Dans l'enseignement primaire, la grille Guichard, qui fixait les effectifs des classes, est supprimée : les seuils d'ouverture et de fermeture des classes pour la rentrée 1982 sont fixés localement. D'autre part, les moyens disponibles seront concentrés autant que possible sur les zones d'éducation prioritaires (ZEP).

Dans les collèges et lycées d'enseignement professionnel (LEP), des moyens supplémentaires sont promis aussi aux établissements qui présenteront des projets d'ensemble, touchant plusieurs disciplines. On compte aussi sur les projets d'activités éducatives (touchant les activités parascolaires, les clubs, etc.) pour intéresser les élèves et essayer d'amorcer un rattrapage des plus faibles.

Choix

Dans les LEP, les horaires d'enseignement seront allégés, afin de donner plus de liberté d'action aux établissements : ceux-ci pourront utiliser le temps et les enseignants libérés pour renforcer l'enseignement dans certaines disciplines, mettre en place des activités interdisciplinaires ou créer des groupes de soutien pour les élèves faibles.

Afin de réduire le nombre des abandons en cours de scolarité, très fréquents dans les LEP (plus de 20 % de l'effectif initial), on veut donner plus de possibilités de choix aux élèves : ainsi, en première année de préparation aux CAP industriels, ils devraient, pendant un ou deux trimestres, pouvoir essayer plusieurs options.

Le ministère invite chaque établissement à tenter de retenir quinze élèves de plus : cela en ferait 20 000 pour toute la France. Trente LEP seront chargés d'expériences pilotes en ce domaine.

Insertion

Pour faciliter l'insertion professionnelle des élèves, des moyens vont être consacrés au développement de mentions complémentaires (un an après le CAP ou le BEP), complétant ou approfondissant une formation. Les diplômes par unités capitalisables vont être étendus en 1982-1983, de façon à éviter que les élèves recalés à l'examen de sortie ne se retrouvent « sans rien » : ils pourront plus facilement achever leur diplôme par la formation continue.

Dans les lycées, Alain Savary poursuit et systématise la réforme entamée par son prédécesseur Christian Beullac pour éviter les spécialisations trop tranchées ou trop précoces. Après la seconde d'orientation unifiée, les deux premières C (maths-physique) et D (maths-sciences naturelles) sont remplacées par une seule première scientifique (S) avec des sciences naturelles pour tous : la spécialisation ne se fera qu'en terminale ; les élèves de D y feront davantage de sciences physiques qu'auparavant. Ainsi espère-t-on enrayer la baisse du nombre des bacheliers scientifiques qui s'esquisse depuis 1978.

Simplification aussi en A (sections littéraires). Il y aura trois options en première et terminale (A1, lettres-maths ; A2, lettres-langues ; A3, lettres-arts) au lieu de sept. Outre la création de la section lettres-maths, les programmes de l'enseignement de mathématiques seront légèrement renforcés dans les sections B (économique et sociale) et G (baccalauréat de technicien tertiaire) : il s'agit de donner au plus grand nombre possible d'élèves des bases scientifiques.

Contacts

D'autre part, des mesures sont prises pour améliorer les contacts avec les élèves et les parents. Les chefs d'établissement sont invités à rétablir des commissions permanentes d'établissement de six à neuf membres : supprimées par René Haby, elles comprennent les différents partenaires (administration, enseignants, élèves, parents et autorités locales). Quant aux élèves, ils doivent pouvoir se réunir plus facilement, et même, avec l'accord des chefs d'établissement, inviter des personnes extérieures au lycée ou au collège. À condition de ne pas nuire aux installations et au matériel, de ne pas perturber la vie de l'établissement et de respecter « l'équilibre et la pluralité des sensibilités présentes », même des sujets délicats ou controversés peuvent être abordés. Toutefois, si le fonctionnement de l'établissement est critiqué, le chef d'établissement doit en être avisé.