Journal de l'année Édition 1971 1971Éd. 1971

Évolution très favorable des échanges avec les pays de la zone franc : les importations se sont chiffrées à 9 691 millions (+ 14,9 %), les exportations à 11 303 millions (+ 26 %). Le taux de couverture et le solde apparents se sont établis ainsi respectivement à 116,6 % et + 1 612 millions (contre 106,3 % et + 535 millions en 1969). Le taux de couverture est resté très élevé durant l'année.

Nos exportations se sont très bien comportées en direction de l'Algérie (+ 32,6 %), du Cameroun (+ 28,6 %), du Maroc (+ 26,7 %), de la Côte-d'Ivoire (+ 22,7 %), de Madagascar (+ 20,9 %), de la Tunisie (+ 19,2 %).

Nos importations ont progressé le plus de Madagascar (+ 27 %), du Sénégal (+ 22,1 %), d'Algérie (+ 15,1 %).

Elles ont baissé de 4,8 % en provenance du Cameroun.

Les raisons de l'OPA

Les échanges ont enregistré une amélioration quasi générale (et sensible) avec tous les pays, exception faite des États-Unis.

Nos ventes en direction des États-Unis (5 305 millions de francs) ont augmenté de 25,5 %; mais nos achats (10 538 millions) ont fait un bond en avant de 38,8 %, en raison notamment de livraisons d'avions (Boeing 747). Le taux de couverture est tombé en une année de 55,7 à 50,3 %. Le déficit s'est gonflé en passant de 3 361 à 5 233 millions.

L'accroissement régulier du passif sur les États-Unis est alarmant. Cela explique l'OPA (l'opération de prospection de l'Amérique du Nord) lancée en octobre 1970 par les pouvoirs publics, comportant une série d'actions visant à entraîner le plus d'entreprises françaises possible à s'intéresser au plus grand marché du monde.

Le poids de la CEE

Le redressement de nos échanges a été le plus net avec nos partenaires de la CEE ; le déficit a été ramené de 8 117 à 3 560 millions de francs entre 1969 et 1970, grâce notamment au rétablissement de la balance avec l'Italie (passée de – 958 à + 1 309 millions) ; nos ventes y ont augmenté de 37,7 %.

En 1970, 48 % de nos exportations ont pris le chemin du Marché commun, soit pour 48 125 millions de francs, en hausse de 30,3 % sur 1969. Nos importations, en progression de 14,2 %, se sont situées à 51 433 millions.

La part de la CEE a cependant reculé de 50 à 48 % dans les importations totales françaises, par suite d'un fort ralentissement des achats de biens de consommation.

Avec l'Allemagne de l'Ouest (notre premier fournisseur et client), l'élimination du déficit a été limitée. Son poids dans le commerce extérieur français a atteint 22 % à l'importation (23 441 millions), 21 % à l'exportation (20 490 millions).

D'Ouest en Est

Nos exportations se sont accrues de 28 % vers l'Association européenne de libre-échange : notre excédent traditionnel a été dix fois plus important qu'en 1969 (+ 1 046 millions), en raison surtout d'une spectaculaire progression (près de 34 %) de nos ventes à la Suisse (4 701 millions). En revanche, le déficit s'est creusé sur le Royaume-Uni et la Suède, d'où nos importations ont progressé respectivement de 32,3 % et 20,3 %, pour atteindre 5 412 et 2 177 millions.

Avec les pays de l'Europe de l'Est faisant partie du Comecon, on note un faible développement des importations (+ 8 %), qui se sont établies à 2 515 millions. Les exportations ont enregistré une expansion notable (+ 24,8 %) en atteignant 3 596 millions de francs.

Faible croissance des livraisons vers l'URSS (+ 10,5 %), qui se sont élevées à 1 517 millions, de même que vers la Pologne (+ 6,6 %). Les livraisons se sont très sensiblement développées vers l'Allemagne de l'Est (+ 139,8 %), la Bulgarie (+ 107 %), et, dans une moindre mesure, vers la Tchécoslovaquie (+ 36,6 %), la Hongrie (+ 23,3 %), la Roumanie (+ 22,5 %).

Dans d'autres directions, les ventes françaises ont accusé des gains intéressants : sur la Yougoslavie (+ 66,7 %), la Grèce (+ 42,3 %), le Japon (+ 37,7 %), la Chine populaire (+ 92,2 %), l'Afrique du Sud (+ 46,8 %), la Nouvelle-Zélande (+ 37,8 %), l'Argentine (+ 32,7 %), le Brésil (+ 31,3 %).

La plupart des importations en provenance de France, dans l'ensemble des importations de nos principaux clients, ne s'est pas accrue en moyenne de manière sensible à la suite de la dévaluation. L'existence de goulets à la production en est la raison principale.