Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Arabes (suite)

 Abū al-Faradj al-Isbahanī, Kitāb al-Arhānī (Livre des chants) [Boulaq, 1868-1869 ; nouv. éd., Beyrouth, 1954). / J. Rouanet, « la Musique arabe », dans Encyclopédie de la musique, de Lavignac, Ire partie : « Histoire de la Musique » (Delagrave, 1922). / H. G. Farmer, A History of the Arabian Music to the xiiith Century (Londres, 1929 ; rééd. Londres, 1967). / Actes du congrès de la musique arabe (en arabe et en français) [Le Caire, 1933]. / R. d’Erlanger, la Musique arabe (Geuthner, 1930-1959 ; 6 vol.). / A. Chottin, « la Musique arabe », dans Histoire de la musique, t. I (Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1960). / S. Jargy, « la Musique populaire du Proche-Orient arabe », dans Histoire de la musique, t. I (Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1960) ; la Musique arabe (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / S. el Mahdi, la Musique arabe (Éd. musicales, 1973).

Arabie

En ar. Djazīrat al-‘Arab, péninsule de l’Asie sud-occidentale ; environ 3 millions de kilomètres carrés.


Géographie


Structure et relief

L’Arabie est essentiellement constituée d’un vieux socle anciennement consolidé, vigoureusement relevé vers l’ouest au-dessus du fossé d’effondrement de la mer Rouge, et s’inclinant au contraire en pente douce vers l’est, où il est recouvert par diverses formations sédimentaires et alluviales.

À l’ouest, le socle ancien précambrien affleure ainsi largement, dans un rebord montagneux continu, mais dont l’altitude varie. Celle-ci dépasse 2 000 m au sud-est du golfe d’‘Aqaba, puis s’abaisse quelque peu (jusque vers 1 500 m) dans le Hedjaz, et remonte enfin dans les hautes montagnes de l’‘Asīr et du Yémen, où de vastes empilements de laves basaltiques viennent recouvrir le socle et culminent à près de 4 000 m. Ce front montagneux occidental domine la plaine côtière de la Tihāma, large de quelques dizaines de kilomètres au plus mais recouverte de remblaiements récents parfois très épais, ainsi que le fossé de la mer Rouge, qui correspond à l’axe effondré du bombement dont l’autre aile est constituée par les montagnes du désert arabique égyptien. Achevé sans doute au Pliocène, l’effondrement s’était amorcé dès le Crétacé, où apparaissent les premières émissions basaltiques.

Dans l’Arabie centrale, le socle ancien affleure encore dans le massif du Nadjd. De part et d’autre, au nord et au sud, il est masqué par une couverture sédimentaire. Au sud de la péninsule, des plateaux calcaires fortement disloqués, appuyés sur le massif du Yémen, au nord-est d’Aden, sont entaillés par les profondes et larges vallées du réseau du wādi Hadramaout et de ses affluents. Au nord et au centre-est, des séries de cuestas arquées, jurassiques, crétacées, éocènes, qui se suivent parfois sur près de 800 km (djebel Ṭuwayq), s’appuient sur le Nadjd, et correspondent à une structure concordante inclinée. Les dépressions monoclinales sont occupées le plus souvent par des ergs, dont le plus important, le Grand Nufūd, remplit la dépression périphérique du socle ancien.

Dans l’Arabie orientale apparaît une structure plissée. Des plis de couverture, de direction générale méridienne, y prolongent les axes correspondants de l’Iraq et de l’Iran méridional, dans l’avant-pays du Zagros. Ils comportent de nombreuses structures anticlinales pétrolifères. Au sud, ils vont s’ennoyer dans l’immense dépression du Rub‘al-Khālī (« Empty Quarter » = « quartier vide »), vaste erg qui occupe tout le sud et le sud-est de la péninsule jusqu’au rebord interne des chaînes de l’Oman. De grands alignements dunaires s’y allongent du nord-est au sud-ouest, direction des vents dominants, dans le Centre et le Sud-Ouest, et du nord au sud dans l’arrière-pays de l’Oman et des Trucial States.

Les chaînes de l’Oman sont un élément structural assez énigmatique. De puissantes masses de roches vertes y ont accompagné une orogenèse essentiellement crétacée, mais le relief est dû à des mouvements d’ensemble plus récents, bombements à vaste rayon de courbure affectant les couches sédimentaires qui culminent au gigantesque crêt éocène du djebel Akhḍar (3 020 m).


Climat et tapis végétal

L’Arabie appartient dans sa plus grande partie à la zone tropicale. Les régimes thermiques sont caractérisés par des amplitudes annuelles déjà faibles (Djedda : 24,6 °C en janvier et 31,5 °C en juillet ; Aden : 24,8 °C en janvier et 31,5 °C en juillet), mais le trait dominant est l’aridité, presque générale. En hiver, le temps est dominé par le flux sec provenant de l’anticyclone asiatique. Les précipitations, liées aux dépressions méditerranéennes qui aboutissent à la mer Rouge ou au golfe Persique, se font de plus en plus rares vers le sud. On rencontre cependant ces dépressions parfois jusqu’au Yémen inclus, qu’elles atteignent surtout au printemps, époque de discontinuité thermique maximale entre les hautes terres froides de l’ouest et du centre de la péninsule et les eaux plus chaudes de la mer Rouge, et jusque dans l’Oman en décembre-janvier. En été, le régime des vents constants provenant de l’anticyclone des Açores et se dirigeant vers les basses pressions du nord-ouest de l’Inde entraîne une sécheresse quasi absolue sur tout le nord et le centre de la péninsule. Mais les reliefs de l’extrémité méridionale, du Yémen à l’Oman, sont alors sous l’influence de masses d’air en provenance des hautes pressions tropicales de l’hémisphère Sud, qui apportent déjà des pluies appréciables sur tous les versants montagneux. Grâce à cette « mousson d’été », analogue à celle de l’Inde, cette frange méridionale de la péninsule, individualisée sous le nom d’Arabie Heureuse, reçoit des précipitations qui doivent dépasser 1 m au Yémen entre 1 200 et 2 500 m d’altitude, qui doivent atteindre 600 à 700 mm dans le Ẓufār (Dhofar) et sans doute 400 mm dans les montagnes de l’Oman, alors que nulle part les reliefs du Hedjaz ne reçoivent 200 mm par an.