Kiev (suite)
Le monastère Vydoubetski fut fondé par le prince Vsevolod Ier Iaroslavitch, qui y fit construire l’église Saint-Michel (1070-1088), dont il ne reste que la partie occidentale, restaurée en 1767-1769. L’aspect actuel du monastère date de la fin du xviie et du début du xviiie s. ; on y construisit en 1696-1701 la collégiale Saint-Georges et l’église-réfectoire, en 1727 un clocher.
Dans le village de Berestovo, où se trouvait vraisemblablement la résidence des princes au tournant des xie et xiie s., le prince Vladimir Monomaque fit bâtir l’église du Sauveur, en partie détruite lors de l’invasion tatare ; en 1640, le métropolite Petr Simeonovitch Moguila fit restaurer la partie occidentale de l’église. À Tchernigov, la collégiale du monastère Ieletski, qui date du milieu du xiie s., exprime bien le caractère de forteresse des édifices religieux de cette époque de luttes ; l’église des Saints-Boris-et-Gleb de Grodno ou la cathédrale de l’Assomption de Vladimir en Volhynie donnent la même impression, tandis que l’église de Sainte-Parascève de Tchernigov présente un aspect plus aéré avec sa succession de voûtes en berceau et en demi-berceau.
L’architecture fleurit durant la période prémongole, puis de nouveau au xviie s. avec le baroque ukrainien, qui peut se diviser en trois périodes. De la seconde moitié du xviie s. aux années 20 du xviiie, les édifices religieux affectent une forme de tour et sont couronnés de 3 ou 5 coupoles ; le décor est fait de niches, de colonnes, de frontons. De cette époque datent l’église Saint-Élie dans le Podol (1692) et l’église de la Théophanie (1693), œuvre d’Ossip Dmitrievitch Startsev. Dans la deuxième période, des années 20 à 50 du xviiie s. ; les monuments se caractérisent par la richesse du décor, l’emploi d’éléments sculptés, de céramiques multicolores. À partir de 1750 interviennent la personnalité de l’architecte italien Bartolomeo Francesco Rastrelli (v. 1700-1771) et celle de l’Ukrainien Grigorovitch-Barski (Ivan Grigorievitch [1713-1785]). On doit au premier la belle église Saint-André (1744-1753), dont la décoration intérieure fut dirigée par A. P. Antropov. Du second, on peut admirer l’église Saint-Constantin-et-Sainte-Hélène (1750), l’église de la Protection-de-la-Vierge (1766), l’église Saint-Nicolas (1775). À côté de cette architecture en pierre, il existe également en Ukraine, à cette époque, une très belle architecture en bois.
Au baroque succède un style néoclassique dont l’université (1837-1843), construite par V. I. Beretti, est un bon exemple. La cathédrale Saint-Vladimir, construite de 1862 à 1896 en style vieux-russe, fut décorée à fresque par Viktor Mikhaïlovitch Vasnetsov (1848-1926) et Mikhaïl Vassilievitch Nesterov (1862-1942). Parallèlement à l’éveil du nationalisme ukrainien, un mouvement pictural se développe au xixe s. ; l’« Union des peintres du Sud » est créée en 1890. Parmi lavant-garde des années 1910, des peintres comme Anatoli Galaktionovitch Petritski (né en 1895) ou M. Seniakova recherchent stylisation et schématisation. L’architecture soviétique est bien représentée par l’édifice abritant le Conseil des ministres (1934-1937), dû à Ivan Aleksandrovitch Fomine (1872-1936) et Pavel Vassilievitch Abrossimov (né en 1900), le Stade central (1938-1946) de M. I. Gretchina et, plus récemment, par l’hôtel du Dniepr (1956-1964) et le cinéma Ukraine (1964).
S. T.
G. Logvine, Kiev (en russe, Kiev, 1966).