Journal de l'année Édition 1971 1971Éd. 1971

Commerce extérieur

Retour à l'équilibre global

La modération de la croissance de la demande intérieure, l'atténuation de tensions affectant l'appareil productif, l'augmentation des capacités de production résultant de l'intense effort d'équipement, la très haute conjoncture internationale, les incidences des changements de parité monétaire intervenus en 1969, expliquent le rétablissement rapide de nos échanges en 1970.

Au rouge depuis avril 1969, le clignotant des échanges extérieurs, à travers les indicateurs d'alerte du Ve Plan, s'est éteint en mai.

Dans son plan de redressement de septembre 1969, le gouvernement s'était fixé le retour à l'équilibre global de la balance commerciale à la fin du 1er semestre 1970. L'échéance a été respectée avant même le rendez-vous de juillet. Un an après la dévaluation du franc, nos entreprises n'avaient rien perdu de l'avantage relatif conféré par l'ajustement monétaire.

Les conditions intérieures et extérieures, qui étaient favorables, auraient pu justifier un meilleur résultat encore. On est passé du déficit profond à l'équilibre d'ensemble de la balance commerciale (zone franc comprise), mais pas à l'excédent.

Dans les relations avec les pays hors zone franc, s'il y a eu une très forte diminution du solde négatif par rapport à 1969, celui-ci n'a pu être totalement résorbé.

Les profils

Dès le printemps 1970, l'effet stimulant des échanges extérieurs sur l'activité intérieure s'était déjà sensiblement atténué. La progression des exportations commençait à s'infléchir. Au second semestre 1970, la croissance des échanges s'est orientée vers la modération. À partir de l'automne, la consommation a augmenté plus rapidement, relançant les importations (les importations totales CAF franchiront pour la première fois le cap des 10 milliards de francs en décembre), en même temps que s'est produit un tassement progressif de la demande étrangère, dû au ralentissement de la conjoncture chez nos principaux partenaires. Simultanément, la concurrence se durcissait sur les principaux marchés.

En fin d'année 1970, les perspectives générales d'exportation demeuraient bonnes, mais elles avaient perdu le caractère exceptionnel qu'elles avaient connu un an auparavant.

Des goulets d'étranglement dans certains secteurs de production (biens d'équipement, en particulier), pendant une grande partie de l'année, ont gêné les courants d'exportation ; ils ont favorisé les importations.

Les industries qui ont connu la plus forte expansion en 1970 sont celles dont les exportations ont le plus progressé (automobile, construction électrique et électronique).

Bilan général

Retour à l'équilibre global de la balance commerciale, avec une très forte progression des exportations et une forte poussée des importations, est la caractéristique dominante de 1970.

Les importations totales toutes zones se sont élevées (en valeur CAF) à 106 190 millions de francs, les exportations (en valeur FOB) à 99 641 millions. Par rapport à 1969, les achats ont augmenté de 18 %, les ventes de 28,1 %. Pour la première fois depuis 1965, l'augmentation des exportations aura été plus rapide que celle des importations.

Le solde négatif apparent de la balance commerciale a été réduit de moitié entre 1969 et 1970. Il est passé de – 12 264 à – 6 549 millions de francs. Le taux de couverture est remonté de 86,3 à 93,8 %.

Transposée en termes FOB-FOB, la balance commerciale, qui avait enregistré un déficit réel de 6,4 milliards de francs en 1969, est pratiquement parvenue à l'équilibre en 1970, avec un taux de couverture de 100,1 %.

Avec les pays hors zone franc, les importations CAF (+ 18,2 % par rapport à 1969) ont atteint 96 499 millions de francs, les exportations FOB (+ 28,4 %) 88 338 millions, soit un solde négatif apparent de – 8 161 millions et un taux de couverture de 91,5 %, inférieur donc de deux points environ à la ligne d'équilibre. L'écart est tout de même sensible par rapport à 1969 : taux de couverture de 84,3 % pour un solde apparent de – 12 799 millions.