La conférence a eu pour tâche principale de faire avancer la préparation du Saint et Grand Concile de l'Église orthodoxe ; en vue d'une convocation aussi rapide que possible pour ce concile, et en tenant compte des décisions déjà prises sur un plan interorthodoxe et des consultations survenues entre-temps, elle s'était fixé comme ordre du jour :
– la révision de la liste de thèmes choisis pour le Saint et Grand Concile ;
– l'examen de la méthode à suivre ;
– la revue et l'évaluation générale de l'évolution des relations et dialogues de l'Église orthodoxe avec les autres Églises et confessions chrétiennes ;
– l'examen de l'éventuelle célébration de Pâques le même dimanche pour tous les chrétiens.

La conférence a travaillé en assemblée plénière et en commissions, et a abouti à l'unanimité aux décisions suivantes :
– le futur Saint et Grand Concile devra s'occuper d'un nombre limité de thèmes, et plus précisément : diaspora orthodoxe, autocéphalie, révision des lois canoniques concernant les empêchements aux mariages, jeûne, relations œcuméniques, contribution aux idéaux de paix, liberté et fraternité ;
– dialogue avec les autres Églises : accélération du dialogue avec les anciennes Églises orientales, création d'une commission compétente pour le dialogue théologique avec l'Église catholique ; accélération par la commission inter-orthodoxe ad hoc du dialogue avec l'Église luthérienne ;
– intensification de la participation au sein du mouvement œcuménique ; et concernant, finalement, les autres religions (non chrétiennes), élimination de tout fanatisme et collaboration pour les idéaux communs de liberté et de réconciliation ;
– choix d'une date commune pour la fête de Pâques : un désir est émis au Secrétariat qui fera une étude par hiérarques responsables, canonologues, astronomes, historiens et sociologues, à présenter à la prochaine conférence panorthodoxe préconciliaire.

Catholiques

Le dialogue de l'orthodoxie avec l'Église catholique romaine n'a pas toujours été facile, malgré les efforts de cette dernière durant ces dernières années et surtout après Vatican II. Cependant, cette année, des signes jalonnent une plus grande ouverture dans le dialogue.

La revue grecque O Sotîr (le Sauveur), organe d'une fraternité chrétienne du même nom, présidée par le célèbre théologien orthodoxe Trembelos, consacre son principal article du numéro paru début juillet 1976 à l'ouverture imminente du dialogue théologique officiel entre les orthodoxes et les catholiques romains, annoncé par le patriarcat œcuménique.

L'archevêque-primat de l'Église orthodoxe grecque, Séraphin, déclare, à la mi-juillet, que « l'établissement de relations diplomatiques entre la Grèce et le Vatican, considéré comme État souverain, relève de la seule compétence du gouvernement ». Cette déclaration marque une nette évolution dans l'attitude de l'Église nationale grecque face à cette question, l'orthodoxie grecque ayant toujours manifesté beaucoup de méfiance vis-à-vis de l'Église de Rome. Au début de l'année encore, consulté par le Premier ministre sur la perspective de ces relations diplomatiques, le Saint Synode orthodoxe s'était montré très réticent, déclarant qu'à ses yeux le problème n'était pas d'actualité.

Dans une interview accordée à la revue hebdomadaire athénienne Politika Themata, le métropolite Alexandros de Péristéri déclare que beaucoup de prêtres et théologiens grecs approuvent l'installation de rapports diplomatiques entre l'État grec et le Vatican pour des raisons politiques et ecclésiastiques. Cependant, dit-il, il existe toujours un obstacle aux rapports de l'Église grecque avec l'Église catholique : la présence d'un évêque uniate siégeant à Athènes.

Pour le métropolite de Péristéri, le Vatican ferait preuve de bonne volonté en transférant ce prélat, puisque son diocèse athénien ne dépasse pas mille fidèles.

Une opinion semblable avait été exprimée dans la revue théologique Pantainos du patriarcat d'Alexandrie (numéro de janvier-février 1976).