Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

homographie ou correspondance homographique (suite)

Dans deux plans distincts ou confondus, deux faisceaux de droites, de sommets distincts ou confondus, sont homographiques si les paramètres définissant les droites génératrices des deux faisceaux se correspondent homographiquement. Si le faisceau de sommet I est défini par D + λ D′ = 0 et le faisceau de sommet J par X + μ X′ = 0, ces faisceaux sont homographiques si λ et μ sont liés par la relation
λ μ + B λ + C μ + D = 0.
Si les faisceaux sont dans un même plan et les points I et J distincts, le point d’intersection M des rayons homologues ∆ et Y qui engendrent respectivement les deux faisceaux décrit une conique passant par I et J. En effet, en axes quelconques, les coordonnées de M vérifient les équations
D + λ D′ = 0 et X + μ X′ = 0,
puisque M est sur ∆ et sur Y ; on obtient l’équation de l’ensemble décrit par M, quand ∆ et Y varient, en éliminant λ et μ entre les équations du système
D + λ D′ = 0, X + μ X′ = 0 et A λ μ + B λ + C μ + D = 0,
soit

qui est l’équation d’une conique puisque tous les termes, DX, DX′, XD′ et D′X′, sont du second degré. Dans le cas particulier où IJ serait son propre homologue, la conique est dégénérée en deux droites : IJ et une droite distincte de IJ, qui est le véritable ensemble décrit par le point M.

Construction du rayon homologue d’un rayon donné

Les faisceaux homographiques sont donnés par leurs sommets respectifs I et J, par trois rayons et leurs trois homologues.

Un cercle (Γ) passant par I et J coupe les trois rayons issus de I respectivement en A, B et C et leurs homologues issus de J en A′, B′ et C′. On connaît de plus le point M, intersection de (Γ) et d’un quatrième rayon issu de I ; on cherche l’homologue de IM, soit JM′. Les faisceaux auxiliaires A′(A, B, C, M) et A(A′, B′, C′, M′) sont respectivement égaux aux faisceaux I(A, B, C, M) et J(A′, B′, C′, M′) [propriétés des angles inscrits interceptant le même arc : ils sont égaux]. Ils ont donc même birapport puisque les faisceaux I(A, B, C, M) et J(A′, B′, C′, M′) se correspondent homographiquement. Mais il y a un rayon double, AA′, pour les deux faisceaux auxiliaires ; par suite, les rayons homologues se coupent sur une droite (axe d’homographie) qui est déterminée par β et γ. Cette droite coupe A′M en μ ; μA coupe le cercle (Γ) en M′, qui est ainsi déterminé. Les points M et M′ sont confondus si μ est en L ou en L′ ; il en est alors de même de M et de M′.


Homographie sur une conique

Toute conique propre (non dégénérée en deux droites) est susceptible d’une représentation paramétrique rationnelle étant un trinôme du second degré, f(t) et g(t) étant des polynômes du second degré au plus. Deux points M et M′ d’une conique se correspondent homographiquement s’il en est de même des paramètres t et t′ qui les définissent. La considération de points ainsi liés conduit à d’intéressantes propriétés ponctuelles ou tangentielles des coniques comme, par exemple, le théorème de Pascal et celui, corrélatif, de Brianchon.

E. S.

➙ Conique / Géométrie / Involution.

 R. Deltheil et D. Caire, Compléments de géométrie (Baillière, 1951). / G. Cagnac, E. Ramis et J. Commeau, Nouveau Cours de mathématiques spéciales (Masson, 1963 ; 4 vol.). / A. Blanchard et C. Forest, Traité de mathématiques (Hachette, 1969). / J. Lelong-Ferraud et J. M. Arnaudiès, Cours de mathématiques (Dunod, 1972).

Ho-nan

En pinyin Henan, province de la Chine du Nord : 167 000 km2 ; 56 millions d’hab. Capit. Zhengzhou (Tcheng-tcheou).


C’est une des provinces chinoises les plus peuplées ; la densité moyenne des plaines qui en occupent la moitié orientale dépasse 400 habitants au kilomètre carré.

On y retrouve les éléments des différents grands ensembles de relief qui constituent géographiquement la Chine du Nord. Un ensemble de collines de 300 à 400 m d’altitude, tapissées de lœss, occupe la partie occidentale de la province, dominé par le massif cristallin des Funiushan (Founieou-chan), culminant à 2 400 m et qui, avec les Dabieshan (Ta-pie-chan, qui forment la limite sud-est du Henan), constitue le prolongement oriental de la chaîne des Qinling (Ts’in-ling). Toute la partie orientale appartient à la Grande Plaine de la Chine du Nord, qui s’abaisse progressivement de 100 m à 50 m d’ouest en est et qui est constituée par deux ensembles : plaine du fleuve Jaune (Huanghe [Houang-ho]) au nord, plaine de la Huai (Houai) supérieure au sud (ou plaine de Huanghuai [Houang-houai]). Au sud-ouest s’individualise le bassin de Nanyang (Nan-yang) [50 à 150 m d’altitude], qui couvre 26 000 km2, bassin de subsidence s’étendant entre les Funiushan et les Dabieshan.

Grâce à l’abri que constituent ses reliefs occidentaux, le Henan connaît des hivers plus doux que l’ensemble de la Chine du Nord (moyenne de janv., – 1 °C) et des étés très chauds (moyenne de juill., 27 °C, mais le régime des précipitations n’y est pas différent : 600 à 700 mm en moyenne, avec cependant des variations annuelles de l’ordre de 30 p. 100 et une répartition très inégale au cours de l’année (plus de 50 p. 100 du total tombent en averses violentes au cours des deux seuls mois de juillet et d’août, tandis qu’une longue saison sèche règne en hiver et surtout au printemps, période au cours de laquelle un apport d’eau est souvent nécessaire pour la céréaliculture). Ainsi, la maîtrise des eaux est une condition essentielle de la vie agricole, et pas seulement pour l’irrigation, mais d’abord pour mettre ses plaines densément peuplées à l’abri des gigantesques défluviations du Huanghe (Houang-ho), qui rompt périodiquement ses digues entre Zhengzhou (Tcheng-tcheou) et Kaifeng (K’ai-fong) [la dernière grande défluviation artificielle, en 1938, a fait une dizaine de millions de sinistrés]. De telles catastrophes semblent devoir être désormais conjurées. Dès 1949, les digues du fleuve étaient reconstruites ou consolidées sur plus de 700 km, puis, en 1953, le canal de la « Victoire du peuple », ouvert entre Zhengzhou et Xinxiang (Sin-hiang), dérivait une partie des eaux de crue du fleuve Jaune vers la Weihe (Wei-ho), au nord ; enfin, la construction du plus grand barrage chinois, à l’entrée du fleuve dans la province, devait permettre la maîtrise des plus grandes crues. C’est également sur le territoire de cette province qu’ont été réalisés les premiers grands travaux d’aménagement de la Huai (Houai) : en 1955, cinq grands barrages-réservoirs en maîtrisaient les principaux affluents de rive gauche et transformaient les conditions de l’agriculture des plaines méridionales du Henan (développement progressif de la riziculture).