Le principal constructeur français, Aérowatt, étend son marché à l'étranger, notamment au Canada, où il équipe des relais hertziens et des phares-balises. Sur le plan technologique, on étudie (notamment, à Paris, à l'École des arts et métiers) un système connu autrefois en Mésopotamie : les panémones, constituées de pales tournant autour d'un axe vertical. En juin 1975, le jury du concours Éole, organisé par l'Agence nationale pour la valorisation de la recherche (ANVAR), a couronné une petite panémone et une éolienne conçues pour être réalisables avec des moyens artisanaux.

Géothermie

La chaleur interne du globe, dans les régions à forte activité tectonique ou sismique, se manifeste par la présence de gisements d'eau chaude et de vapeur d'eau, exploités depuis longtemps, en divers pays (Italie, Islande, Extrême-Orient soviétique), soit pour le chauffage, soit pour la production d'électricité. Quelques installations existent en France (chauffage de la Maison de la Radio à Paris, d'un groupe d'immeubles à Melun), mais les possibilités réelles restent à explorer, notamment dans la Brie, dans les Landes, la région parisienne, le Massif central, l'Alsace. Dans le département du Gers, la chambre de commerce a adopté (novembre 1975) un projet de captation d'eaux chaudes pour le chauffage de 4 ha de serres maraîchères et florales.

Marées

Seul pays à posséder une centrale marémotrice de taille industrielle, la France n'avait pas poursuivi son effort dans cette voie en raison du coût marginal du kilowatt-heure produit par l'usine de la Rance (Journal de l'année 1966-67). Les nouvelles conditions économiques réveillent l'intérêt pour cette source d'énergie : la Société des ingénieurs civils de France lui consacre (fin mars 1976) une journée d'études où l'on reprend le grand projet d'un barrage en pleine mer appuyé sur les îles Chausey. Mais l'ingénieur Gibrat, qui construisit l'usine de la Rance, est plutôt partisan d'une série de petites centrales à l'embouchure des estuaires. En avril 1976, on apprend que l'usine de la Rance connaît des difficultés en raison de l'usure du matériel, plus rapide qu'il n'était prévu.

Décisions

Un nouveau colloque international se tient en mars 1976, cette fois à Toulouse. D'importantes décisions françaises y sont annoncées : accords entre le CNRS et le CNES pour des études d'ensoleillement ; contrat Prométhée entre le CEA et diverses sociétés, dont la Sofretes, pour la fabrication de petites centrales de 50 kW, dans lesquelles la chaleur solaire meut la turbine à gaz d'un générateur d'électricité. Essayé en vraie grandeur à Montargis en juillet 1975, le premier dispositif de ce type est maintenant installé dans la petite ville mexicaine de San Luis de la Paz. L'industrie française s'affirme ainsi concurrentielle dans la production des petites centrales solaires à conversion thermique, promises à un grand avenir dans les régions désertiques ou semi-désertiques, où le courant qu'elles produisent revient moins cher que celui des centrales classiques, tributaires du ravitaillement en carburant.

De 108 millions en 1975, les crédits de promotion des énergies nouvelles passent, en 1976, à 222 millions, dont 108 millions pour l'énergie solaire et la géothermie. D'importantes réalisations sont mises en chantier, telle la centrale héliosolaire d'Odeillo, dont les 2 000 miroirs de 50 m2 chacun occuperont 30 ha au sol ; cette centrale de production d'énergie électrique devrait entrer en service en 1980, avec une puissance de crête de 25 000 kW et une puissance en continu de 5 000 kW. Pour les maisons solaires, 4 millions de francs ont été pris sur le plan de relance pour l'installation rapide du chauffage solaire dans divers établissements publics (École des mines d'Alès, aérium dans les Pyrénées, etc.)

Un nouveau spectromètre d'électrons

Normalement, un atome excité retombe à l'état fondamental en émettant de l'énergie sous forme de rayonnement électromagnétique. En 1923-1925, le physicien français Pierre Auger découvrit que dans certains cas l'énergie est emportée par un électron qui quitte l'atome. La mesure du spectre d'énergie des électrons Auger donne des informations sur la couche superficielle des matériaux irradiés. Elle a donné naissance à un appareil d'analyse appelé spectromètre Auger, constituant un outil de base en recherche fondamentale, complémentaire du microscope à balayage.