, 1966). Le 29 août 1966, les Beatles donnent à San Francisco le dernier concert de leur carrière, juste avant la parution de Revolver, leur premier véritable manifeste de ce que l'on appelle désormais la « contre-culture ».

Pour la première fois depuis dix ans, les Beatles vont faire une pause. George et sa femme, Patti Boyd, partent en Inde retrouver Ravi Shankar. John rencontre Yoko Ono. Paul compose la bande originale de The Family Way. Ringo reste en famille. C'est l'époque où, dans le monde du rock, leur position est contestée, par les Byrds, par les Beach Boys, par les premiers groupes psychédéliques. Lorsqu'ils se retrouvent, ils travaillent pendant quatre mois sur ce qui sera l'album de leur apogée : Sergeant Pepper's Lonely Hearts Club Band, qui paraît le 1er juin 1967. Du surréalisme acide de Lucy in the Sky with Diamonds à la démesure symphonique de A Day in the Life, du charme désuet de When I'm 64 aux ragas de Within You Without You, le rock est à son firmament.

C'est aussi au cours de cette année 1967 que sortent All You Need Is Love ainsi que l'exceptionnel single Strawberry Fields for Ever/Penny Lane. Avec la disparition de Brian Epstein, qui n'a pourtant eu aucune influence sur la musique des Beatles, l'ambiance au sein du groupe va changer. McCartney tente de s'imposer comme leader et imagine pour la BBC le film Magical Mystery Tour, qui essuie un échec inhabituel.

La fin du rêve

Epstein est remplacé par Allen Klein, qui s'est occupé auparavant des intérêts des Rolling Stones mais qui aura bien du mal avec les Beatles. 1968 est l'année de l'ouverture de leur boutique de Baker Street  et de la création de Apple, leur maison de disques ; ils y sortent Hey Jude, un titre de plus de sept minutes, qui sera le single le plus vendu aux États-Unis, et deviennent producteurs pour d'autres artistes. Ils prêtent leurs voix à un dessin animé, Yellow Submarine (le Sous-marin jaune), qui leur cause une nouvelle déception. En novembre 1968, la parution de l'album The Beatles (connu sous le titre de Double Blanc), composé en Inde, contient plusieurs chefs-d'œuvre, mais consacre l'éclatement d'un groupe où chacun a tendance à ne s'occuper que de ses propres chansons. Les singles de l'époque (Lady Madonna, Get Back, The Ballad of John & Yoko) traduisent un repli vers un rock conventionnel.

En 1970, Let it Be, qui donne lieu à un saisissant documentaire sur le travail des Beatles, n'est pas l'album de la réconciliation espérée. Leur véritable « testament » artistique est en fait Abbey Road, enregistré durant l'été 1969. La ballade de George Harrison, avec ces mots : « L'amour que vous recevez est égal à celui que vous prodiguez », constitue la parfaite épitaphe pour un groupe dont la séparation est officiellement annoncée le 10 avril 1970. Quant à John Lennon, il ne lui reste plus qu'à chanter The Dream Is Over (« Le rêve est fini »)…

Le rêve, pourtant, va se poursuivre par les vertus de la technologie de pointe. Quarante ans après les dernières séances d'enregistrement des Beatles aux studios londoniens Abbey Road, l'intégrale de leurs albums (soit quatorze au total), qui se sont déjà vendus à plus de 600 millions d'exemplaires dans le monde, paraît, en septembre 2009, en version remastérisée.

Un titre... de gloire !

Yesterday est l'une des chansons les plus célèbres des Beatles. Pourtant, elle n'a pas été enregistrée par les quatre membres du groupe, mais par Paul McCartney seul (précisément le 14 juin 1965). « J'ai commencé par jouer la chanson comme ça, avec ma guitare sèche, devant les trois autres, se souvient-il. Ça leur a plu, et ils m'ont dit qu'il n'y avait rien à lui ajouter. »

Depuis le 6 août 1965, date de la sortie de Help ! – l'album sur lequel se trouve le titre –, Yesterday a donné lieu à plus de 2 000 versions, parmi lesquelles on compte celles de Frank Sinatra, de Ray Charles et d'Elvis Presley. La composition de Paul McCartney détient en outre le record de la chanson la plus diffusée à la radio : plus de six millions de fois dans toutes les versions et sur pratiquement toutes les stations du monde… soit près de 4 500 fois par semaine ou 26 fois par heure !

The Beatles, 1964, interview à Londres
The Beatles, 1964, interview à Londres
  • 1962 Love me do, chanson des Beatles.
  • 1970 Let it be, album de chansons des Beatles.
  • 1980 J. Lennon, ancien chanteur des Beatles, est assassiné par un fan à New York.
  • 2006 Faustus, The Last Night, 5e opéra de Pascal Dusapin, créé à Berlin. – Parution de Modern Times, le 44e album de Bob Dylan. – Parution de l’album Love, constitué de chansons des Beatles dont les bandes originelles ont été retravaillées. – Mort du chanteur James Brown, pionnier de la soul music.