Essai aussi de donner un peu plus de liberté aux jeunes et aux familles en matière d'orientation. À la fin de la cinquième, un élève ne peut être orienté vers un LEP ou une classe pré-professionnelle (CPPN) sans l'accord de sa famille. En général, en cas de désaccord sur l'orientation, un système d'appel est automatique : la famille choisit entre l'examen ou le recours devant une commission. Sur les documents indiquant les vœux d'orientation, les jeunes pourront indiquer leurs désirs, au même titre que les parents. Enfin, la date des conseils d'orientation de fin d'année doit être reculée le plus possible pour laisser davantage de temps au dialogue entre les familles d'une part, le professeur principal et le conseiller d'orientation de l'autre.

Supérieur

Les critiques de Laurent Schwartz

Tandis que commence la préparation de la nouvelle loi d'orientation de l'enseignement supérieur, le rapport rédigé par le mathématicien Laurent Schwartz, professeur à l'École polytechnique, pour le bilan du septennat précédent, critique vertement les universités.

Au cours de la période précédente, estime Laurent Schwartz, les universités n'ont pas su digérer un développement trop rapide. Elles ont recruté « de façon massive » des enseignants, notamment des assistants possédant souvent « une qualification insuffisante ». Surtout les universitaires, pas plus que le gouvernement, n'ont su réfléchir aux missions nouvelles de l'enseignement supérieur et adapter les formations. Le DEUG est considéré par Laurent Schwartz comme un « bâclage de sciences diverses » ; les universités n'ont pas assez développé les formations professionnelles nécessaires à la plupart des étudiants. Elles n'ont pas eu le courage de pratiquer une sélection claire parmi les candidats : en fait, l'Université, hypocritement, « ouvre largement ses bras, mais recale durement à la fin de chaque certificat ».

Réalisme

En comparaison, les écoles d'ingénieurs et les IUT ont fait preuve de plus de réalisme et disposent de plus de souplesse. Ils pratiquent la sélection à l'entrée, assurent une formation cohérente (générale et professionnelle) et s'adaptent aux besoins économiques. Un seul reproche aux grandes écoles : elles se méfient de la recherche et n'incluent pas cette dimension dans leur formation.

Regrettant l'absence d'autonomie des universités, Laurent Schwartz reprend certaines propositions de la commission Fréville (nommée par le gouvernement de Raymond Barre) sur leur financement. Il propose même de porter les frais de scolarité, non à 250 F par an, mais à 1 000 ou 2 000 F, afin de « faire payer les usagers plutôt que la collectivité ». Il souhaite aussi une instance nationale d'évaluation des universités, permettant un contrôle a posteriori de leurs dépenses.