La vie de l'orthodoxie est marquée soit par une détente dans la vie de ses fidèles et dans ses relations avec le monde et les autres Églises, soit par une tension vécue dans son insertion nationale.

Sommets théologiques

Du 19 au 29 août 1976 se tient au Centre inter-orthodoxe, au monastère Penteli près d'Athènes, l'un des grands sommets théologiques. Plus de 100 théologiens orthodoxes envoyés par leurs écoles respectives sont venus de Grèce, de Turquie, de Bulgarie, d'URSS, de Roumanie, de Yougoslavie, de France et des États-Unis pour participer aux travaux. S'y ajoutent d'éminentes personnalités des milieux ecclésiastiques ainsi que des observateurs œcuméniques.

Pas moins de 53 exposés ont été présentés et discutés : ils portent sur l'esprit communautaire et la conciliarité, le témoignage et la dynamique du salut, la mission et la pastorale, la catholicité et le nationalisme, et sur la dimension œcuménique de l'orthodoxie.

Ce 2e Congrès (le premier ayant eu lieu en 1936) a été organisé par les facultés de théologie des universités d'Athènes et de Thessalonique, en coopération avec le saint-synode de l'Église orthodoxe de Grèce, et a eu pour thème : la théologie de l'Église et sa pratique aujourd'hui.

Les discussions ont fait surgir une diversité de points de vue quant aux buts et aux méthodes de la théologie. Il a été beaucoup question de la relation entre la théologie et la pratique de l'Église face aux différentes situations historiques et culturelles. Les débats ont été particulièrement animés sur les questions de la mission, de la place de l'Église dans la société, de la théologie de la diaspora orthodoxe et des implications du mouvement œcuménique pour la théologie orthodoxe et les différentes Églises locales.

Un même souci anime le congrès tenu par la fraternité orthodoxe de Belgique, du 30 octobre au 1er novembre 1976, à Natoye (Belgique). Thème : la place des chrétiens orthodoxes dans le monde actuel. Des conférenciers d'audience internationale y participent l'archiprêtre Alexis Kniazeff, recteur de l'institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, Olivier Clément, professeur au même institut, le métropolite de Souroge, Antoine (Bloom), et Albert Laham, président du Syndesmos (Fédération mondiale des mouvements de jeunesse orthodoxes).

Pour la première fois dans l'histoire, des femmes orthodoxes représentant des Églises de 18 pays (Europe, Afrique, Amérique du Nord, Proche-Orient) se réunissent du 11 au 17 septembre au monastère d'Agapia, en Roumanie, sous l'égide de la section « Femmes » du COE et sur l'invitation de l'Église orthodoxe roumaine et du métropolite Justin de Moldavie. Les 45 participantes ont insisté sur l'importance de l'éducation religieuse et théologique pour les femmes, afin de leur permettre d'approfondir leur compréhension de la foi chrétienne et de la tradition orthodoxe et de remplir leurs responsabilités dans l'Église, la famille et la société.

L'assemblée a recommandé aux Églises et aux séminaires de susciter de nouvelles vocations pour que les femmes puissent répondre aux besoins de l'Église. Il s'agit en particulier de redonner une impulsion aux ordres de diaconesses et aux vocations monastiques.

Les participantes ont recommandé, pour l'ordination des femmes, une étude spéciale sur ce sujet.

Concile

Après décision unanime de l'Église orthodoxe tout entière, la 1re Conférence panorthodoxe préconciliaire, convoquée par le patriarche préconciliaire Dimitrios selon l'ordre ecclésiastique, se réunit au Centre orthodoxe du patriarcat œcuménique à Chambésy (Genève), du 21 au 28 novembre 1976.

Le 17 novembre, à Chambésy. le métropolite Méliton de Chalcédoine tenait une conférence de presse où il affirmait clairement que cette première conférence préconciliaire n'avait rien à voir avec la politique. « La conférence, déclarait-il, sera apolitique. Comme Église orthodoxe locale, chacune est fidèle à son pays, à ses lois et, dans sa situation, elle fait tout ce qu'elle peut pour le bien-être de son peuple. » « Les Églises orthodoxes sont unies dans la foi et l'ordre canonique », a spécifié le représentant du patriarche œcuménique de Constantinople, primus inter pares dans l'ordre hiérarchique des Églises orthodoxes.