orfèvrerie (suite)
Le développement industriel dans le domaine de l’orfèvrerie est né aussi bien de la science que des besoins de plus en plus grands d’une nouvelle masse de consommateurs. Ceux-ci ne se sont pas accommodés d’une orfèvrerie de métal argenté : ils l’ont adoptée comme une orfèvrerie véritable, lui donnant ses lettres de noblesse. L’engouement de la Cour sous le second Empire fut, à cet effet, déterminant. Actuellement, le maintien d’une organisation artisanale et le problème d’une modernisation indispensable, mais onéreuse, paraissent tantôt conciliables, tantôt insurmontables. Dans l’un et l’autre cas, on assiste à une croissante montée des prix, qui s’intègrent difficilement dans les budgets familiaux. À ces problèmes s’ajoutent les nécessités, pour les styles de l’orfèvrerie, de leur adaptation aux tendances du style contemporain. On se heurte ici à la loi d’airain de l’amortissement de l’outillage, dont les frais d’établissement imposent une production massive pour une demande problématique. De ce fait, les orfèvres maintiennent la production de modèles tirés du répertoire classique. La situation de l’orfèvrerie se trouve placée entre, d’une part, les demandes certaines d’une clientèle enracinée dans une fidélité aux traditions et aux styles du passé et, d’autre part, les aléas d’outillage très coûteux pour des modèles contemporains dont la distribution est mal assurée. Cependant, les énormes progrès du machinisme permettent de conduire les métaux à une grande perfection et d’obtenir les mêmes résultats que les méthodes artisanales traditionnelles. Pour résoudre ce problème, l’industrie doit réaliser une fabrication de grande série sans que soient perdues ou abandonnées les ressources qui restent exclusivement attachées à l’art de l’orfèvrerie.
T. B.
➙ Argenterie / Auguste (les) / Bijouterie et joaillerie / Garantie / Germain (les) / Poinçon.
L. Lanel, l’Orfèvrerie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1944 ; 3e éd., 1964). / T. Bouilhet et L. Lanel, l’Orfèvrerie contemporaine en Europe et en Amérique (Christofle, 1954). / S. Brault et Y. Bottineau, l’Orfèvrerie française du xviiie siècle (P. U. F., 1959). / F. Dennis, Three Centuries of French Domestic Silver (New York, 1960). / S. Grandjean, l’Orfèvrerie du xixe siècle en Europe (P. U. F., 1962). / Y. Bottineau et O. Lefuel, les Grands Orfèvres de Louis XIII à Charles X (Hachette, 1965). / J. Taralon et R. Maitre-Devallon, les Trésors des églises de France (Hachette, 1966).