Face à cette situation, il était indispensable de réagir avec des moyens puissants. Le gouvernement a dès 1968 accordé d'importantes sommes sur les tranches du FDES. Elles ont permis l'installation de Kléber-Colombes à Toul, de Citroën à Metz, de Michelin à Épinal, de Philips à Lunéville ; une nouvelle centrale thermique de l'EDF sera mise en service dès 1971 à Maxé, et deux ateliers de polyéthylène à l'aval du steam-cracking de Carling ont été implantés ; la SOLLAC, enfin, créera 900 emplois nouveaux d'ici fin 1969, à Thionville.

Au-delà de difficultés évidentes, la vocation industrielle de la Lorraine s'affirme à nouveau.

L'implantation de nouvelles activités industrielles et le souci de faciliter les déplacements de la main-d'œuvre vers les zones d'emploi créées, ont conduit le gouvernement à compléter le programme des aménagements routiers prévus au titre du Ve plan.

Les liaisons routières suivantes ont donc été décidées : autoroute Metz-Sarrebruck, dans sa totalité, liaison Longwy-Thionville, liaison Metz-bassin des Houillères, reconstruction du pont de Moulins.

Dans la zone d'action du bassin Rhin-Meuse, les problèmes de l'eau sont dominés par les conséquences de la pollution croissante. Aussi l'agence financière du bassin Rhin-Meuse a reçu une dotation en capital de 3,5 millions de francs.

Aux principales dispositions prises, il convient d'ajouter l'approbation par le gouvernement du livre blanc de l'OREAM de la métropole Metz-Nancy-Thionville, dont le destin commun doit s'imposer et éteindre des rivalités locales encore vives. Les pouvoirs publics entendent, en outre, engager des conversations avec les autorités allemandes sur les problèmes d'aménagement commun de la Lorraine et de la Sarre, un des premiers sujets à examiner pouvant être la desserte aéronautique de l'ensemble Lorraine-Sarre.

Un dernier problème, et de taille, semble avoir évolué en 1969. Du fait de l'installation, à Fos, d'un complexe sidérurgique, la branche lorraine de la liaison Rhin-Rhône serait retardée en faveur de la branche Seine-Est qui rapprocherait la sidérurgie lorraine du Bassin parisien. Mais, dans ce domaine, on ne peut faire état d'aucune certitude.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 50 534

1962-1968 : + 69 566

Renversement spectaculaire d'une tendance autrefois favorable. Seule, une forte natalité a permis à la région de gagner 80 290 habitants. Les graves problèmes posés par la conversion minière frappent la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. L'exode rural atteint la Meuse au point de lui faire perdre, en chiffres absolus, 6 472 habitants. Seules les Vosges, où pourtant sévit une sévère crise du textile, améliorent légèrement leur position.

Midi-Pyrénées

La vocation aérospatiale de Toulouse, capitale régionale, se confirme.

L'envol de Concorde en a été une démonstration éclatante ; ce n'est pas la seule. Le complexe scientifique de Rangueil continue de se développer selon le plan prévu. L'École nationale de l'aviation civile a ouvert ses portes en octobre 1968. C'est un bâtiment ultra-moderne, dont la construction a été évaluée à 38,5 millions de francs. Avant la fin de 1969, l'ENAC disposera d'un centre d'entraînement aérien à Muret-Lherne.

En même temps, le Centre national d'études spatiales (CNES) décidait d'installer au Centre spatial de Toulouse le plus grand simulateur d'ambiance spatiale européen.

Ce Centre national d'études spatiales permettra à la France, en 1970, d'effectuer les études thermiques et les essais de fiabilité de satellites de 3 m de diamètre et d'un poids d'une tonne. Il est prévu d'utiliser cet équipement pour les essais et la mise au point de Symphonie, satellite franco-allemand de télécommunication.

Toulouse marque également de nouveaux succès dans l'électronique. Après Motorola et la CM, la S Tranchant Électronique de Clichy installe une unité de production dans la zone industrielle de Colomiers. Dans un premier temps, 500 emplois seront créés. On évalue à 3 000 salariés le personnel nécessaire en fin de programme (cinq ans).