Le volume total de béton nécessaire pour une telle tranche de 900 MWé est de l'ordre de 110 000 m3, et le tonnage total d'acier d'environ 15 000 tonnes.

Boom sur les énergies nouvelles

La cherté des hydrocarbures, les contraintes géopolitiques du ravitaillement en pétrole, l'inquiétude quant à la sécurité des centrales nucléaires stimulent l'essor des énergies dites nouvelles, bien que connues depuis des siècles.

Ce qui est nouveau, c'est leur entrée dans le grand cycle industriel moderne. Après une période où elles ont surtout inspiré des vues futuristes et des tentatives sans lendemain, les énergies nouvelles opèrent une percée spectaculaire dans la recherche publique et privée. Il existe des projets à court terme, dont plusieurs entrent déjà dans la phase des réalisations.

Fin juillet 1975, l'International Solar Energy Society réunit à Los Angeles plus d'un millier de congressistes. Des scientifiques australiens, canadiens, français, britanniques, indiens, japonais sont présents, mais neuf sur dix des participants sont américains et la plupart représentants de sociétés privées. Une sévère concurrence s'annonce entre les industries nationales, situation qui soulèvera des problèmes juridiques inédits : protection de la source solaire (le propriétaire d'une installation solaire doit avoir la garantie qu'aucun voisin n'interceptera le rayonnement), protection des sites et de l'environnement (incidences possibles sur les microclimats).

ERDA

Les États-Unis mettent en place l'ERDA (Energy Research and Development Administration), dont le budget (75 millions de dollars en 1975, 150 millions en 1976) est consacré dans sa quasi-totalité à l'énergie solaire. L'ERDA prévoit de rattraper en moins de deux ans la France dans le seul domaine où celle-ci se trouve encore en avance : les fours solaires. Le développement d'une administration nouvelle, dotée d'importants crédits et faisant appel à la recherche de pointe, exerce sur les jeunes scientifiques une attraction comparable à celle qu'eut naguère la NASA. En se donnant pour objectif de tirer de l'énergie solaire, d'ici à la fin du siècle, de 20 à 30 % de leur consommation nationale d'énergie, les Américains acquerront une maîtrise technologique qui leur assurera du même coup la meilleure position sur le marché mondial.

Au Japon, principal concurrent, le programme Sunshine prévoit de consacrer l'équivalent de 700 millions de francs par an à l'énergie solaire jusqu'en l'an 2000.

En dehors des fours solaires, nécessairement d'emploi limité (fusion de matériaux ultrapurs), l'énergie rayonnée par le soleil peut servir à des technologies très différentes, qui font toutes l'objet de recherches intensifiées, notamment dans le programme de l'ERDA :
– chauffage et refroidissement des habitations ;
– production d'électricité par effet photovoltaïque, c'est-à-dire production directe de courant sous l'action du rayonnement (piles solaires) ;
– production d'électricité par conversion thermodynamique (chaudière et turbine) ;
– production d'hydrogène par décomposition photochimique de l'eau et stockage de l'hydrogène carburant.

Mer et vent

À ces quatre grandes divisions il convient d'ajouter deux modes de récupération indirecte de l'énergie solaire :
– conversion thermodynamique grâce à la différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes de l'océan. Essayé autrefois par le Français Georges Claude (dont la tentative échoua par suite de la mauvaise résistance des tubes employés), le procédé pourrait être repris. Le fluide caloriporteur serait l'ammoniaque. Le courant produit serait utilisé sur place pour la production de l'hydrogène parélectrolyse de l'eau de mer ;
– conversion de l'énergie des courants atmosphériques (énergie éolienne). Une éolienne à deux pales de 28 m de long a fonctionné aux États-Unis de 1941 à 1945, fournissant au réseau électrique une puissance de 1250 kW. En France, EDF a fait fonctionner dans les Landes, en 1962, une génératrice de 1 000 kW. Les deux machines connurent des avaries. Comme l'électricité produite revenait alors une fois et demie plus cher que celle des autres sources de courant, on renonça à les remettre en service, et les essais furent abandonnés. Aujourd'hui, les facteurs économiques ne sont plus les mêmes, et l'on en est venu à la conviction que l'avenir de l'énergie éolienne n'est pas dans les installations géantes, mais plutôt dans de petits générateurs dispersés.