Noir Désir

Noir Désir
Noir Désir

Groupe français de rock formé à Bordeaux au début des années 1980 par Bertrand Cantat (chant), Serge Tayssot-Gay (guitares), Frédéric Vidalenc, remplacé par Jean-Paul Roy (basse), et Denis Barthe (batterie).

Noir Désir est né sur les bords de la Garonne et sur les cendres du mouvement punk. Depuis leurs premiers tubes (les Sombres Héros de l'amer, À l'arrière des taxis, En route pour la joie …), c'est sur scène que Bertrand Cantat et ses acolytes distillent le plus efficacement leur énergie brute, à coups de guitares furieuses et de paroles aussi incantatoires qu'incandescentes. Une présence musicale d'une intensité rare sur la scène rock française, enrichie par les textes de son chanteur qui en appellent à Lautréamont, Artaud, Maïakovski ou Kafka. Une ambition littéraire qui n'est pas sans rappeler l'expressionnisme tourmenté des paroles du Marquis de Sade et de Marc Seberg psalmodiées, dans les années 1980, par le sombre Philippe Pascal. Musicalement, Noir Désir se situe à un carrefour où l'on croise sans crier gare les influences du Gun Club, des Doors, de Joy Division, des Stooges et de Fugazi (groupe-phare du hard-core indépendant californien), à qui Noir Désir emprunte Ted Niceley pour produire l'album Tostaki (1992).

Le succès maîtrisé. Guidé par l'idée d'intégrité et de refus du compromis, le groupe revendique le droit de diriger lui-même sa carrière, allant parfois jusqu'à refuser de participer à certaines émissions de télévision. Ce qui ne l'empêche pas de flirter avec le Top 50 (200 000 exemplaires de Tostaki vendus).

C'est cette même intégrité qui pousse le groupe à tout arrêter en 1992 pour souffler, avant d'effectuer une tournée triomphale en 1994, qui donnera lieu l'année suivante à un album Live. Le bassiste Fred Vidalenc quitte alors le groupe. Il est remplacé par Jean-Paul Roy, un vieux compagnon de route. En 1997, 666 667 Club, apparaît comme leur meilleur album. Très politique, il décrit le paysage français avec une rage militante, n'hésitant pas à prendre à partie le Front national.

En 1998, Noir Désir « offre » ses bandes, laissant la possibillité à qui le désire, de remixer ses morceaux. C'est ainsi que paraissent, sous l'appellation One Trip, One Noise, treize réappropriations par Gus Gus, Yann Tiersen, Telepopmusik, Sloy ou encore Treponem Pal. Une longue et éreintante nouvelle tournée est consommée, après quoi Bertrand et les siens décident de se ressourcer, de repartir en terrain vierge, d'effacer le tableau Noir désir. Il en ressort l'assez paisible Des Visages Des Figures, un disque doux-amer, oscillant entre chanson à la Brel (dont une reprise de Ferré : « Aux Armes ») et éructations noisy plus habituelles. Certains fans des premières heures sont décontenancés, mais le disque bat des records de ventes. Eté 2003, le décès de Marie Trintignant, tuée de la main du chanteur, met un terme (provisoire ?) à la carrière du groupe. Après quatre ans d'emprisonnement, soit la moitié de sa peine, Bertrand Canta est libéré. En novembre 2008, Noir Désir fait un retour remarqué avec deux nouveaux titres en téléchargement gratuit sur leur site. Le groupe annonce sa séparation officielle le 30 novembre 2010.

Noir Désir
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