Pour l'infibulation, après ablation totale du clitoris et des petites lèvres, les grandes lèvres, dont les parois intérieures ont été mises à vif, sont rapprochées et maintenues ensemble à l'aide d'une résine ou cousues avec de longues épines d'acacia qui les transpercent. Seul un très petit orifice est laissé à la partie inférieure de la vulve pour le passage de l'urine et du sang menstruel.

Si l'opération n'a pas réussi, elle est répétée après cicatrisation. Le jour des noces, le mari déflore son épouse à l'aide d'un rasoir ou d'un poignard à double tranchant ; selon la tradition, des rapports sexuels réitérés et prolongés pendant huit jours ont pour but d'empêcher que la cicatrice ne se referme. Au moment de l'accouchement, une matrone ouvre peu à peu la vulve avec un instrument aiguisé pour laisser passer la tête de l'enfant. Puis la femme est partiellement recousue jusqu'à l'accouchement suivant.

Toutes ces opérations ont lieu sans anesthésie ni asepsie. Les conditions de l'intervention entraînent souvent des fistules vésico-vaginales ou vagino-rectales. La mort par hémorragie ou par tétanos est relativement fréquente. L'excision et l'infibulation sont presque partout pratiquées sur des fillettes âgées de moins de dix ans.

Islam

Contrairement à une croyance très répandue, ces traditions ne sont pas d'origine islamique, bien qu'elles soient courantes dans un certain nombre de pays musulmans. En Afrique noire, elles sont presque toujours antérieures à l'islamisation. Chez tous les peuples où elles se pratiquent, les mutilations sexuelles s'appuient sur des explications d'ordre religieux ou social.

Pour certaines ethnies de l'Afrique de l'Ouest, l'excision rituelle sert à extirper de la femme les éléments mâles de son anatomie, représentés par le clitoris ; ailleurs, le contact du pénis avec le clitoris serait mortel pour l'homme ; de même, le contact du clitoris avec la tête de l'enfant à naître serait mortel pour le nouveau-né. Mais la raison la plus communément invoquée est que la femme non excisée risquerait d'être hyper-sexuelle.

L'infibulation a été interdite au Soudan en 1947, l'excision à Aden en 1958. Des textes de loi prohibent ces deux sortes de mutilation en Égypte et en Somalie. Mais, sauf chez de petites minorités urbaines, elles sont toujours pratiquées, parce qu'elles font partie des rites de socialisation de la femme. Peu de jeunes filles s'exposent à l'ostracisme qui frapperait les réfractaires.

La conférence de Khartoum a demandé l'établissement de comités nationaux et internationaux pour l'abolition de l'excision et de l'infibulation, l'éducation générale du public sur ce sujet et, en particulier, celle des sages-femmes traditionnelles.

Pharmacologie

Vie et mort des médicaments

Les médicaments naissent et meurent : certains ont la vie courte ; d'autres sont utilisés pendant des dizaines d'années, apparemment à la satisfaction de tous. Un jour, pourtant, on s'aperçoit qu'ils sont la cause d'accidents graves, voire mortels. Le problème se pose alors : comment les remplacer ?

Bismuth

Quel malade souffrant de l'estomac ou de l'intestin n'a pas, au moins une fois dans sa vie, délayé dans un peu d'eau le contenu d'un sachet de bismuth pour calmer des brûlures gastriques ou résorber des ballonnements ? La poudre branche de sels de bismuth, souvent mélangée à du kaolin, a longtemps été considérée comme une panacée en gastro-entérologie. Jusqu'au jour — le 15 septembre 1978 — où son usage a été interdit en France pour un an, par décision du ministre de la Santé et de la Famille.

Lésions

Connu depuis le XVIIe siècle, remis à la mode par le docteur Hayem, en 1907, le bismuth était utilisé, sous forme insoluble, par des milliers de personnes. Si son efficacité était largement reconnue, son mode d'action sur les organes digestifs était controversé. Pour certains, le bismuth agit à la fois comme sédatif, microbicide et cicatrisant ; il neutralise le suc gastrique hyperacide et absorbe les gaz de fermentation. Pour d'autres, son rôle se limite à régulariser le transit intestinal en tapissant la muqueuse du tube digestif, les autres effets n'étant que la conséquence de cette action unique.