Il s'agit surtout des besoins des entreprises dans les domaines de la téléinformatique (transmission de l'information en général), de la télématique (interconnexion d'ordinateurs), de la télécopie (transmission de cartes en couleurs et d'autres documents iconographiques à haute définition), du courrier électronique (courrier urgent téléimprimé), de la visioconférence (débats par télévision entre membres des entreprises), des communications avec des équipes isolées (plates-formes de forage en mer, par exemple).

TDF 1, dont le poids atteindra 1 t, sera un satellite de télédiffusion directe : ses émissions seront assez puissantes pour être reçues par les téléviseurs équipés d'un décodeur et d'une antenne parabolique (coût : moins de 2 000 F).

Les Français disposeront ainsi d'une quatrième chaîne qui, dès la mise en service du satellite, couvrira tout le pays sans imposer la longue et coûteuse mise en place d'un réseau de faisceaux hertziens, de répéteurs et d'émetteurs : et, aussi, sans laisser dans les régions montagneuses ces 8 500 zones d'ombre dont plus de 3 000 ignorent encore la télévision.

Outre son rôle de relais, ce satellite sera à même de faire apparaître sur l'écran du téléspectateur, à la demande, des renseignements tels que les cours de la Bourse, les dernières prévisions météorologiques, les horaires des trains, le programme des spectacles. Il permettra aussi la réception, sur l'ensemble du pays, d'émissions de radio en modulation de fréquence.

Monopole

Le lancement de Télécom 1 est prévu pour la fin de 1982. En revanche, il n'est pas sûr que TDF 1 puisse être satellisé un mois après : ce deuxième programme n'est pas sans poser des problèmes et sans avoir certaines implications internationales. D'abord, il faudra investir 2,5 milliards de F, dont 1 150 millions de F pour le programme Télécom 1. On tentera donc de faire des économies en s'associant avec la RFA, qui a engagé un programme similaire. On envisage aussi de louer 2 des 5 canaux du satellite à Télé-Luxembourg et Télé-Monte-Carlo... ce qui ouvrirait une large brèche dans le monopole de la radiotélévision nationale.

D'autre part, les émissions de ces satellites seront inévitablement reçues hors de la France dans de vastes zones de débordement : le sud de l'Angleterre, tout le Benelux, la Suisse et une partie de l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et l'Espagne. Comme, réciproquement, nous recevrons les émissions des futurs satellites de ces pays, on conçoit que des accords soient nécessaires pour éviter les dangers d'une guerre des ondes...

Derrière l'utilité intrinsèque de ces satellites nationaux se profile le vaste marché des pays qui auront à s'équiper en satellites de télécommunications, notamment ceux parmi les plus vastes du tiers monde. Hormis les États-Unis et l'URSS, la France est le seul pays qui dispose, à la fois, d'un lanceur de satellites (Ariane) et d'un cosmodrome (Kourou, en Guyane).

Par ailleurs, l'industrie française est au premier rang en matière d'équipements électroniques. Aussi les deux satellites dont la construction a été décidée devraient-ils permettre à notre pays d'arriver sur le marché mondial à point nommé pour bénéficier d'une partie des quelque 200 milliards de F qui vont être investis au cours de la prochaine décennie par les pays désireux de s'équiper en satellites de télécommunications.

Astronomie

Les trous noirs : mythes ou réalités ?

Au hit-parade des vedettes de l'astronomie, les trous noirs occupent la première place. Les publications spécialisées regorgent d'articles à leur sujet. En France, trois ouvrages de vulgarisation leur ont été consacrés en 1978. À l'origine de l'engouement des scientifiques et du public pour ces astres singuliers : leurs propriétés extraordinaires, qui défient l'imagination, et une série de découvertes récentes qui renforcent l'hypothèse de leur existence.

Gouffre

Comment se représenter un trou noir ? Comme une région de l'espace d'où rien ne peut s'échapper par suite de la gravité fantastique qui y règne ; une sorte de gouffre cosmique sans fond, capable d'avaler tout ce qui se trouve autour de lui sans jamais rien restituer.