Journal de l'année Édition 1994 1994Éd. 1994

Révélation de l'année, le jeune Américain Lance Armstrong. À 21 ans, ce néo-professionnel, inconnu en début de saison, s'est pleinement révélé au plus haut niveau. Aux championnats du monde d'Oslo, il a battu à la régulière Miguel Indurain et Olaf Ludwig au terme d'une course disputée dans des conditions atmosphériques exécrables. Coureur complet, opportuniste et sans complexes, Armstrong s'affirme comme l'héritier de son compatriote Greg LeMond, aujourd'hui en fin de carrière.

Vainqueur de la Coupe du monde en 1991, l'Italien Maurizio Fondriest a récidivé cette année, collectionnant victoires et places d'honneur dans les classiques tout au long de la saison.

Pour le cyclisme français, la traversée du désert se poursuit. Crise des sponsors, pénurie des équipes, absence de grands champions, le tableau n'est pas réjouissant. Deux rayons de soleil dans un ciel bien triste : la victoire de Dominique Arnould au championnat du monde de cyclo-cross, 35 ans après André Dufraisse, et l'exploit de l'« Ancien », Gilbert Duclos-Lassale (38 ans), vainqueur pour la 2e année consécutive de la plus belle des classiques, Paris-Roubaix. La relève, elle, se fait toujours attendre.

Chronologie du record du monde de l'heure

Eddy Merckx (B) : 49,431 km (25 10 72)

Francesco Moser (It.) : 50,808 km (19 01 84)

Francesco Moser (It.) : 51,151 km (23 01 84)

Graeme Obree (G-B) : 51,596 km (17 07 93)

Chris Boardman (G-B) : 52,270 km (23 07 93)

Fin de cycle pour Fignon

Il l'avait annoncé. Cette saison 93 serait sa dernière. Il a tenu parole. À 33 ans, Laurent Fignon raccroche. « Je ne suis ni nostalgique, ni triste, ni aigri, ni quoi que ce soit. Un jour, l'aventure se termine ; eh bien, quand elle se termine, on est content d'avoir fait une belle aventure », expliquait-il le 24 août, un mois après son abandon dans la 11e étape du Tour de France Serre-Chevalier - Isola 2000. On ne verra donc plus briller au cœur des pelotons sa queue de cheval nouée autour de ses cheveux blonds, ses yeux clairs et ses lunettes d'« intello du vélo ».

Le grand public avait découvert Fignon en 1983, quand ce jeune bachelier parisien avait remporté le Tour de France dès sa première participation. Un exploit rarissime. Surclassant Bernard Hinault en personne, il récidivait l'année suivante avant d'accumuler les blessures. Son palmarès s'enrichissait d'un Tour d'Italie (1989), de deux Milan-San Remo (1988 et 1989) et d'une Flèche wallonne (1986). Tout le monde garde en mémoire l'extraordinaire final du Tour 89. Maillot jaune avant la dernière étape contre la montre, Fignon fut battu pour huit petites secondes par un Greg LeMond en état de grâce. Sans doute la plus grande désillusion de la carrière du Français.

Il ne se remit jamais vraiment de ce cruel échec. Ces deux dernières années, il joua les équipiers de luxe pour le double champion du monde italien Gianni Bugno. Il laissera l'image d'un cycliste d'exception doté d'une impressionnante puissance physique et d'un caractère entier. Le départ du « Grand Blond » laisse le cyclisme français en déshérence.

Courses à étapes

Paris-Nice (7-14 mars)
1. A. Zülle (C-H), 29 h 7′ 45″ ; 2. L. Bézault (F) à 41″ ; 3. P. Lance (F) à 1′ 7″.

Critérium international (27-28 mars)
1. E. Breukink (PB), 7 h 12′ 41″ ; 2. T. Rominger (C-H) à 13″ ; 3. A. Zülle (C-H) à 15″.

Tour d'Espagne (26 avril-16 mai)
1. T. Rominger (C-H), 96 h 7′ 3″ ; 2. A. Zülle (C-H) à 29″ ; 3. L. Cubino (E) à 8′ 54″.

Quatre jours de Dunkerque (4-9 mai)
1. L. Desbiens (F), 25 h 39′ 25″ ; 2. V. Ekimov (Rus.) à 48″ ; 3. E. Seigneur (F) à 1′.

Tour de Romandie (4-10 mai)
1. P. Richard (C-H), 20 h 42′ 53″ ; 2. C. Chiappucci (It.) à 16″ ; 3. A. Hampsten (É-U) à 1′ 37″.

Tour d'Italie (23 mai-13 juin)
1. M. Indurain (It.), 98 h 9′ 44″ ; 2. P. Ugrumov (Lett.) à 58″ ; 3. C. Chiappucci (It.) à 5′ 27″.

Critérium du Dauphiné (31 mai-7 juin)
1. L. Dufaux (C-H), 32 h 11′ 31″ ; 2. O. Rincon (Col.) à 3′ ; 3. E. Boyer (F) à 5′ 25″.