L'industrie régionale montre un regain d'activité, sauf dans le Tarn, où la situation de l'emploi est médiocre et marquée par des licenciements.

Un rapprochement s'esquisse entre Pau et Tarbes. On commence même à parler d'une ville linéaire qui regrouperait les deux agglomérations. Le projet d'implantation d'un aéroport international sur le plateau de Gers, dans les Basses-Pyrénées, qui pourrait être inscrit au VIe plan et desservirait Pau, Tarbes et Lourdes, devrait contribuer puissamment à ce rapprochement.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 34 402

1962-1968 : + 91 376

L'arrivée des rapatriés explique en partie les résultats. Il faut, cependant, noter que tous les départements participent à cette amélioration, y compris l'Aveyron, dont pourtant la position reste mauvaise du fait de la difficile conversion de Decazeville (solde migratoire passant de — 12 625, entre 1954 et 1962, à — 9 151, entre 1962 et 1968). À l'inverse, on note une très bonne tenue de la Haute-Garonne, due en grande partie à Toulouse, qui est en tête du taux de croissance des métropoles d'équilibre, avec + 3,5 % par an, contre + 3,1 % avant 1962. Ce succès s'explique par la création du complexe aérospatial (7 000 chercheurs avant 1975) et par l'élan donné à l'industrialisation (électronique).

Nord

Après de longues années d'inquiétude et de désarroi, la situation dans le Nord tend à se modifier. On est encore loin de la solution aux problèmes complexes posés par la reconversion du bassin minier, de la sidérurgie et du textile du Nord. Néanmoins, on peut noter l'annonce d'un certain nombre d'opérations, preuve de la volonté des pouvoirs publics comme des animateurs de l'économie régionale de faire face à une situation qui se dégrade sans cesse.

1969 aura été l'année de l'automobile dans le Nord. Coup sur coup ont été annoncées les implantations de Renault-Peugeot à Douvrin-La Bassée et de Simca à Valenciennes. La première créera 6 000 emplois d'ici 1975. La seconde, 4 000. Les nouvelles implantations ne sont pas limitées au seul secteur de l'automobile ; elles ont précisément l'avantage d'être diversifiées.

La Redoute installe à Wattrelos, près de Roubaix, une unité qui emploiera 1 800 personnes à l'ouverture et 4 000 en fin de programme ; la Société chimique des charbonnages et Finalens ont décidé de construire à Douvrin une nouvelle unité d'acide phosphorique d'une capacité de 200 t par jour ; la Société Cutler Hammer Europe installe à Béthune une usine fabriquant des composants et équipements de contrôle et automatisme industriels ; Constomagic-Europe, fabriquant des housses de Nylon, s'installe à Saint-Amand-les-Eaux, ainsi que Tetra ; ces firmes créent à elles deux 900 emplois ; Burnton London s'implante à Boulogne, créant 500 emplois ; etc.

Cette volonté d'industrialiser se traduit encore par la création ou l'extension de nombreuses zones industrielles, dont celle — à bien des égards, exemplaire pour son équipement — de Lille-Séclin, qui a déjà accueilli dix entreprises.

Le problème des liaisons routières et des voies de communication est particulièrement important. L'inauguration du canal à grand gabarit Dunkerque-Valenciennes devrait constituer, si les industriels savent en utiliser les ressources, un nouvel atout.

Il faut noter également le dynamisme de Valenciennes. En prévision du trafic très important qui va apparaître avec l'ouverture, en 1971, de l'autoroute A2 (Paris-Bruxelles et Paris-Ruhr, par Cambrai et Valenciennes). Valenciennes a décidé la création d'un complexe routier qui comprendra un centre routier, une gare routière et un centre de dédouanement.

À signaler, enfin, la création d'un Comité de prêts aux industriels, qui aura pour charge d'examiner les dossiers de demandes de prêts formulées par les industriels du Nord.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 19 316

1962-1968 : — 47 779

La situation s'est encore détériorée. La conversion minière (qui frappe avant tout le Pas-de-Calais), la conversion sidérurgique (vallée de la Sambre) et la difficile situation du textile (Lille, Roubaix, Tourcoing) sont à l'origine de cette grave déperdition démographique. Une forte natalité a permis à la région d'accroître, malgré tout, sa population : + 155 659 personnes, entre les deux recensements.

Basse-Normandie

Caen garde une bonne expansion, mais l'industrialisation de la région marque le pas depuis trois ans. Les résultats du recensement confirment cette observation.