M. Baudis, à l'occasion de cette rencontre, a lancé deux projets : une participation de la Région Aquitaine pour engager un bateau multicoque baptisé Grand Sud dans l'America Cup en 1987 à Melbourne. Le bateau fait appel à des techniques de pointe développées dans les Régions du Sud-Ouest. Le second projet consiste à dresser un inventaire des lieux de tournage cinématographiques. D'autres travaux en commun se dessinent : l'aménagement de la Garonne ou du Lot ; le développement touristique des Pyrénées.

La rencontre d'Agen était si attrayante que Dominique Baudis a recommencé, le 15 juillet, avec le Languedoc-Roussillon. Une charte de coopération interrégionale a été signée avec cette Région. Les deux Régions ouvriront ensemble un bureau de liaison avec la Catalogne à Barcelone.

Nord-Pas-de-Calais

Une conversion industrielle douloureuse, avec le déclin de la sidérurgie, des chantiers navals, des charbonnages. Une série de catastrophes pour l'emploi dans la vallée de la Sambre, autour de Maubeuge, où les dépôts de bilan succèdent aux redressements judiciaires ou aux liquidations.

La bonne nouvelle a été la signature, début janvier, d'un accord entre M. Mitterrand et Mme Thatcher pour la construction du tunnel ferroviaire sous la Manche. Évidemment, dans cette gigantesque opération d'aménagement du territoire qui va changer la géopolitique de l'Europe, le Nord-Pas-de-Calais est aux premières loges.

Il y aura deux tunnels de 7,3 mètres de diamètre à l'intérieur desquels circuleront des trains : soit des trains ordinaires ou des TGV, soit des navettes sur lesquelles prendront place les véhicules. La longueur du tunnel sera de 50 km environ et son coût de 53 milliards de francs, entièrement d'origine privée. Le groupement franco-britannique qui a été retenu prévoit un trafic de 29,7 millions de voyageurs et de 13,2 millions de tonnes de marchandises. Les principales sociétés françaises de travaux publics intéressées sont Bouygues, Dumez, la SAE, la SGE et SPIE-Batignolles.

Un programme d'accompagnement pour les régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Haute-Normandie (2,7 milliards de francs pour les routes, compensations pour les ports de Dunkerque, Calais, Boulogne, Dieppe) avait été décidé par M. Fabius. Il a été confirmé par le gouvernement de M. Chirac.

Normandie

Basse-Normandie

Caen, port de la Région parisienne vers l'Angleterre ! Voilà le pari qu'à lancé la capitale de la Basse-Normandie. Début juin 1986, deux ministres, un ancien ministre, les présidents du conseil général du Calvados et du conseil régional ont inauguré avec éclat la liaison maritime Transmanche, destinée à transporter les passagers et le fret entre Caen-Ouistreham et Portsmouth. L'armateur est la compagnie Brittany Ferries, présidée par le (jadis) bouillant leader agricole breton Alexis Gourvennec. C'est une affaire dont on parlait depuis plus de dix ans, mais elle n'avait pu voir le jour tant les rivalités entre Caen et Cherbourg étaient grandes.

Sur un investissement de 70 millions de francs pour construire la passerelle, c'est-à-dire l'embarcadère, et les infrastructures, l'État a apporté quinze millions, la Région sept et la chambre de commerce de Caen l'essentiel, à savoir 48 millions. 400 emplois ont été créés dont une quarantaine à la gare maritime. Les commerçants apprennent l'anglais, les hôteliers multiplient leurs capacités d'accueil, les restaurateurs impriment des menus bilingues et les transporteurs découvrent la conduite à gauche.

Haute-Normandie

Lorsque, le 15 septembre 1986, M. Pierre Méhaignerie, ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du territoire, a donné son accord pour lancer les procédures relatives au « pont de Honfleur », la Haute-Normandie tout entière a applaudi à la bonne nouvelle. La chambre de commerce et d'industrie du Havre, qui sera concessionnaire de l'ouvrage, a été chargée d'étudier les montages financiers, l'État ayant décidé de ne pas engager de crédits budgétaires dans l'opération. Le pont sera à péage et financé grâce aux excédents de recettes provenant des péages de Tancarville. La chambre de commerce doit mettre au point avec les collectivités locales concernées les modalités de garantie d'emprunts nécessaires.