Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

orfèvrerie (suite)

Le développement industriel dans le domaine de l’orfèvrerie est né aussi bien de la science que des besoins de plus en plus grands d’une nouvelle masse de consommateurs. Ceux-ci ne se sont pas accommodés d’une orfèvrerie de métal argenté : ils l’ont adoptée comme une orfèvrerie véritable, lui donnant ses lettres de noblesse. L’engouement de la Cour sous le second Empire fut, à cet effet, déterminant. Actuellement, le maintien d’une organisation artisanale et le problème d’une modernisation indispensable, mais onéreuse, paraissent tantôt conciliables, tantôt insurmontables. Dans l’un et l’autre cas, on assiste à une croissante montée des prix, qui s’intègrent difficilement dans les budgets familiaux. À ces problèmes s’ajoutent les nécessités, pour les styles de l’orfèvrerie, de leur adaptation aux tendances du style contemporain. On se heurte ici à la loi d’airain de l’amortissement de l’outillage, dont les frais d’établissement imposent une production massive pour une demande problématique. De ce fait, les orfèvres maintiennent la production de modèles tirés du répertoire classique. La situation de l’orfèvrerie se trouve placée entre, d’une part, les demandes certaines d’une clientèle enracinée dans une fidélité aux traditions et aux styles du passé et, d’autre part, les aléas d’outillage très coûteux pour des modèles contemporains dont la distribution est mal assurée. Cependant, les énormes progrès du machinisme permettent de conduire les métaux à une grande perfection et d’obtenir les mêmes résultats que les méthodes artisanales traditionnelles. Pour résoudre ce problème, l’industrie doit réaliser une fabrication de grande série sans que soient perdues ou abandonnées les ressources qui restent exclusivement attachées à l’art de l’orfèvrerie.

T. B.

➙ Argenterie / Auguste (les) / Bijouterie et joaillerie / Garantie / Germain (les) / Poinçon.

 L. Lanel, l’Orfèvrerie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1944 ; 3e éd., 1964). / T. Bouilhet et L. Lanel, l’Orfèvrerie contemporaine en Europe et en Amérique (Christofle, 1954). / S. Brault et Y. Bottineau, l’Orfèvrerie française du xviiie siècle (P. U. F., 1959). / F. Dennis, Three Centuries of French Domestic Silver (New York, 1960). / S. Grandjean, l’Orfèvrerie du xixe siècle en Europe (P. U. F., 1962). / Y. Bottineau et O. Lefuel, les Grands Orfèvres de Louis XIII à Charles X (Hachette, 1965). / J. Taralon et R. Maitre-Devallon, les Trésors des églises de France (Hachette, 1966).

Orff (Carl)

Compositeur allemand (Munich 1895).


Autodidacte, il s’est choisi pour guides — de façon plutôt éclectique — Debussy et H. Pfitzner, R. Strauss, Stravinski et Schönberg. Chef d’orchestre aux Kammerspiele de Munich de 1915 à 1917, il conçut, d’après les mises en scène de O. Falkenberg, les données essentielles de son futur drame musical. Il se plongea alors dans l’étude des poètes latins, des légendes nordiques ainsi que des œuvres de Shakespeare. Aux environs de 1920, constatant que les musiciens « modernes » se trouvaient en désaccord complet avec ses propres aspirations, il prit la détermination de renoncer à toute recherche novatrice dans le domaine de la polyphonie, se plaçant ainsi à contre-courant de son époque.

Après les chœurs a cappella Catulli Carmina en 1930, la cantate Carmina Burana, écrite en 1936 d’après des chants d’étudiants de la période médiévale, assura en 1937 son premier grand succès, qui fit de lui le musicien officiel du IIIe Reich.

On ne peut nier le don exceptionnel de Carl Orff pour la scène, son habileté consistant à exploiter les effets les plus extérieurs. Renonçant progressivement à toute trace de polyphonie, son écriture, souvent simpliste, exploite la répétition à satiété, dont l’effet psycho-magique sur les foules est connu depuis toujours. Orff y joint l’exploitation systématique du jeu des intensités, son orchestre (absolument différent de l’orchestre traditionnel) accueillant une armée de percussionnistes et jusqu’à un ensemble de huit pianos.

Les œuvres principales de Carl Orff

Orffschulwerk, musique pour les enfants (1930-1935) ; Carmina Burana (1937) ; Der Mond (1939) ; Die Bernauerin (1947) ; Antigonae (F. Hölderlin, d’après Sophocle, 1949) ; Trionfo di Afrodite (1953) ; Comœdia de Christi resurrectione, jeu pascal (télévision bavaroise, 1956) ; Œdipus der Tyrann (F. Hölderlin, d’après Sophocle, 1959) ; Prometheus (d’après Eschyle, 1968).

R. S.

organe

Toute partie d’un être vivant, animal ou végétal, nettement délimitée, douée d’une structure bien précise et assurant une fonction bien déterminée.



Ontogénie et phylogénie des organes

Les êtres vivants pluricellulaires, Métazoaires ou Métaphytes, sont formés de parties constituantes qui sont autant d’unités morphologiques et fonctionnelles, les cellules*. La cellule est la plus petite masse de substance vivante, ou protoplasme, capable de vie indépendante. Lors des processus d’organogenèse des êtres vivants pluricellulaires, la cellule-œuf commence par se diviser un grand nombre de fois en cellules filles toutes semblables. Puis apparaissent deux processus parallèles : la mise en place de « feuillets embryonnaires », qui organise les cellules en nappes superposées, et la différenciation de ces cellules en vue de fonctions bien précises.

On appelle tissus* des ensembles de cellules différenciées de la même façon, qui ont donc même forme, même structure et qui assurent les mêmes fonctions. Deux embranchements au moins d’animaux n’ont guère dépassé ce stade tissulaire : il s’agit des Spongiaires, ou Éponges, et des Cnidaires (Polypes et Méduses), chez lesquels l’organisation générale du corps est restée au stade des feuillets embryonnaires ectodermique (revêtement externe du corps) et endodermique (épithélium digestif). C’est le stade diploblastique.