Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Maimonide (Moïse) (suite)

Le Sirādj, ou Luminaire (1168), est un commentaire monumental, en arabe, de la Mishna : on y trouve la liste, dite les « Treize Articles de foi », des vérités que le croyant doit accepter sous peine d’hérésie. En 1180, Maimonide achève la Mishna-Torah (« Répétition de la Torah »), dite encore Yad-ha-Hazāqā (« Main forte »), étonnante synthèse du savoir traditionnel ; composé pour les juifs, l’ouvrage se ferme sur une vision finale d’harmonie universelle, tous les peuples étant finalement confondus dans la commune adoration du Dieu-Un. Il faut citer aussi le Traité sur la Résurrection et le Guide des égarés, rédigé en arabe, où l’auteur montre que seule la philosophie — celle d’Aristote* — est le chemin qui mène à Dieu : Maimonide s’impose ainsi comme l’un des premiers et des plus remarquables intermédiaires entre Aristote et la scolastique.

Quant aux nombreux traités médicaux de Maimonide (les Aphorismes de Galien, 1187-1190 ; Traité des poisons et de leur antidote, 1198 ; Traité de la conservation de la santé ; Traité de l’explication des accidents...), écrits en arabe, ils furent traduits en latin et influencèrent fortement les grands médecins occidentaux.

E. G.

 A. Heschel, Maïmonide (Payot, 1936). / H. Serouya, Maïmonide, sa vie, son œuvre (P. U. F., 1951 ; nouv. éd., 1964) ; l’Œuvre philosophique de Maïmonide (l’auteur, 1957). / E. Munk, Maïmonide, docteur de la loi (Impr. Abécé, 1957). / S. Zac, Maïmonide (Seghers, 1965).

main

Organe de préhension et de sensibilité qui constitue l’extrémité des membres supérieurs de l’Homme.



Généralités

La vocation de la main est double, car celle-ci est non seulement cet « instrument des instruments », extraordinairement complexe (27 os et leurs articulations, 24 tendons), grâce auquel l’homme est devenu capable de fabriquer et de manier des outils, de construire des machines et de développer tout un univers constituant une paranature et qui est son œuvre, mais aussi et peut-être surtout l’organe essentiel du toucher, le seul des cinq sens qui ne siège pas dans la tête, qui entre en relation avec autrui et par lequel chacun fait l’épreuve de la présence charnelle d’un autre qui exalte ou qui déroute.

Si la main agit et sent, elle est aussi terrain de la pensée, de l’âme, elle est aussi parole, instrument de communication universelle ; les Indiens d’Amérique du Nord avaient un langage intertribal gestuel pour suppléer aux innombrables idiomes locaux, et, dans les danses asiatiques, pour ceux qui en connaissent les clés, la main expose un ensemble de connaissances et de sentiments.

On connaît la célèbre affirmation d’Aristote critiquant Anaxagore : « Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais c’est parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. » La relation entre la main et le cerveau est incontestable, mais lequel, de la main ou du cerveau, est la conséquence de l’autre ? Cela ne peut être précisé. En tout cas, si c’est la main qui fait l’homme, ce n’est pas l’homme qui a fait sa main, mais l’apparition de la station verticale. Quoi qu’il en soit, cette étroite liaison main-cerveau se traduit non seulement par l’importance de la projection de la zone sensitive de la main au niveau de l’écorce cérébrale, mais encore par une multitude de phénomènes, dans lesquels la pathologie de la main et celle du cerveau sont étroitement liées.

E. Haeckel insiste sur l’identité profonde des extrémités antérieures des Mammifères et montre que, quelle que soit la diversité des formes extérieures entre la main de l’Homme, la patte du Chien, l’aile de la Chauve-souris ou la nageoire pectorale du Phoque, on trouve toujours les mêmes os, le même nombre dans la même position et le même groupement.


Anatomie de la main humaine

La main fait suite au poignet et finit à l’extrémité des doigts.


Les os

Les vingt-sept os qui la composent forment trois groupes distincts.

• Le carpe. Il est formé de huit os courts disposés sur deux rangées, l’une supérieure (scaphoïde, semi-lunaire, pyramidal, pisiforme), l’autre inférieure (trapèze, trapézoïde, grand os, os crochu). Ces os sont articulés entre eux et avec l’ensemble radio-cubital d’une part, le métacarpe d’autre part. Ils forment une gouttière à concavité antérieure transformée en canal carpien par le ligament antérieur du carpe et où glissent les tendons des muscles fléchisseurs des doigts et le nerf médian.

• Les métacarpiens. Ils sont au nombre de cinq (le premier correspondant au pouce) et forment le squelette de la paume. Ils limitent entre eux les espaces interosseux, siège des muscles homonymes, et s’unissent en aval avec les phalanges au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes.

• Les phalanges. Au nombre de trois (première, deuxième et troisième, ou phalange, phalangine, phalangette) pour chaque doigt, sauf pour le pouce, où elles ne sont que deux, elles s’articulent entre elles au niveau des articulations interphalangiennes proximales (I. P. P.) et interphalangiennes distales (I. P. D.).

Les sésamoïdes. En nombre variable, ils sont situés à la face palmaire des articulations.


La région palmaire

Elle comporte l’éminence thénar, ou saillie en regard du premier métacarpien, qui est séparée par le creux de la paume de l’éminence hypothénar, en regard du cinquième métacarpien.

Cette région est traversée par les tendons fléchisseurs communs superficiels et profonds, qui assurent la mobilité des doigts. L’innervation est assurée par le nerf médian et le nerf cubital, la ligne de partage des territoires respectifs de ces nerfs correspondant au milieu de l’annulaire (quatrième doigt). Le revêtement cutané, du fait de la fonction préhensile de cette face de la main, est épais. La pulpe digitale, formée par un coussinet graisseux amortisseur, est recouverte d’une peau comportant les empreintes digitales, propres à chaque individu.