disco

(abréviation de discothèque)

Style de musique populaire américaine spécialement destiné à la danse, à la mode de 1975 au début des années 1980.

Une fièvre française

C'est avec des chansons comme Love In C. Minor de Cerrone ou Born To Be Alive de Patrick Hernandez que le disco est devenu un genre musical au milieu des années 1970. Si l'on ajoute à ces deux artistes Patrick Juvet (qui signa quelques hits disco avec des musiciens de Jean-Michel Jarre), on s'aperçoit que la fièvre disco a, en grande partie, démarré en France. L'autre pôle de cette musique, dansante et bâtie autour d'une rythmique conçue en fonction des discothèques, est l'Allemagne, où des producteurs tels que Giorgio Moroder, Keith Forsey ou Frank Farian construisaient leur version du son 4/4 à base de synthétiseurs, de violons et de divas. Donna Summer fut l'une des premières créations à sortir des usines-studios de Musicland à Munich.

Jet-set et cocaïne

Phénomène sociologique autant que musical, le disco va se façonner son univers, dont l'image publique est celle de la fête insouciante d'une jet-set nocturne dansant au son des violons, et le côté sombre, une consommation frénétique de cocaïne, aussi bien chez les artistes que parmi les night-clubbers. En attendant le retour en force de la majorité morale (on vit des autodafés de maxi-45 tours à Chicago avec le mot d'ordre « disco sucks » : le disco, ça craint), c'est le règne du strass, des paillettes et des cristaux : à Paris, le Palace devient le temple de la génération disco sous l'égide de Fabrice Emaer. À New York, c'est au Studio 54 que l'on croise les reines de la nuit, les stars en errance et les drag queens (travestis) qui forment la faune des danseurs.

Des divas et des stars éphémères

Les artistes de disco, ce sont les divas (Jocelyn Brown, Two Tons, les choristes de Sylvester, Donna Summer, Pattie Brooks, Loleatta Holloway), les groupes montés par des producteurs-flibustiers (Village People et Ritchie Family pour Jacques Morali et Henri Belolo ; Munich Machine pour Keith Forsey et Harold Faltermeyer ; Love And Kisses pour Alec Constandinos) et toutes les météorites opportunistes d'un jour, qui prirent en marche le train disco pour un bref voyage (les groupes Chanson, Musique, Poussez !, Gregg Diamond's Starcruiser, ou encore Starpoint, Teri Desario, D.C. La Rue…). Les années 1980 marquent la mort lente du disco, peu à peu dilué dans la grande variété puis recyclé dans la garage music, un genre formalisé à l'aube des années 1990 par la scène gay new-yorkaise, qui reprend les éléments du disco dans un contexte plus contemporain.

La house puis la techno, avec leur minimalisme, contribueront paradoxalement à installer une nostalgie de l'ère disco, celle de l'innocence, quand le virus du sida n'avait pas encore enveloppé le milieu de la nuit de son voile sombre, décimant la scène des clubs.