lumière (suite)
On retrouve des phénomènes similaires chez les animaux. Sur les êtres humains, le rôle de la lumière est très important. On l’a reconnu d’abord sous forme d’une technique particulière, qui est la photothérapie. En lumière intense, des effets physiologiques très directs peuvent se manifester, allant jusqu’à des résultats brutaux tels qu’érythèmes et coups de soleil. Le plus souvent, les rayons ultraviolets ou infrarouges sont responsables de tels accidents, mais la lumière peut aussi être active. Elle se manifeste également par action secondaire sous l’effet de substances photosensibilisatrices, qui peuvent intervenir pour favoriser ou aggraver de tels accidents. En chromothérapie, on utilise des lumières colorées intenses ou spécialement dosées. La lumière bleue est utilisée dans le traitement de la jaunisse des nourrissons et pour calmer certains effets nerveux ; la lumière rouge permet de traiter diverses affections de la peau. Les lumières colorées ou nuancées ont aussi des effets psychologiques : la lumière rouge est excitante, l’orange facilite la digestion, le vert est équilibrant pour les nerfs et tempère la tension sanguine, le bleu est calmant. La lumière est nécessaire à la vie au même titre que la nourriture. Un individu privé de lumière crée dans son organisme des éléments photosensibilisateurs, tels que les porphyrines, dont la structure est assez voisine, au demeurant, de la chlorophylle des végétaux. Il s’ensuit des troubles physiologiques. Inversement, un homme qui, pour d’autres raisons, est atteint de porphyrie devient ultrasensible à la lumière et doit être traité dans une semi-obscurité.
La photochimie
Source d’énergie, la lumière peut agir sur des substances très diverses. Les photons absorbés par celles-ci peuvent agir comme éléments de dégradation ou de transformation non désirable. On dit alors qu’il y a photolyse. Si ces transformations sont, au contraire, recherchées en vue d’une utilisation pratique, on dit qu’il s’agit d’une opération photochimique.
Le rôle fondamental de la lumière dans la vie a été ressenti de très bonne heure et a conduit les hommes à faire de la lumière un symbole chargé de tous les bons éléments. Chez les Perses, le dieu Ahura-Mazdâ était à la fois le bien, le beau et la connaissance, par opposition à Ahriman, prince des ténèbres, qui était la personnification du mal. Chez les Égyptiens, on adora le Soleil sous forme du dieu Râ ou de Amon ; de même, le Soleil fut Mithra ou Apollon chez les Grecs et les Romains.
Une lumière était toujours allumée sur les autels familiers des Parsis, comme elle le sera plus tard dans le temple sous la garde des Vestales, dans les cimetières du Moyen Âge chrétien (lanterne des morts) et dans les synagogues.
Le terme même de lumière déborde largement sa signification physique pour devenir l’image de ce qui éclaire non plus les objets matériels, mais l’âme ou l’esprit. Ce sera la manière de désigner les hautes manifestations de l’intelligence ou du savoir.
Dans la Genèse, la lumière fut la première œuvre du Créateur. Celui-ci sépara la lumière des ténèbres et en fit le jour : Fiat lux.
M. D.
➙ Luminescence.
V. Ronchi, Histoire de la lumière (A. Colin, 1956). / M. Déribéré, la Lumière dans notre vie (Éd. du Cap, Monte-Carlo, 1966). / R. Damaye, Optoélectronique (Éd. Radio, 1971).