Pierre Martial

Une armée irakienne aux abonnés absents

La prise de Bagdad intervient trois semaines après le début des opérations, le 9 avril. Tikrit, la ville de Saddam Hussein, tombe le 14. La guerre est finie. Brisée par des bombardements aériens massifs, l'armée irakienne n'a pu opposer qu'une très faible résistance à la montée des forces blindées américano-britanniques, qui, partant du Koweït, ont franchi en quinze jours plus de 500 kilomètres. À aucun moment, l'usage d'armes chimiques n'est venu perturber ce nouvel exemple de Blitzkrieg. Le commandement irakien a été dans l'incapacité d'opposer une résistance de niveau stratégique. Les ponts sur le Tigre et l'Euphrate sont restés intacts, tout comme l'aéroport de Bagdad pris par la coalition sans coup férir. Sitôt qu'il est apparu que les forces de la garde républicaine, qui avaient écrasé le soulèvement de 1991, sont définitivement éliminées, les chiites de Bassora font bon accueil aux soldats britanniques, en charge de opérations dans ces secteurs, et se dotent de pouvoirs locaux.