Très vite, comme il est d'usage outre-Atlantique, les machines à sonder les intentions des électeurs se sont mises à tourner. La vague de popularité qui avait porté le locataire de la Maison-Blanche dans les premières semaines de l'intervention devrait laisser sur la scène intérieure un président extrêmement affaibli dans la perspective de la prochaine élection, en novembre 2004. En chassant Saddam Hussein de ses palais, George Bush s'est peut-être interdit de retrouver les clés du sien.

Georges de la Resle

Que sont les ADM devenues ?

Selon la BBC, un bilan d'étape du travail des 1 400 experts de l'Irak Survey Group (ISG) prouverait que les Irakiens n'avaient pas d'armes de destruction massive (ADM) au moment où George W. Bush et Tony Blair ont déclenché la guerre. Aucune trace de telles armes n'a été trouvée, ni même la plus infime quantité de matériel nucléaire, biologique ou chimique. Aucun « vecteur » (missile ou bombe) ni laboratoire destiné au développement des ADM n'a été découvert. Selon le même média britannique, le rapport de l'ISG juge hautement improbable que des ADM ou toute autre arme interdite aient été transférées et cachées dans des pays voisins, à commencer par la Syrie, qui a été suspectée d'en avoir accueilli. La teneur du rapport de l'ISG rejoindrait alors les conclusions de deux anciens inspecteurs de l'ONU en désarmement, Rolf Ekeus et Hans Blix, selon lesquels l'Irak a probablement détruit son arsenal chimique et biologique après 1991.