L'adepte du chanvre indien ne manifeste que des troubles somatiques discrets ou banaux (conjonctivites, bronchites, troubles digestifs, insomnies...). Le grand danger, à partir de là, c'est l'escalade.

L'usage répété du LSD provoque des phases de prostration alternant avec des phases d'hyperactivité impatiente, et de sérieuses difficultés de l'activité intellectuelle. La vogue du LSD semble en baisse depuis que l'on connaît les altérations chromosomiques et les mauvais voyages imprévisibles qu'il peut entraîner.

L'amphétaminisme chronique se signale par des troubles d'irritabilité. Il suscite une excitation qui pousse le malade à entreprendre une foule de tâches mineures sans en achever aucune. L'abus des barbituriques en est le volet nécessairement complémentaire.

L'héroïnomane ne peut être ignoré de son entourage : air absent, comportement détaché, manque d'appétit, pupilles dilatées en période de besoin, rétrécies à l'extrême ensuite, traces d'injection avec croûtes minuscules, puis cicatrices indélébiles, parole lente et embarrassée, démangeaisons aux zones de frottement des vêtements, oisiveté et perte du sens moral.

L'héroïne (ainsi, d'ailleurs, que les amphétamines) crée un état de dépendance physique et les malaises du sevrage sont atroces.

Susini : du terrorisme politique au banditisme

Ses crimes politiques amnistiés après mai 1968, Jean-Jacques Susini, ancien étudiant en médecine et l'un des principaux adjoints de Salan, s'est reconverti dans le banditisme. C'est ce que permet de découvrir une longue enquête de la brigade anti-gang, qui cherchait à mettre fin aux agissements d'un groupe de malfaiteurs spécialisés dans les agressions à main armée contre des banques.

En quelques mois, la bande, dont Susini est le cerveau, s'est emparée de 500 000 F en se livrant à des hold-up dans le Midi de la France et dans la Région parisienne. Et elle reste soupçonnée de bien d'autres méfaits. Ses membres ont notamment été interrogés à propos de Raymond Gorel, alias Cimeterre, ancien trésorier de l'OAS, dont on n'a jamais retrouvé trace...

Jean-Jacques Susini a essentiellement recruté ses exécutants parmi d'anciens hommes de main de l'OAS. L'un d'eux, Gilles Buscia, avait atteint dans l'organisation secrète une célébrité presque égale à la sienne (il fut à la tête du groupe qui assassina le commandant Kubazriak à Aix-en-Provence, organisa un attentat manqué contre G. Pompidou et fit partie des conjurés qui piégèrent une jarre destinée à tuer le général de Gaulle, au Mont-Faron, en 1964).

Le rapt de Sophie Duguet

Pendant quelques semaines, les commerçants du nord de la France ont souvent refusé les billets de 500 F, au point que la circulation monétaire s'en trouva quelquefois perturbée. La raison de leur méfiance ? Ils redoutaient les longues explications à fournir si une de ces coupures portant l'un des numéros recherchés par la police venait à se trouver entre leurs mains. Cela aurait signifié qu'elle avait servi à régler la rançon d'un million de francs exigée par le ravisseur de la petite Sophie.

L'affaire a commencé à la fin du mois d'octobre 1969, à Saint-Bandry (Aisne). La jeune bonne des Duguet — de riches propriétaires terriens — tient par la main l'enfant de trois ans, sur une route de campagne. D'un fourré surgit un homme d'une trentaine d'années qui la lui arrache brusquement avant de s'enfuir à bord d'une ID ou d'une DS de couleur jaune.

Pour les parents commence alors l'attente anxieuse qui durera trois jours : « Instructions suivront », a indiqué le kidnapper dans un message laissé à l'endroit de l'enlèvement. Il précise aussi le montant de la rançon exigée et menace de tuer sa victime si la police est alertée. L'auteur de la lettre ajoute : « Cet argent pourra vous être rendu dans quelques années. » Les enquêteurs sont priés par la famille de se tenir discrètement à l'écart, l'argent est versé, la fillette est restituée devant le commissariat de Soissons.

Il restait à identifier le coupable. Très vite la police porte ses soupçons sur un homme qui était déjà recherché pour s'être évadé de prison au mois d'août, Michel Fauqueux.