Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hindemith (Paul) (suite)

• Concertos : pour piano (Kammermusik, 1924 ; les Quatre Tempéraments pour piano et cordes, 1940 ; Concerto, 1945) ; pour violon (Kammermusik, 1925 ; Concerto, 1939) ; pour alto (Kammermusik, 1927 ; Konzertmusik, 1930 ; Der Schwanendreher, 1935) ; pour violoncelle (Kammermusik, 1925 ; Concerto, 1940) ; pour clarinette (1947) ; pour cor (1949) ; pour orgue (Kammermusik, 1927 ; Concerto, 1962), etc.

• Musique de chambre : sonates pour violon seul, alto seul, violoncelle seul, etc. ; une trentaine de sonates pour tous les instruments à cordes ou à vent avec piano (1918-1955) ; 2 trios à cordes (1924-1933) ; 6 quatuors à cordes (1918-1945) ; Kleine Kammermusik pour quintette à vent (1922) ; quintette avec clarinette (1923) ; septuor (1948) ; octuor (1958).

• Clavier : 3 sonates pour orgue (1937-1940) ; pour piano : 3 sonates (1936) ; Ludus tonalis (1942) ; sonate pour deux pianos (1942), etc.

• Mélodies : Das Marienleben (1922-23) ; 13 motets (1941-1960).

• Œuvres éducatives : Plöner Musiktag (1932), etc.

• Ouvrages théoriques : Unterweisung im Tonsatz (2 vol., 1937-1939).

H. H.

H. H.

 H. Strobel, Paul Hindemith (Mayence, 1928 ; 3e éd., 1948) ; P. Hindemith, Zeugnis in Bildern (Mayence, 1955) ; P. Hindemith, Komponist in seiner Welt, Weiten und Grenzen (Zurich, 1959). / M. Hürlimann (sous la dir. de), Paul Hindemith, die letzten Jahre (Mayence, 1965). / A. Briner, Paul Hindemith, eine Biographie (Zurich, 1970). / I. Kemp, Hindemith (Londres, 1970).

Hindenburg (Paul von Beneckendorff und von)

Maréchal et homme politique allemand (Posen 1847 - Neudeck, Prusse-Orientale, 1934).


Héritier d’une longue tradition militaire, Hindenburg est élevé à l’École des cadets. Second lieutenant d’infanterie à Dantzig en 1866, il est blessé à Sadowa la même année, puis se bat à Saint-Privat en 1870 et représente son corps à Versailles lors de la proclamation du IIe Reich le 18 janvier 1871. Membre de l’Académie de guerre, puis du grand état-major sous les directions successives de Moltke et de Schlieffen, appelé au ministère de la Guerre par le général Verdy du Vernois, il est promu général de division en 1900. Nommé en 1903 commandant du 4e corps à Magdeburg, il prend sa retraite en 1911 et se retire à Hanovre.


Le vainqueur de Tannenberg et le chef de l’Oberost (1914-1916)

Rappelé au service le 22 août 1914, Hindenburg remplace au commandement de la VIIIe armée le général von Prittwitz, battu à Gumbinnen par la Ire armée russe du général Rennenkampf. Avec l’accord du général Ludendorff*, qui lui est donné comme chef d’état-major et qui sera désormais son « alter ego », il détruit la IIe armée russe de Samsonov à Tannenberg (26-30 août 1914) et rejette ensuite celle de Rennenkampf au nord du Niémen (bataille des lacs Mazures [sept.]). Transféré aussitôt au commandement de la IXe armée, créée au nord de Cracovie, il lance, le 26 septembre, une importante offensive, que le grand-duc Nicolas* ne bloque qu’à 20 km de Varsovie le 12 octobre. Contraint alors de reculer de 200 km, il n’a donc sauvé l’Autriche, vaincue à Lemberg (Lvov), qu’en mettant en péril en Silésie la frontière du Reich. Promu maréchal, investi le 1er novembre du haut commandement allemand de l’Est (ou Oberost), établi à Posen (Poznań), il propose, dès décembre 1914, de transférer à l’est l’essentiel du corps de bataille allemand, afin de liquider l’armée russe et le front oriental. Devant le refus de Falkenhayn, il doit se contenter de lancer, le 7 février 1915, l’offensive d’Augustów, qui achève de libérer la Prusse-Orientale. De nouveau en conflit ouvert avec Falkenhayn lorsque ce dernier décide l’offensive limitée de Gorlice, qui rompt le front russe le 2 mai 1915, il rencontre en vain Guillaume II à Posen le 1er juillet : celui-ci lui refuse toujours les moyens nécessaires pour anéantir l’armée russe. Aussi, quand il reçoit enfin sa liberté d’action, les Russes se sont déjà ressaisis. En 1916, Hindenburg se contente de repousser les contre-offensives russes, et notamment celle de Broussilov* en Galicie le 4 juin, tandis que Falkenhayn épuise les réserves allemandes devant Verdun.


Le chef de la Direction suprême (1916-1919)

Nommé commandant en chef le 29 août 1916, Hindenburg, le 6 septembre, impose au général autrichien F. Conrad von Hötzendorf la signature de la convention de Pless (Pszczyna), qui confère en droit à Guillaume II, en fait à lui-même et à son adjoint Ludendorff le commandement en chef des forces de la Quadruplice, ce qui lui permet de liquider l’abcès roumain (septembre-décembre 1916).

Après avoir donné son aval au principe de la guerre sous-marine à outrance, appliqué le 1er février 1917, Hindenburg adopte d’abord une stratégie défensive à l’ouest. La construction d’une ligne bétonnée qui porte son nom permet, en raccourcissant le front français de 70 km, d’y récupérer des effectifs (mars). Profitant de la révolution russe, il impose d’abord par l’armistice de Brest-Litovsk (15 déc. 1917) la clôture du front oriental, qui lui permet de transférer 700 000 hommes à l’ouest. Puis, reportant tout son effort sur le front français, il tente d’y obtenir une victoire militaire avant l’arrivée des troupes américaines. Lancées à quatre reprises par Ludendorff à l’assaut des positions alliées entre le 21 mars et le 15 juillet 1918, les offensives allemandes sont incapables d’obtenir la décision. Tirant les conséquences de cet échec (dès le 5 avril, il écrit : « Amiens demeure aux mains de l’ennemi [...] la grande bataille de France est finie »), Hindenburg se déclare favorable à une solution négociée lors de la réunion à Spa, le 14 août, du Conseil de la Couronne. Le 29 septembre, il demande à Guillaume II de solliciter la médiation de Wilson pour la conclusion d’un armistice et lui recommande alors de constituer un ministère de salut national. Privé du concours de Ludendorff, remplacé par le général W. Groener le 26 octobre, il donne l’ordre à ses troupes de se retirer le 4 novembre sur la ligne Anvers-Meuse, à peine aménagée, et, le 10, il invite par télégramme la délégation allemande à Rethondes à signer l’armistice.