Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Météo : l'Automne

De l'équinoxe d'automne au 26 septembre, la France a connu un régime perturbé d'ouest et, du 29 au 30, un épisode pluvio-orageux imputable à l'arrivée d'air chaud, humide et instable originaire d'Espagne. Les tout derniers jours du mois ont été marqués par l'installation du foehn au nord de la chaîne pyrénéenne (à Saint-Girons, la température est passée de 15,9 à 22,2° C en 1 h 30 à la fin de la nuit du 29 au 30) et par les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre sur l'Ardèche. À Privas, il est tombé 266 mm entre 21 h et 2 h du matin ; les trombes d'eau ont provoqué la crue de nombreuses rivières dont l'Ouvèze, des glissements de terrain et des chutes de pierres. Dans le même temps, la province chinoise du Zhejiang était dévastée par le typhon Abe (50 morts, 1 000 villages inondés, 650 000 personnes évacuées).

Octobre Mois chaud et pluvieux. Les moyennes des températures ont été, selon les régions, supérieures aux normales de 2,1 à 3,2 °C. De très nombreux records ont été battus, notamment entre le 10 et le 15 octobre. Parmi les températures minimales élevées, nous retiendrons : 18,2° C à Rennes, 15,8 °C à Alençon et 17,4 °C à Nevers le 15 et, parmi les maximales : 26,4 °C à Orléans et 25,7 °C à Lille le 12 ; 25 °C à Bâle-Mulhouse, 25,7 °C à Nevers, 27 °C à Tours le 13 ou encore 27,8 °C à Bastia le 30.

Après un été chaud et sec, les pluies d'octobre ont été abondantes et assez bien réparties sur toute la France. Les excédents ont été de 152 % dans l'Ouest, de 198 % dans le Sud-Ouest, de 145 % dans le Nord-Est ou de 230 % en Corse. Des précipitations remarquables par leur abondance et leur intensité ont été mesurées dans le Midi : 42 mm en 45 minutes à Cannes, 158,4 mm à Saint-Siffret le 12 ; 208 mm en 11 heures à Sainte-Cécile ou 115 mm à Alistro en 12 heures le 16.

Sous orage, les vents ont atteint des vitesses instantanées fort élevées : 126 km/h à Millau, 176 km/h au mont Aigoual le 6 ; 111 km/h à Guéret ou encore 137 km/h au cap Corse le 29... La bonne pluviométrie a contribué à l'amélioration de l'état hydrique du sol et au début de réalimentation des nappes phréatiques. Le rapport R/RU de la réserve en eau disponible à la réserve utile reste néanmoins inférieur à 40 % en Normandie, Picardie, Île-de-France, Orléanais, Berry ainsi qu'en Alsace et dans les départements de Haute-Garonne, Ariège et Aude.

Novembre Trois périodes thermiques assez contrastées mais d'égale durée se sont succédé au cours du mois : une période fraîche, voire froide, du 1er au 10 ; une période chaude, avec des températures de 4 à 6 °C supérieures aux normales du 11 au 19 et, enfin, une nouvelle période fraîche. Les valeurs moyennes des températures sont alors très proches des normales sur la majeure partie de l'Hexagone ; seule la région du Sud-Ouest a connu une remarquable douceur tout au long du mois. Peu de valeurs record ont été relevées en novembre ; nous retiendrons cependant la température minimale la plus élevée mesurée à Paris-Montsouris depuis 1873 : 12 °C le 14.

Les précipitations, dont la répartition spatiale a été très inégale, ont été excédentaires dans le Nord-Est, le Centre-Est, le Sud-Ouest et la Corse, normales dans le Nord et déficitaires dans l'Ouest et le Sud-Est. Des pluies très abondantes associées à des perturbations très actives ont été observées, entre le 19 et le 25 novembre, en Guyenne, en Gascogne, dans le Languedoc, le Lyonnais, le Dauphiné et le Limousin. C'est aussi pendant cette période que la neige a fait son apparition dans les Alpes de Savoie et de Haute-Savoie (50 cm de neige à Chamonix le 23), en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales. Du 26 au 30, les précipitations sont essentiellement localisées dans le Pays basque (115 mm à Biarritz du 26 au 28) et en Corse (70 mm à Ajaccio, 63 mm à Calvi en 24 heures du 25 au 26). Ailleurs, les pluies sont faibles.

Au 30 novembre, le rapport R/RU est inférieur de 50 % à la normale dans l'Eure, l'Eure-et-Loir, l'Orne, la région parisienne, la Limagne et le Carcassonnais. L'état hydrique des sols s'est donc nettement amélioré depuis le début de l'automne ; on note même dans certaines régions un début de réalimentation des nappes superficielles (Finistère, Bourgogne méridionale, Rhône-Alpes...)