nativité

(bas latin nativitas)

Anniversaire de la naissance de Jésus, de sa Mère et de Jean-Baptiste.

Les traditions iconographiques

On distingue une tradition byzantine, selon laquelle la Vierge accoucha dans la douleur – aussi est-elle représentée couchée –, et une tradition occidentale, remontant au xve s., selon laquelle la Vierge, ayant accouché sans douleur, est agenouillée devant l'Enfant (de même que dans l'Adoration des bergers ou des Mages). Au xviie s., le concile de Trente a voulu supprimer les détails trop pittoresques, comme la présence des sages-femmes et le bain de l'Enfant.

La Nativité est représentée dans toutes les bibles en images, livres d'heures et psautiers (celui d'Isambour, à Chantilly, par exemple) ; sur les mosaïques de Palerme, de S. Maria in Trastevere (Rome), de St-Marc de Venise ; sur les reliefs de N.-D.-la-Grande à Poitiers, du jubé de Chartres, des cathédrales d'Orvieto, Fribourg, Ulm, de la chaire du baptistère de Pise (Nicola Pisano), de la châsse de Charlemagne à Aix-la-Chapelle (xiiie s.) ; sur les fresques de S. Maria Novella de Florence (xive s.), de l'Arena à Padoue (Giotto) ; sur de nombreux vitraux, dont un à Chartres ; sur des ivoires.

Le motif en peinture et sculpture

En peinture, à partir du xve s., on peut citer, entre autres, les œuvres du Maître de Flémalle (Dijon), de Fra Angelico (S. Marco de Florence), Piero della Francesca (Londres), Filippo Lippi (Berlin-Dahlem, Florence), le Pérugin (Munich), Botticelli (Londres), Lorenzo di Credi (Florence), Van der Weyden (Berlin), Memling (Madrid), Van der Goes (Florence), Grünewald (Colmar), Dürer (Munich), Altdorfer (Sainte Nuit, Vienne), Corrège (id., Dresde), Murillo (Madrid), les Le Nain (Louvre), Le Brun (ibid.), Boucher (Lyon).

En sculpture, la Nativité figure sur de nombreux retables de la fin de l'époque gothique. Citons aussi le groupe de M. Anguier à l'église St-Roch (Paris), sans oublier cette expression de l'art populaire (ou savant : Naples, xviiie s.) que sont les crèches.