Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

imposition (suite)

Mise en pages

L’imposition est précédée de la mise en pages. Le metteur en pages assemble les divers éléments composés (textes, titres, notes, tableaux, légendes, etc.) et les éléments d’illustration (clichés) suivant les indications d’une maquette ou d’un tracé. Cette mise en pages est soumise classiquement à certaines règles relatives aux dimensions des marges, au placement des illustrations, à la disposition des titres, des folios, des débuts de chapitres. Encore observées assez strictement en typographie, où les éléments en métal ont une rigidité géométrique, ces règles le sont moins en héliogravure et en offset, où la nature des éléments assemblés, films ou épreuves sur support transparent, permet plus de souplesse d’exécution et laisse davantage de possibilités à l’initiative du monteur.

La mise en pages photographique est possible au moment de la composition des annonces sur certains types de photocomposeuses ; l’opérateur voit sur un écran l’image de la ligne qu’il vient de composer et peut la déplacer à son gré avant de la photographier. La mise en pages au moyen d’un calculateur fait partie de la composition programmée. La maquettisation, l’assemblage et la mise en pages constituent les parties successives du programme. Sur un écran de visualisation apparaissent les sous-ensembles, parties de texte ou illustrations. Au moyen d’un crayon lumineux, on fait sur cet écran les modifications de placement. L’emploi de tels systèmes d’édition constitue une sorte d’automatisation de la mise en pages.


Imposition

Tout comme la mise en pages, l’imposition elle-même contribue à la bonne présentation et à l’esthétique de l’imprimé. Elle tient compte des manipulations du papier pendant et après l’impression ainsi que des particularités des machines d’impression et de façonnage.

Autour d’une page se trouvent les blancs : de tête, de pied, de dos (marge intérieure, ou petit fond), et de marge (marge extérieure, ou grand fond). Les dimensions absolues des blancs sont variables, et la règle classique qui voulait que, dans un livre, le blanc de tête ait les deux tiers du blanc de pied et le blanc de dos les deux tiers du blanc de marge n’est plus toujours respectée. Mais, d’une façon générale, les blancs sont relativement grands sur les livres de luxe.

Les illustrations qui se trouvent dans le texte et entourées par lui sont dites habillées. Celles qui, empiétant sur les blancs, vont jusqu’au bord du papier sur l’imprimé terminé sont à plein papier, ou rognées à vif, ou à fond perdu.

Des tracés, des calques, des tables spéciales, des équerres, des instruments optiques permettent à l’imposeur ou au monteur un travail précis. Le contrôle s’effectue en tirant une épreuve imprimée ou photographique de la forme imposée et en la pliant. Cette même épreuve sert également pour les dernières corrections ; c’est le bon à graver en offset.

Montages et formes d’impression sont isolés ou vont par paire pour l’impression recto-verso, par séries pour l’impression en couleurs. La forme d’une impression recto-verso qui contient la page 1 (recto) est le côté de première, l’autre, qui contient la page 2 (verso), est le côté de seconde. L’impression de la seconde face d’une feuille déjà imprimée sur une face s’appelle retiration ; si on fait basculer la feuille autour d’un de ses petits côtés, c’est la retiration en in-8 ; si on la fait basculer autour d’un grand côté, c’est la retiration en in-12. Le repérage de l’impression du verso sur celle du recto est le registre.

Les feuilles imprimées et pliées forment des cahiers qui, superposés et encartés, constituent le livre ou la brochure. Sauf pour les ouvrages de luxe, chaque feuille porte des repères de coupe et de pliage, un repère spécial, ou indice de collationnement, qui apparaîtra au dos du cahier plié, et un signe d’ordre, ou signature, en bas à droite de la première page.


Formats des papiers et des imprimés

Les formats de papier sont standardisés, mais chaque éditeur reste néanmoins libre de choisir le format de papier et d’imprimé qui lui convient. Depuis le 1er janvier 1970, la série de formats normalisés ISO est adoptée en France et obligatoire pour les administrations et les organismes para-administratifs. Sa base est une feuille de 1 m2 de surface dont les côtés, dans le rapport de 1 à mesurent 84,1 et 118,9 cm : c’est le format ISO A0 ;
pliée en deux, cette feuille donne le format
ISO A1 = 59,4 × 84,1 cm ;
puis, successivement,
ISO A2 = 42 × 59,4 cm ;
ISO A3 = 29,7 × 42 cm ;
ISO A4 = 21 × 29,7 cm, etc.
Mais les imprimeurs conservent les appellations traditionnelles :
carré = 45 × 56 cm ;
couronne = 36 × 45 cm ;
raisin = 50 × 65 cm ;
jésus = 56 × 76 cm ;
pot = 32 × 40 cm ;
écu = 40 × 50 cm.
Une feuille de format double carré mesure donc 56 × 90 cm ; une feuille de format demi-jésus, 38 × 56 cm.

La désignation du format des imprimés correspond au nombre de plis effectués sur la feuille de base : la feuille pliée en deux (un seul pli) donne l’in-folio, soit 4 pages ; l’in-quarto, ou in-4°, est obtenu avec la feuille pliée en quatre (2 plis) et a 8 pages ; l’in-octavo, ou in-8°, feuille pliée en huit (4 plis), a 16 pages ; l’in-16 a 32 pages ; l’in-32, 64 pages. S’y ajoutent des formats assez courants autrefois lorsque les feuilles étaient pliées manuellement, qui le sont moins aujourd’hui, car, sauf pour les livres de luxe, on se sert de machines à plier : l’in-12, qui a 24 pages ; l’in-18, qui en a 36. À titre d’exemple, le format in-8° jésus provient d’une feuille jésus 56 × 76 pliée en huit ; il mesure donc 19 × 28 cm. Il s’agit là du format brut ; si l’opération de découpe, ou rognage, lors du façonnage, enlève 5 mm en tête, en pied et en marge, le format net, ou format rogné, sera réduit à 18,5 × 27 cm.

Si la hauteur d’un ouvrage imprimé est plus grande que la largeur, c’est-à-dire si, dans l’exemple ci-dessus, la largeur fait 18,5 cm et la hauteur 27 cm, le format est dit « en hauteur », ou à la française ; c’est le cas général. Si la largeur est plus grande que la hauteur, on a un format oblong, ou à l’italienne. Le pliage a été différent.