Les mouvements migrateurs, les traitements insuffisants et les fausses déclarations semblent être aussi des constantes : pour les premiers, l'OMS assurait, en 1975, que le tourisme est l'un des facteurs déterminants de l'augmentation des maladies vénériennes. Pour les seconds, l'anti-biothérapie minimale de la syphilis récente paraît « peu raisonnable dans certains cas » (professeur Huriez). Enfin, si les maladies vénériennes sont, théoriquement, à déclaration obligatoire, peu de médecins effectuent cette démarche administrative. En France, seulement 10 % des cas de blennorragie et 20 % des cas de syphilis sont déclarés ; aux États-Unis, on a compté, en 1973, plus de 2 500 000 cas de gonococcie, et 800 000 seulement ont été déclarés.

Liberté

Favorisée par les méthodes contraceptives, la liberté sexuelle absolue en usage dans certains milieux et l'homosexualité masculine contribuent à la diffusion des maladies vénériennes. Une assistante sociale de New York, réalisant une enquête épidémiologique à partir d'un cas de chancre syphilitique chez un hippy de 17 ans, a retrouvé 816 cas de syphilis récente, en liaison avec l'infection initiale, chez des garçons et des filles de moins de 30 ans.

Pour les vénérologistes, l'information du public et des médecins constituerait le plus sûr rempart contre la marée des maladies vénériennes.

La minipilule et le vaccin contraceptif annuel

La minipilule contraceptive (ainsi appelée en raison de la faible dose d'hormones qu'elle contient) est commercialisée en France depuis novembre 1975.

La minipilule, aussi efficace que les pilules classiques, comporte certains avantages : elle ne fait pas grossir ; elle peut être prescrite à des femmes très jeunes sans faire courir à leur organisme un danger endocrinien ; elle est recommandée à la femme de plus de quarante ans dans la mesure où elle n'a pratiquement pas d'action sur son taux de lipides sanguins ; elle est autorisée chez les diabétiques. Cependant, les spécialistes estiment que si la minipilule doit être contre-indiquée dans l'hypertension franche, son utilisation est possible dans l'hypertension modérée, et sa prescription doit tenir compte de l'âge de l'utilisatrice.

Vaccin

L'expérimentation clinique du vaccin antigrossesse mis au point par le Dr G.P. Talwar (New Delhi) a déjà commencée en Inde, en république Dominicaine, au Brésil, au Chili, en Finlande et en Suède. Les quelques réserves manifestées à l'égard du vaccin indien (Journal de l'année 1974-75) ont pu être levées, notamment à propos des risques qu'il pourrait présenter ; mais sur son efficacité, au printemps 1 976 aucune statistique d'ensemble n'est encore connue.

Deux chercheurs de l'Institut de physiologie expérimentale de Melbourne (Australie), les Drs Tregear et Hugh Niall, ont mis au point un puissant antigène synthétique qui, en produisant des anticorps contre l'hormone gonadotrophine chorionique naturelle, s'est révélé être un contraceptif efficace chez les lapines et les singes femelles. Ce vaccin immuniserait la femme pendant un an ; les chercheurs australiens pensent être en mesure de réaliser sa commercialisation en 1980.

L'avortement, le médecin et la justice

Le tribunal correctionnel de Rouen rend, le 9 juillet 1975, une décision de relaxe en faveur du chef du service de gynécologie et d'obstétrique d'un hôpital de la ville, poursuivi par une jeune femme de 21 ans pour « non-assistance à personne en péril ». Les faits sont simples. Le 18 mars 1975, la jeune femme sollicite du médecin l'avortement de l'enfant qu'elle porte : « J'ai 21 ans ; je suis déjà mère de trois enfants, et l'arrivée d'un quatrième serait une catastrophe. » Le médecin refuse. La jeune femme subit l'avortement dans un autre hôpital de la ville, puis, le 7 mai, fait citer le premier médecin. Pourquoi le tribunal a-t-il donné tort à la plaignante ? Deux éléments ont guidé les magistrats. La situation de la jeune femme était certainement un cas de « détresse », mais pas de « péril », aux yeux de la loi ; par conséquent, le médecin était en droit de refuser l'avortement. La loi du 17 janvier 1975 (Journal de l'année 1974-75) proclame le respect de la liberté de conscience du médecin sollicité ; donc, si le gynécologue estimait qu'il ne devait pas répondre au désir de la jeune femme, il ne commettait pas d'infraction.

Les prostaglandines en clinique humaine

Les premières prostaglandines font leur apparition dans la panoplie thérapeutique à usage vétérinaire, en France, à la fin de 1975. En février 1976, premières publications de quelques obstétriciens français qui les ont utilisées dans le déclenchement du travail chez des femmes en fin de grossesse.