Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

néoténie (suite)

Influences extérieures

Cependant, peut-être ne fait-on pas assez de cas des influences du milieu extérieur, et, en particulier, du climat. On sait en effet que l’Amblystoma tigrinum se métamorphose parfaitement dans les eaux chaudes de la plaine du Mississippi et non dans les montagnes Rocheuses. Les basses températures semblent donc jouer un rôle déterminant dans la réalisation de la néoténie.

L’Épinoche, au contraire, n’arrive à complet développement que dans les mers du nord de l’Europe (possession d’une cuirasse complète de plaques osseuses). Plus on va vers le sud (et aussi les eaux douces), plus les Épinoches sont petites et moins elles sont cuirassées. On peut ainsi géographiquement reconstituer les étapes du développement complet, qui est celui de l’Épinoche nordique.

Quand on sait la sensibilité du complexe hypothalamo-hypophysaire aux excitations extérieures à l’organisme, on ne peut s’empêcher de penser que c’est peut-être dans cette voie que réside l’explication de la néoténie.


Incitations sociales

Plus extraordinaire encore est le déterminisme de la néoténie chez les Termites. Si l’un des sexués manque (ou les deux), on voit un certain nombre de larves (à des stades divers) ou de nymphes, après mue, acquérir une maturité sexuelle anticipée, le reste du corps restant infantile. Cette transformation ne peut se produire que si la larve appartient à un groupe d’au moins deux individus (P.-P. Grassé).

Isolée, une larve ne peut devenir néoténique. Il y a donc un effet de groupe.

D’autre part, on se rend compte que, si l’on isole le couple royal dans une cage grillagée, on assiste à l’apparition dans la société de sexués néoténiques. La seule présence des sexués ne suffit donc pas. On sait qu’ils sont par ailleurs l’objet de soins attentifs. Ils sont, en particulier, léchés par les ouvrières. Peut-être des sécrétions tégumentaires (phéromones) inhibent-elles l’apparition des sexués de remplacement, l’absence de ces sécrétions provoquant au contraire le développement anticipé des organes génitaux chez certaines larves ou nymphes ; quoi qu’il en soit, le déterminisme est social.

Remarquons, pour terminer, que si la néoténie semble être un état « adulte » très particulier, il en va de même, et à l’opposé, des individus morphologiquement « adultes », mais aux gonades et aux conduits génitaux atrophiés, comme c’est le cas, encore parmi les Insectes, des Abeilles ouvrières dans la ruche.

J. Ph.

➙ Adulte / Métamorphoses / Sexe.

Népal

État de l’Asie, dans l’Himālaya.



La géographie

Le Népal (ou Nepāl, 140 000 km2, 11 millions d’habitants, capitale Katmandou) est un État indépendant, limitrophe de la Chine (Tibet), de l’Inde et du Sikkim. En majeure partie montagneux, il mesure 800 km de l’est à l’ouest et environ 250 km du nord au sud.


Les aspects régionaux

Toutes les divisions structurales de l’Himālaya sont représentées sur le territoire. Sur la bordure méridionale, le Terai (Tarāi) est ici une plaine alluviale, large de 15 à 30 km, représentant la frange de la plaine gangétique en bordure des chaînons préhimalayens. Très humide par ses nombreuses sources, ses cours d’eau, son climat pluvieux (moyennes de 1 800 mm dans l’Est à 750 mm dans l’Ouest), c’est une région malsaine, encore partiellement couverte de savanes et de forêts de sāl. Une grande partie cependant a été défrichée, et plus de 30 p. 100 de la population du Népal vivent dans le Terai, avec un genre de vie semblable à celui des Indiens de la plaine gangétique. C’est surtout le Terai oriental, plus humide, qui est important dans l’économie : c’est une extension des plaines du Bihār.

Les régions montagneuses présentent la disposition classique de l’Himālaya en zones longitudinales. En venant du Terai, on rencontre d’abord les chaînons étroits des monts Churīyā (de 600 m à 1 000 m), qui appartiennent au système des Siwālik ; les basses vallées, comme le dūn de la Rāptī, ont généralement conservé un aspect boisé et sauvage ; c’est une région déshéritée qui a contribué à l’isolement du Népal. Puis, avec le long bourrelet du Mahābhārat, on aborde les reliefs du Moyen Himālaya, dans lequel se ramifient plusieurs grands bassins fluviaux : de la Mahākāli (ou Sārda), à l’ouest ; de la Gandak et de la Marsyāndī, au centre ; de la Sun Kosī et de l’Arun, à l’est. Ces vallées abritent les formes originales de la vie népalaise, mais dans un contraste de conditions pluviométriques qui opposent les vallées orientales très humides (2 à 2,50 m en moyenne dans le bassin de l’Arun) aux vallées occidentales plus sèches (750 à 1 100 mm). Ce sont des pays au climat tempéré chaud, dont l’altitude est généralement inférieure à 2 000 m, tandis que les crêtes encadrantes culminent autour de 3 000 m. Le bassin de Katmandou (20 km sur 14) creuse, au cœur du Moyen Himālaya, une petite dépression, à une altitude d’environ 1 300 m. C’est un ancien bassin lacustre, remblayé et asséché, auquel les avantages d’une haute plaine ont conféré un rôle unique dans l’histoire népalaise.

Au nord, le Grand Himālaya constitue généralement la limite entre le Népal et le Tibet. Plusieurs hauts massifs himalayens appartiennent partiellement au Népal, notamment l’Annapūrna, le Dhaulāgiri, l’Everest (ou Chomo Lungma), le Makālū, le Kangchenjunga (Kanchanjangā). Le territoire népalais déborde localement sur la zone désertique transhimalayenne, notamment dans la principauté autonome de Mustāng (haute vallée de la Kālī Gandakī, à plus de 3 600 m).

J. D.


L’histoire

La position de cet État himalayen lui a, depuis la plus haute antiquité, conféré un rôle de région tampon entre le sous-continent indien et la Chine, ou plus précisément le Tibet. Populations indiennes et tibétaines s’y mélangent en de multiples subdivisions.