Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

océan (suite)

L’hydrologie des mers est fortement influencée par leur environnement et leur isolement plus ou moins prononcé : vagues plus courtes, ondes de marée réduites (Méditerranée eurafricaine) ou, au contraire, amplifiées (la Manche), importance particulière prise par les courants de détroits (v. courants océaniques). Les masses d’eau y sont originales : fréquence de l’homothermie (en hiver en Méditerranée), augmentation de l’amplitude thermique annuelle, salinité anormale, située au-dessous (la Baltique [v. Atlantique (océan)]) ou au-dessus (la mer Rouge [v. Indien (océan)]) de la moyenne zonale selon que la mer présente un bilan hydrologique positif ou négatif (v. hydrologie et hydrographie).

J.-R. V.

Le niveau de la mer

C’est le plan de référence essentiel pour la mesure des dénivellations marines et continentales. Il n’est cependant pas le même pour les cartes hydrographiques, qui calculent les sondes par rapport au zéro hydrographique (en France : le niveau des plus basses mers), et les cartes topographiques, qui cotent les altitudes par rapport à un niveau moyen de la mer défini conventionnellement en une localité déterminée (en France : Marseille). Mais le niveau de la mer n’est pas stable, car il est soumis à des mouvements oscillatoires dont la période est plus ou moins longue.

On distingue : les oscillations temporaires (de période courte ou moyenne), le plus souvent produites par des types de temps particuliers (action du vent, de la pression), ce sont les ondes* océaniques ; les oscillations annuelles, qui demandent pour être mises en évidence de très longues séries d’enregistrement et dont l’étude se heurte à de très grandes difficultés (elles paraissent en relation avec des variations rythmiques affectant l’océan mondial [modifications dynamiques ou thermiques] ou la circulation atmosphérique générale) ; les oscillations séculaires, dont la plus connue est l’élévation régulière de la surface océanique (en moyenne de 1,5 mm par an) consécutive au réchauffement climatique postglaciaire (fusion des glaces) ; les oscillations géologiques, ou mouvements eustatiques qui eurent pour causes des changements intervenus dans la capacité des cuvettes océaniques (déformations du fond : c’est l’eustatisme diastrophique) ou dans leur contenu (apports d’eau juvénile ; formation ou fusion des glaciers plio-quaternaires : c’est l’eustatisme glaciaire). Ces changements se manifestèrent sous la forme de transgressions et de régressions. Pour les temps plio-quaternaires, le niveau de la mer s’est abaissé au moins à quatre reprises en laissant à découvert tout ou partie des plates-formes continentales. Au cours des périodes plus anciennes, des dénivellations plus amples furent peut-être en relation avec les phases d’expansion du fond océanique progressivement formé de coulées volcaniques émettrices d’eau juvénile.

J.-R. V.

J.-R. V.

➙ Atlantique (océan) / Courants océaniques / Géophysique / Indien (océan) / Marée / Pacifique (océan) / Pêche / Pétrole / Pollution / Salinité.

 H. W. Harvey, Biological Chemistry and Physics of Sea Water (Cambridge, 1928, 2e éd., 1955 ; trad. fr., Chimie et biologie de l’eau de mer, P. U. F., 1949) ; The Chemistry and Fertility of Sea Waters (Cambridge, 1955 ; 2e éd., 1963). / H. U. Sverdrup, R. H. Fleming et M. W. Johnson, The Oceans (New York, 1942 ; nouv. éd., Englewood Cliffs, N. J., 1959). / A. Defant, Physical Oceanography (New York, 1961 ; 2 vol.). / W. S. von Arx, An Introduction to Physical Oceanography (Reading, Mass., 1962). / M. N. Hill (sous la dir. de), The Sea (New York, 1962-63 ; 3 vol.). / G. Dietrich, General Oceanography (New York, 1963). / R. L. Wiegel, Oceanographical Engineering (Englewood Cliffs, N. J., 1964). / F. Doumenge, Géographie des mers (P. U. F., coll. « Magellan », 1965). / A. Guilcher, Précis d’hydrologie marine et continentale (Masson, 1965). / J. L. Mero, The Mineral Ressources of the Sea (Amsterdam, 1965). / R. W. Fairbridge (sous la dir. de), The Encyclopedia of Oceanography (New York, 1966). / J. M. Pérès, la Vie dans l’océan (Éd. du Seuil, 1966) ; Clefs pour l’océanographie (Seghers, 1972). / Conference on Law, Organization and Security in the Use of the Ocean (Columbus, Ohio, 1967 ; 2 vol.). / L. M. Alexander (sous la dir. de), The Law of the Sea : the Future of the Sea’s Ressources (Kingston, R. I., 1968). / A. Vigarié, la Circulation maritime (Génin, 1968). / J. Coulomb, l’Expansion des fonds océaniques et la dérive des continents (P. U. F., 1969). / V. Romanovsky, les Océans (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969). / A. E. Maxwell (sous la dir. de), The Sea (New York, 1970). / D. B. Ericson et G. Wollin, l’Océan (Éd. maritimes et d’outre-mer, 1971). / V. V. Beloussov, P. Muraour et J.-R. Vanney, Structure et géomorphologie dynamiques du fond des océans (Masson, 1973).


La biologie des océans

L’océan a pendant longtemps été considéré comme une inépuisable réserve de vie et de nourriture, échappant par son immensité et sa complexité aux règles classiques de la biologie. On sait maintenant qu’il n’en est rien.

C’est probablement J. D. Hooker qui, suivant l’expédition antarctique anglaise de J. Ross de 1839 à 1843, fui le premier à attirer l’attention sur la similitude des cycles de la matière organique sur terre et en milieu marin.

Dans l’un comme dans l’autre de ces environnements, le monde animal vit aux dépens du monde végétal, qui synthétise lui-même sa propre matière à partir du gaz carbonique et des sels minéraux par l’intermédiaire du phénomène de photosynthèse, dans lequel la source d’énergie est fournie par la lumière incidente.

Engagée dans un cycle plus ou moins compliqué, la matière vivante aboutit fatalement à la mort. Elle se trouve alors dégradée par les Bactéries, qui restituent au règne minéral ses éléments d’origine et recréent ainsi les conditions de départ favorables pour une nouvelle synthèse.


Les bases de la production marine