Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Libye (suite)

 J. Despois, la Colonisation italienne en Libye (Larose, 1935). / P. Romanelli, la Cirenaica romana (Verbania, 1943). / G. Marçais, la Berbérie musulmane et l’Orient au Moyen Âge (Éd. Montaigne, 1946 ; nouv. éd., Picard, 1964). / E. E. Pritchard, The Sanusi of Cyrenaica (Londres, 1949). / P. Rossi, Libye (Lausanne, 1965). / T. Blunsum, Libya. The Country and its People (Londres, 1968). / F. Tondeur, Libye, royaume des sables (Nathan, 1970). / G. Albergoni et coll., la Libye nouvelle (C. N. R. S., 1975). / H. Guénéron, la Libye (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1976).


La campagne de Libye (1940-1943)

Au lendemain des armistices de juin 1940, Mussolini voulut exploiter l’importante supériorité des forces italiennes concentrées en Libye pour attaquer les Britanniques en Égypte et menacer le canal de Suez. Il s’ensuivit, durant près de trois ans, une série d’opérations d’autant plus importantes que, pour les Britanniques, la défense de l’Égypte couvrait l’ensemble de leurs positions au Moyen-Orient. Ces campagnes furent, toutefois, étroitement tributaires des lignes de communication maritimes des deux adversaires : courtes, mais très vulnérables du fait de la présence de la base navale et aérienne anglaise de l’île de Malte, pour les puissances de l’Axe ; très longues en raison du détour par le sud de l’Afrique, mais très sûres, pour les Britanniques.

La première offensive, conduite par le maréchal italien Graziani (1882-1955), qui dispose de 200 000 hommes, débouche le 15 septembre 1940 de Solloum (al-Salūm), mais ne dépasse pas Sidi Barrani en Égypte. Aussi Graziani laisse-t-il le temps à son adversaire, le général Wavell (1883-1950), dont les forces n’atteignent pas 50 000 hommes, de recevoir des renforts. Le 9 décembre, celui-ci contre-attaque et refoule les Italiens au-delà de Benghazi jusqu’à El-Agheila, qu’il atteint le 9 février 1941 après avoir capturé plus de 100 000 Italiens. C’est alors que Hitler, pour éviter un désastre, envoie à Tripoli l’Afrikakorps, commandé par Rommel, qui, le 28 mars, passe à l’attaque et refoule en mai les Britanniques jusqu’au col d’Halfaya sans réussir à prendre Tobrouk. Reconstitués en une VIIIe armée aux ordres du général Auchinleck (né en 1884), ces derniers reprennent l’offensive le 18 novembre et dégagent Tobrouk. Après de violents combats de chars (Sidi Rezegh), Rommel se replie jusqu’à El-Agheila (30 déc.), mais relance ses blindés à l’assaut dès le 21 janvier 1942 et repousse les Britanniques jusqu’à la ligne Gazala-Bir Hakeim (10 févr.). La bataille reprend le 27 mai : Rommel porte son effort sur le point d’appui de Bir Hakeim, où les forces françaises libres du général Kœnig (1898-1970) résistent victorieusement jusqu’au 11 juin et réussissent à rejoindre les Britanniques. Le 21 juin, les forces de l’Axe enlèvent Tobrouk et pénètrent de nouveau en Égypte, où la VIIIe armée se retranche sur la position d’El-Alamein, qui barre à 130 km la route d’Alexandrie. Après avoir résisté à de nombreuses attaques, Montgomery*, le nouveau chef de la VIIIe armée, déclenche le 23 octobre une violente offensive, qui, cette fois, sera décisive. Au début de novembre, Rommel se résout à la retraite. Les Britanniques sont à Tobrouk le 13 et à Benghazi le 20, tandis que, depuis le 8 novembre, le débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie a transformé la situation stratégique en Afrique du Nord. Le 23 janvier 1943, après une avance de plus de 2 000 km réalisée en trois mois, Montgomery est à Tripoli, où le rejoint la colonne française du général Leclerc*, venue du Fezzan. Les troupes de l’Axe se replient en Tunisie, où, poursuivies par la VIIIe armée et par les forces d’Eisenhower* débouchant d’Algérie, elles devront capituler au cap Bon le 13 mai 1943.

P. D.

➙ Guerre mondiale (Seconde).

 R. Jars, les Campagnes d’Afrique, Libye, Égypte, Tunisie, 1940-1943 (Payot, 1957). / P. Carell, Die Wüstenfüchse, Afrika Korps (Hambourg, 1958 ; trad. fr. Afrika Korps, Laffont, 1960). / V. Houart, Escadrille du désert (la Pensée moderne, 1958). / C. Silvester, Steine waren ihr Bett (Düsseldorf, 1958 ; trad. fr. Journal d’un soldat de l’Afrika-Korps, la Pensée moderne, 1962). / M. Carver, El Alamein (Londres, 1962 ; trad. fr. Et ce fut El-Alamein, Presses de la Cité, 1963). / J. Crawford, Objective Alamein (Londres, 1965 ; trad. fr. Objectif El-Alamein, Flammarion, 1966).

Lichens

Champignons, pour la plupart terrestres, capables de former avec des Algues microscopiques, unicellulaires ou filamenteuses, des associations symbiotiques stables, apparemment obligatoires. Celles-ci conduisent à la formation de thalles bien visibles, de teinte généralement terne et de structure complexe, remarquablement autotrophes, et qui sont eux-mêmes appelés Lichens.



Les Champignons lichénisants

Ce sont toujours des Champignons supérieurs, Ascomycètes (= Ascolichens) ou Basidiomycètes (= Basidiolichens).


Les Ascolichens

Ils comprennent près de 20 000 espèces, et représentent la moitié environ des Ascomycètes et la presque totalité des Lichens. Ce sont toujours des Euascomycètes inoperculés dont les asques sont produits dans des conceptacles différenciés : les ascocarpes. Ces derniers sont tantôt des périthèces (les asques sont logés dans une cavité s’ouvrant à l’extérieur par un pore étroit), tantôt des apothécies (les asques sont à nu sur l’ascocarpe). Les Lirelles (Graphis) ont des apothécies allongées et parfois ramifiées. Les Ascolichens produisent aussi des pycnides, petits conceptacles en forme d’outre, où se forment des microspores dont la nature, sexuelle ou végétative, reste à préciser.

Malgré la ressemblance des ascocarpes, les Ascolichens ne se rattachent que rarement à des groupes connus d’Ascomycètes non lichénisants et, dans ce cas, ils se rattachent toujours à des groupes secondaires (Caliciales, Lécanorales). Bien que très diversifiés du point de vue du thalle, des ascocarpes et des asques, ils présentent des caractères communs que l’adaptation à la lichénisation ne peut, seule, expliquer (asques à paroi souvent colorable par l’iode, ascocarpes pérennants de type archaïque). Par suite a été émise l’hypothèse qu’ils formeraient un groupe relativement homogène, constitué aux dépens de rameaux voisins, archaïques. Les Cyclocarpales, proches des Lécanorales non lichénisantes, sont de loin les plus importantes.

La classification de A. Zahlbruckner (1907-1926), fondée sur la nature de l’Algue symbiote et sur la morphologie des ascocarpes et du thalle, est toujours la plus utilisée. Toutefois, des recherches sont en cours en vue de découvrir de nouveaux critères (structure des asques, ontogénie des ascocarpes) et de rattacher la systématique des Ascolichens à celle des Ascomycètes en général.