Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nicolas (grand-duc) (suite)

L’armée russe de 1914

Neuf ans seulement séparent le désastre militaire subi par la Russie en Mandchourie de son engagement dans la Première Guerre mondiale. C’était peu pour refaire une armée dans un pays qui ne possédait pratiquement pas d’industrie de guerre, où les stocks de matériels et de munitions étaient à moitié vides, où la quasi-totalité de l’équipement et des techniciens venait de l’étranger (surtout de France) et où les services de renseignements allemands étaient très actifs et bénéficiaient de nombreuses complicités. Après un effort de rénovation entrepris par le grand-duc Nicolas à la tête du Comité de défense nationale, l’armée fut pour son malheur confiée en 1909 à un ministre aussi incapable que sans scrupule, le général Soukhomlinov (1848-1926) ; après sa destitution, il sera traduit devant un jury qui ne retiendra contre lui qu’une « criminelle imprévoyance » : on découvrit notamment qu’une partie importante de crédits militaires n’avaient pas été dépensés et que le recomplètement en munitions avait été commandé aux usines Skoda alors autrichiennes.

Un grand effort de réorganisation avait été toutefois entrepris par l’état-major et devait porter en 1917 l’armée russe au niveau de l’armée allemande. Les ressources humaines étaient inépuisables — le tiers seulement du contingent (450 000 hommes sur 1 200 000) était appelé sous les drapeaux —, le moral de la troupe était solide, les cadres étaient bons jusqu’à l’échelon de la division et comprenaient quelques têtes qui, tels Chapochnikov* et Toukhatchevski*, seront plus tard les créateurs de l’armée soviétique ; mais le haut commandement comprenait, à côté de chefs de qualité (Broussilov*, Ivanov, Ioudenitch), de nombreux incapables, tel Guilinski, imposé au grand-duc Nicolas comme commandant du groupe d’armées opposé aux Allemands en Prusse-Orientale. Le plan de campagne de l’état-major était bâti autour de deux impératifs : empêcher à tout prix l’écrasement de la France, dominer par l’offensive les forces autrichiennes. Mais l’immense étendue du territoire exigeait environ deux mois pour la mobilisation et surtout pour la concentration des armées aux frontières, alors que l’attaque allemande contre les Français demandait au contraire le déclenchement d’opérations dans des délais aussi courts que possible. (En 1912, l’état-major russe s’était engagé à attaquer quinze jours après le début de la mobilisation.) En temps de paix, l’armée russe comprenait en 1914 1 400 000 hommes, soit la valeur de 79 divisions d’infanterie et de 29 de cavalerie formant 37 corps d’armée disséminés de Varsovie à Vladivostok et d’Arkhangelsk au Caucase. À la mobilisation, 35 divisions de réserve seront en outre constituées. Leur arrivée au front s’échelonnera jusqu’à la fin de 1914, mais l’insuffisance de l’armement ne permettra pas de combler les vides, et, dès octobre, de nombreuses unités seront à 50 p. 100 de leurs effectifs. La crise des munitions sera la plus aiguë, surtout pendant la pénible retraite de Pologne en 1915 : « J’ai reçu un jour, écrit le général Golovine, l’ordre d’armer, faute de fusils, une partie de l’infanterie avec des haches montées sur de longs manches. Le général Letchitski, commandant la IXe armée, m’interdit heureusement de le diffuser. »

 C. R. Andolenko, Histoire de l’armée russe (Flammarion, 1967).

nid

Ouvrage construit à l’aide de matériaux divers par un animal dans le but de s’abriter lui-même ou d’élever sa famille.


La variété des nids que l’on rencontre dans le règne animal est si grande qu’il n’est pas possible de donner une définition qui tienne compte de toutes les situations. Du nid de branches du Gorille solitaire au nid de Termites qui abrite en permanence plusieurs centaines de milliers d’individus, il y a une infinité de cas, qu’il serait illusoire de vouloir classer de façon cohérente.

Si l’on restreint la notion de nid à sa fonction dans l’acte de la reproduction, on peut le définir comme un abri limité, naturel ou artificiel, dans lequel les œufs ou les jeunes sont déposés, incubés ou surveillés par les parents, et dans lequel les jeunes accomplissent une partie au moins de leur développement.


Principaux types de nids chez les Oiseaux

C’est chez les Insectes, les Poissons, les Mammifères et surtout les Oiseaux que l’on trouve les structures les plus élaborées. Le mot nid évoque habituellement la fine construction en forme de coupe que de nombreux Oiseaux bâtissent au printemps pour déposer leurs œufs et élever leur nichée. Mais, même chez eux, le critère de construction d’une coupe n’est pas suffisant pour définir le mot, car de nombreuses espèces ne construisent pas de nid à proprement parler et se contentent de déposer leurs œufs à même le sol, ou dans une cavité qu’ils aménagent plus ou moins sommairement. Les nids d’Oiseaux peuvent se trouver dans les endroits les plus variés : au sol ou à la cime des plus hauts arbres, dans les cavités naturelles ou creusées par l’Oiseau, dans la terre ou le bois, dans les falaises, sur des bâtiments, etc. Quelques espèces n’ont pas de nid du tout : les Coucous par exemple, qui parasitent d’autres espèces, ou les Manchots empereurs, qui couvent leur œuf unique entre leurs pattes et un repli de la peau du ventre. Les nids construits présentent une très grande diversité dans leur forme, leur taille et leur emplacement. La plupart des nids de Passereaux sont des coupes finement tissées et matelassées de matériaux souples et doux (crin, laine, plumes). Certaines espèces, comme les Oiseaux de paradis, décorent leur nid à l’aide d’objets hétéroclites bien visibles (mues de serpents, os desséchés). Beaucoup de Rapaces font leur nid dans les arbres, et certaines constructions régulièrement réoccupées et rechargées chaque année peuvent atteindre des dimensions énormes, capables de supporter le poids d’un homme. Inversement, les plus petits nids connus sont ceux des Oiseaux-Mouches, dont certains n’excèdent pas 2 cm de diamètre sur 2 à 3 cm de haut. Certains nids ont la faculté d’augmenter de diamètre au fur et à mesure que les jeunes grandissent, soit que la paroi soit assez souple pour se distendre (certaines Mésanges), soit que les excréments des jeunes s’accumulent peu à peu à sa périphérie.