Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

nerveux (système) (suite)

• Les cellules gliales constituent le tissu de soutien. On en distingue plusieurs sortes.
1. Les astrocytes. Ce sont des cellules de forme étoilée ; le protoplasme est pauvre en acides ribonucléiques ; on y trouve des filaments de 60 Å de diamètre et du glycogène. Au niveau des capillaires, les astrocytes émettent un pied par l’intermédiaire duquel se font tous les échanges entre le capillaire et la cellule nerveuse ; ce pied est un filtre très spécifique.
2. Les oligodendrocytes. Ce sont des cellules qui possèdent peu de prolongements ; elles sont très proches des cellules nerveuses ; le noyau est volumineux, dense, et le cytoplasme très basophile. Les oligodendrocytes enroulent leur prolongement autour des axones et constituent les gaines de myéline des axones du système nerveux central. Ils ont un rôle métabolique de protection et d’isolement vis-à-vis du neurone.
3. Les cellules de la microglie. Elles appartiennent au système réticulo-histiocytaire ; elles possèdent donc le pouvoir de phagocytose, de pinocytose, de colloïdoplexie et enfin peuvent se mobiliser ; ce sont les macrophages du système nerveux central.
Leur noyau est dense ; le cytoplasme possède des prolongements courts hérissés d’épines.
4. Les cellules de la névroglie épendymaire. Ce sont celles qui tapissent le canal de l’épendyme et les cavités ventriculaires. Elles constituent un épithélium simple avec des cils à leur pôle apical et des desmosomes pour les rendre jointives. De leur pôle basal sort un prolongement filiforme qui s’enchevêtre avec les astrocytes sous-jacents.

• Les capillaires sanguins du système nerveux central ont un endothélium continu ; ils sont étroitement entourés par les pieds des astrocytes.

La jonction « pied de l’astrocyte - membrane basale - capillaire » constitue la barrière hémato-encéphalique, qui est un filtre très spécifique ; en effet, par exemple, elle ne se laisse traverser par l’acide glutamique que lorsque celui-ci est combiné à une fonction amine primaire.

Différents tissus nerveux

1. La substance grise. Elle constitue le cortex du cerveau et du cervelet, les noyaux gris centraux, les noyaux gris du tronc cérébral, les cornes antérieures et postérieures de la moelle épinière.

Elle est formée par les corps cellulaires des neurones, par les astrocytes et les oligodendrocytes. Ces cellules sont jointives, mais entre les membranes de deux cellules distinctes existe un espace intercellulaire de 200 Å environ : c’est le compartiment extracellulaire du système nerveux central, qui représente 20 p. 100 du volume tissulaire total.

Il n’y a aucun contact direct entre les capillaires et le neurone ; les échanges se font par diffusion et par l’intermédiaire du pied de l’astrocyte.

2. La substance blanche. Elle est constituée par l’ensemble des axones myélinisés groupés en faisceaux, la gaine de myéline étant constituée par l’enroulement des prolongements des oligodendrocytes.

Elle est le siège d’une activité métabolique moins intense que la substance grise.

Elle est riche en lipides (sphingomyéline, cholestérol).

3. Le tissu épendymaire. Il constitue une barrière entre les neurones et le liquide céphalo-rachidien. C’est une barrière perméable qui laisse passer des colorants, des protéines, le liquide céphalo-rachidien.

Les plexus choroïdes sont une différenciation de cet épithélium : ils sécrètent le liquide céphalo-rachidien.

4. Le tissu de recouvrement du système nerveux central. Il est constitué par les astrocytes, qui recouvrent d’une lame basale continue le système nerveux central ; c’est la seule barrière entre le liquide céphalo-rachidien et le cerveau, car la pie-mère (v. méninge) est discontinue.


Le tissu nerveux périphérique

Le tissu nerveux périphérique est disséminé dans tout l’organisme et relie tous les points de celui-ci au système nerveux central : il transmet les ordres et recueille les informations.

Il est constitué par des cellules nerveuses, des capillaires sanguins, des cellules de Schwann et du tissu conjonctif.

Ces divers éléments se regroupent de façon différente pour constituer des ganglions, des nerfs* périphériques, des terminaisons nerveuses.

• Les ganglions
Ils sont constitués par un ensemble de corps cellulaires de neurones. On distingue les ganglions sensitifs (par exemple les ganglions sensitifs des cornes postérieures de la moelle) et les ganglions des nerfs crâniens et des systèmes sympathiques et parasympathiques.

• Les nerfs périphériques
Ils sont constitués par des groupes de fibres nerveuses périphériques qui peuvent être myélinisées ou amyéliniques (v. nerfs).

• Les terminaisons nerveuses
Elles sont sensitives ou motrices.

• Terminaisons sensitives. Les terminaisons nerveuses libres sont constituées par l’arborisation terminale du prolongement périphérique d’un neurone d’un ganglion spinal : elles sont très répandues dans l’organisme (muscles-peau).

Les corpuscules sensitifs.
1. Les récepteurs tactiles sont activés par la déformation mécanique de la peau. Ils sont de plusieurs types.
Les corpuscules de Meissner sont trouvés en abondance dans les régions de la peau où la sensibilité tactile est la plus forte. Ils sont très nombreux dans la pulpe des doigts et des orteils.
Les corpuscules de Pacini sont situés dans la couche profonde du derme. Ils siègent à peu près aux mêmes endroits que les précédents. Ce sont de volumineux corpuscules ovoïdes de 0,2 à 3 mm de long. Ils sont très sensibles, car des déformations mécaniques de 0,5 μ pendant une seconde suffisent pour les activer.
2. Les récepteurs thermiques comportent deux types différents : les récepteurs au froid, ou récepteurs de Krause, et les récepteurs au chaud.
3. Les récepteurs de la douleur sont constitués par des terminaisons libres provenant d’axones myélinisés ou non.

• Terminaisons motrices. Elles forment la jonction neuro-musculaire, ou plaque motrice (v. muscle).

• Physiologie du tissu nerveux périphérique
L’excitabilité est la propriété fondamentale de la cellule nerveuse, qu’elle appartienne au tissu nerveux central ou périphérique.

Lorsqu’on enfonce une micro-électrode dans une fibre nerveuse, on constate qu’il existe une différence de potentiel d’environ 60 à 90 mV entre cette électrode et une seconde en contact avec la paroi de la fibre nerveuse : c’est le potentiel de repos ou de membrane.

Cette différence de potentiel est liée aux différences de concentration ionique de part et d’autre de la membrane cellulaire.

En effet, on observe que l’ion potassium est en quantité plus élevée à l’intérieur de la fibre que dans le milieu extracellulaire. Au contraire, le milieu extracellulaire est plus concentré en ion sodium que le milieu intracellulaire.