Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
K

Kepler (Johannes) (suite)

Les lois de Kepler

• Chaque planète décrit dans le sens direct une ellipse dont le Soleil occupe un des foyers.

• Les aires décrites par le rayon vecteur allant du centre de la planète au centre du Soleil sont proportionnelles aux temps employés à les décrire.

• Les carrés des temps des révolutions sidérales des planètes sont proportionnels aux cubes des demi-grands axes de leurs orbites.

P. M.

 A. Koyré, la Révolution astronomique : Copernic, Kepler, Borelli (Hermann, 1961). / W. Gerlach et M. List, Johannes Kepler, Leben und Werk (Munich, 1966) ; Johannes Kepler, Dokumente zu Lebenzeit und Lebenswerk (Munich, 1971).

Kerala

État de l’Inde méridionale ; 38 855 km2 ; 21 280 000 hab. Cap. Trivandrum (ou Trivandram).


La géographie

Le Kerala est un État de la Fédération indienne, constitué en 1956 par le regroupement de plusieurs territoires de langue malayālam : le district de Malabār (détaché de l’État de Madras), les principautés de Travancore et de Cochin. Son nom est celui de l’un des royaumes tamouls de l’Antiquité.


Les caractères physiques

Dans le sud-ouest du Deccan, s’allongeant sur plus de 500 km, le Kerala comprend trois régions distinctes qui se succèdent de l’intérieur à la côte, en bandes grossièrement parallèles. À l’est, des hautes terres sont constituées par le rebord des Ghāts occidentaux ; leur altitude moyenne est de 1 500 m, mais elles avoisinent parfois 2 400 m. Leur continuité est interrompue par la trouée de Pālghāt, par laquelle la plaine du Kerala communique avec les plateaux du Tamilnād. La zone des terrasses néogènes, au pied de l’escarpement des Ghāts, est formée de dépôts miocènes et pliocènes avec sols latéritiques ; c’est une région ondulée, dans laquelle les cours d’eau ont enfoncé leurs vallées. La plaine alluviale est de formation récente, basse avec de nombreuses lagunes. La côte est généralement basse, en voie de régularisation ; par endroits, les terrains néogènes, s’avançant jusqu’à la mer, forment de petites falaises.

Le climat est très humide. Dans la plaine, la pluviosité varie de 880 mm au sud à 3 500 mm au nord ; dans les montagnes, elle oscille de 2,50 m à 5 m. Les températures changent peu (entre 24 et 32 °C dans la plaine). Il n’y a pas de saisons bien définies. Mais la mousson du Sud-Ouest, de mai à septembre, provoque les deux tiers des pluies. Le paysage est toujours verdoyant. La formation végétale naturelle est la forêt tropicale humide.


La population

La population appartient à la race mélano-indienne, au teint foncé, du sud de l’Inde ; 93,5 p. 100 des habitants sont des Malayālis, parlant le malayālam, langue de la famille dravidienne, proche du tamoul (4,4 p. 100 parlent tamoul). Le Kerala est un des États qui ont la plus forte densité démographique de l’Union indienne : 548 habitants au kilomètre carré en 1971 (la densité dépasse 1 000 au kilomètre carré dans la plaine). Les progrès de l’instruction, en permettant le développement de l’hygiène, ont favorisé l’abaissement de la mortalité, à la base de l’explosion démographique.

Le pays est faiblement urbanisé : moins de 25 p. 100 de la population vivent dans des agglomérations de plus de 5 000 habitants. À l’exception de Trivandrum (410 000 hab.), près de l’océan, les villes importantes sont des ports : l’agglomération de Cochin-Ernakulam-Alwaye (438 000 hab.), Calicut ou Kozhikode (334 000 hab.), Alleppey (160 000 hab.), Quilon (91 000 hab.). À l’intérieur, dépassent 50 000 habitants : Pālghāt, Trichūr et Kottayam.

La société, tout en ayant une structure typiquement indienne, présente une grande originalité due à la proportion exceptionnelle des communautés religieuses non hindoues. Les musulmans, 18 p. 100 de la population, sont groupés surtout dans le Nord (42 p. 100 dans le district de Calicut) ; ce sont, en grande majorité, des Moplah ou Māppillei, qui forment une masse très pauvre d’ouvriers agricoles.

Les chrétiens, 21 p. 100 de la population, sont nombreux surtout dans le Sud (47 p. 100 dans le district de Kottayam) ; ils comprennent, pour moitié environ, une communauté de rite syrien, dite « des chrétiens de saint Thomas », dont la conversion au christianisme remonte aux débuts de celui-ci, et, pour l’autre moitié, des catholiques et des protestants convertis à l’époque moderne. Les communautés juives de Cochin ont émigré, en majeure partie, vers Israël.

Parmi les États de l’Inde, le taux d’alphabétisation du Kerala est le plus élevé, atteignant 60,16 p. 100 en 1971. Tous les enfants sont scolarisés. Cette situation exceptionnelle s’explique par deux facteurs : d’une part, la politique éclairée des anciens mahārājā de Travancore et Cochin ; d’autre part, l’action des missionnaires chrétiens. Aussi le taux d’alphabétisation est-il beaucoup plus fort dans le Sud, où ces deux facteurs ont joué en additionnant leurs effets.


L’économie

Le Kerala dispose de ressources abondantes grâce à son climat, qui permet des cultures riches. Mais le surpeuplement est tel que la population est très pauvre. Un climat social défavorable et de lourdes importations alimentaires ont freiné les investissements et retardé l’équipement du pays, où l’industrie moderne est peu développée. La structure de la population active est cependant très différente de celle des autres régions de l’Inde : 47 p. 100 seulement dans le secteur primaire (agriculture, forêt, pêche), 19 p. 100 dans le secteur secondaire, 34 p. 100 dans le secteur tertiaire.

L’agriculture est la principale ressource. Mais la pression de la population sur le sol est très forte, et la fragmentation des exploitations excessive. Le riz est la principale culture vivrière, couvrant un tiers des surfaces cultivées ; mais, faute d’aménagements hydrauliques suffisants, on ne fait généralement qu’une récolte par an, et les rendements moyens sont inférieurs à ceux de l’Inde entière. Le manioc, qui est la seconde culture vivrière pour la superficie (un dixième des terres cultivées), a une production qui dépasse en poids celle du riz. Mais la population subsiste aussi grâce à une grande diversité de cultures commerciales : le poivre, culture immémoriale, dont le Kerala est un des importants fournisseurs dans le monde ; le gingembre, la noix de cajou, le cocotier (constituant une grande forêt dans les districts du Sud), le coton (sur les sols noirs du district de Pālghāt), le tabac (dans le Nord). Le secteur des plantations, qui occupe 9 p. 100 de la population active, est développé essentiellement dans les montagnes, où il couvre des domaines étendus, dépendant de sociétés capitalistes britanniques ou indiennes : il produit du thé, du caoutchouc, un peu de café et des cardamomes.

L’originalité de l’élevage local tient au développement de l’élevage des porcs, des chèvres et, depuis les années 1950, des volailles, avec orientation vers la production massive des œufs.

La pêche est très développée sous une forme artisanale. Les pêcheurs du Travancore utilisent des catamarans (radeaux formés de madriers liés) ; ceux du Malabār ont des canots creusés dans des troncs d’arbre, actionnés avec des rames et des voiles. La mécanisation et les méthodes modernes de pêche ont été introduites avec la collaboration du gouvernement norvégien.