Bornéo

Mont Kinabalu, Bornéo
Mont Kinabalu, Bornéo

La plus grande île de l'Insulinde.

  • Superficie : 750 000 km2
  • Population : 19 707 787 hab. (recensement de 2010)

Bornéo est partagé administrativement en plusieurs territoires. Le Sabah et le Sarawak, au N.-O., séparés par le Brunei, indépendant, font partie de la Malaisie ; le reste, c'est-à-dire la plus grande partie de l'île, appartient à l'Indonésie sous le nom de Kalimantan.

GÉOGRAPHIE

1. Le milieu naturel

Si le centre de l'île présente des régions d'altitude élevée (2 000 à 3 000 m), les véritables montagnes sont assez rares. Il s'agit surtout de plateaux modelés dans le socle cristallin (les monts Schwaner sont un horst), dans sa couverture sédimentaire (grès tertiaires parfois ondulés des monts Müller) ou dans des laves tertiaires et quaternaires (localement très disséquées). Au N., une intrusion de granodiorite donne le point culminant de Bornéo (mont Kinabalu). Quelques chaînes plissées tertiaires existent cependant (monts Meratus bordant la fosse du détroit de Macassar, monts Kapuas). La périphérie de l'île est essentiellement constituée de grandes plaines alluviales, construites par des rivières rayonnant à partir des hautes terres centrales et se terminant par des deltas (Rajang et Kapuas à l'O., Barito au S., Mahakam à l'E.). Le climat est équatorial, chaud (autour de 26 °C en moyenne) et humide (1 500 à 4 500 mm selon l'orientation). Il pleut pratiquement toute l'année (en moyenne une journée sur deux à Pontianak). La grande forêt pluviale recouvre presque toute l'île, comprenant surtout des diptérocarpacées et, parmi les bois précieux, le santal et le camphrier. La forêt peut être trouée de savanes souvent anthropiques. Cette forêt abrite de nombreux singes et des tapirs. Sur les côtes, les mangroves sont fréquentes.

2. Le peuplement

La plus grande partie de l'île est très faiblement peuplée et d'un accès difficile (les rivières sont coupées de rapides). Elle est peuplée par des ethnies qui se déplacent par petits groupes à la recherche de leur nourriture. Les Punans chassent le sanglier à la lance, les singes et les oiseaux à la sarbacane. Les Dayaks sont des Proto-Malais ; ils pratiquent une agriculture itinérante sur brûlis (riz, manioc), complétée par la chasse (sanglier) et la cueillette ; si certains sont devenus chrétiens, la plupart ont conservé leur religion ; ils habitent des maisons collectives très longues (jusqu'à 200 m), qui rassemblent parfois plusieurs centaines d'individus, chaque famille ayant une pièce. Les régions les plus peuplées sont à la périphérie, habitées par des Dayaks islamisés, des Deutéro-Malais (Bugis, Javanais), des Chinois. Le littoral est jalonné de plaines alluviales et deltaïques où se concentrent les activités agricoles commerciales (caoutchouc, poivre, coprah) et les villes (dont Pontianak et Banjermassin). Mais la richesse principale de ces régions côtières est aujourd'hui constituée par les hydrocarbures, exploités à terre et offshore sur la côte orientale de Kalimantan, au Sabah, au Sarawak et au Brunei.

HISTOIRE

À la présence javanaise attestée au xive s. et chinoise s'ajoute celle des Malais aux xve-xvie s. Le sultanat de Banjermassin reconnut en 1826 la suzeraineté de la Hollande et le nord de l'île (Sarawak, Sabah, Brunei) passa sous le contrôle britannique (1888). En 1963, Sarawak et Sabah furent rattachés à la Malaisie et Brunei resta protectorat britannique jusqu'à son indépendance, en 1984.