Ophiures ou Ophiurides (suite)
Comme pour les Astérides, aucun signe extérieur ne permet de distinguer les sexes. Les œufs donnent naissance à une larve nageuse qui se transforme rapidement en un être étrange, l’ophiopluteus, cône aplati muni de quatre paires de bras symétriques et de longueur inégale soutenus par des tigelles calcaires. Quelques Ophiurides ont des larves en tonnelet semblables à celles des Crinoïdes. D’autres sont incubateurs, les jeunes restant abrités dans les bourses. Quelques espèces se reproduisent par scissiparité, alors que d’autres sont hermaphrodites.
Le système nerveux ne comporte plus que deux centres : le centre ectoneural et le centre hyponeural. Il n’y a pas d’appareil circulatoire différencié, le liquide hémal circulant dans des lacunes. Le système aquifère est semblable à celui des Astérides.
Les organes des sens font défaut, bien que l’Ophiure montre une très nette sensibilité tactile et olfactive. Le sens tactile est réparti sur tout le tégument, richement innervé, et les podions sont souvent recouverts de mamelons sensitifs ; quant à la sensibilité olfactive, elle est attestée par la rapidité avec laquelle l’Ophiure se précipite vers une nourriture disposée à une certaine distance.
Les Ophiures sont essentiellement carnivores. Elles se nourrissent de détritus, de plancton, surtout de Vers, de Crustacés et de Mollusques. Les espèces qui vivent plus ou moins enterrées capturent leur nourriture en ratissant le sol du bout de leurs bras. Les Ophiures habitent la zone des marées jusqu’à plus de 5 000 m de profondeur. Elles font preuve d’une très grande agilité, et se déplacent en allongeant d’abord trois bras dans la direction de la marche ; puis le bras médian reste dans cette position, comme pour explorer le milieu ambiant, tandis que les deux autres se rejettent brusquement en arrière à la manière d’un nageur pratiquant la brasse ; le corps est alors soulevé et projeté en avant ; ensuite, ce sont quatre bras qui opèrent de la même façon, le dernier restant allongé en arrière comme une petite queue ; ainsi propulsé, l’animal parvient à franchir plusieurs mètres par minute. D’autres espèces grimpent après divers supports, animaux fixés ou végétaux, qu’elles entourent de leurs bras à la façon des vrilles de la vigne. Les Ophiothrix se dressent sur plusieurs de leurs bras pour se livrer à des danses singulières.
G. C.
G. Cherbonnier, Ophiurides (Institut royal des sciences naturelles de Belgique, Bruxelles, 1962).