logistique (suite)
Logistique et forces navales
Dans la longue histoire des marines de guerre, la logistique joua son rôle tant par l’édification des arsenaux nécessaires à la construction et à l’entretien des navires que par l’implantation outre-mer de bases navales capables de les ravitailler, voire de les réparer.
La Seconde Guerre mondiale, notamment sur le théâtre du Pacifique, marqua le début d’une ère nouvelle pour la logistique navale. Afin d’imposer aux Japonais un combat sans répit, l’US Navy donna un prodigieux développement aux moyens mobiles de soutien logistique, dits trains d’escadre, évoluant dans le sillage des flottes en opérations, qui peuvent être ainsi maintenues constamment à la mer. Ce système continue à être employé par les États-Unis (VIe et VIIe flottes en Méditerranée et en Extrême-Orient) et a été adopté par toutes les marines.
Un train d’escadre comprend :
des ravitailleurs en combustible, qui doivent pouvoir soutenir la vitesse des bâtiments modernes tels que la Seine (France), de 24 000 t pleine charge (dont 9 000 t de mazout), ou l’AOR type « Wichita » américain, de 38 000 t pleine charge (1969). On estime que, en opérations, un porte-avions doit se ravitailler tous les quatre ou cinq jours et un escorteur tous les deux ou trois jours ;
des bâtiments dits de soutien logistique (B. S. L.), navires magasins et ateliers chargés d’assurer la maintenance du matériel et les réparations courantes, tel le Rhin, bâtiment français de 2 500 t pleine charge (1964). À cette catégorie se rattachent les docks flottants américains, capables d’effectuer des carénages (« ARDM-1 » Oakridge) ;
des ravitailleurs en munitions, capables d’assurer contrôle et entretien de torpilles, missiles et munitions de toute nature, tel l’Achéron français, de 10 250 t pleine charge, lancé en 1970 ;
des navires ravitailleurs en vivres, des bâtiments bases...
Alors que les bâtiments logistiques ont été initialement spécialisés suivant la nature du service à assurer et le type de navire à soutenir, on s’oriente depuis 1960 vers la construction de bâtiments logistiques polyvalents de fort tonnage, tels les « AOE » américains, combinaison du pétrolier et du transport de munitions (Sacramento, de 53 600 t pleine charge, vitesse 26 nœuds).
On notera en outre que, durant les deux guerres mondiales, les forces navales ont apporté un soutien considérable aux armées en campagne en assurant, face à la menace aérienne et sous-marine, la protection des convois de navires marchands. Si la guerre atomique conduit à abandonner ce système des convois, devenu trop vulnérable, les marines resteraient chargées d’assurer la sécurité de certains « couloirs de navigation ».
P. D.
➙ Sous-marin.